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Voir, juger, agir.

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Baudouin Duchange – Chroniques

Qui se cache derrière ce Bruce Wayne parisien ? Un honnête citoyen, simple et sympathique, qui continuera de tenter d’écrire de sa main droite ses quelques idées gauches. Mes parents m’ont appelé Baudouin Duchange, et il n’y a pas grand chose à ajouter depuis. Découvrir Baudouin Duchange  →

Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦
Baudouin Duchange - Chroniques

[DEBAT] – Pourquoi jardiner à l’heure de la 5G ?

par Baudouin Duchange 13 novembre 2020
écrit par Baudouin Duchange

 

Chers lecteurs, commençons par désamorcer le piège caché dans le titre. Voulez-vous – oui ou non – ressembler aux personnages du monde de Wall-E ? Un monde Mcdoisé et esclave de la consommation des désirs par la technologie. Des tas de graisse motorisés ayant une seule fonction : acheter.


J’espère que tu n’es pas encore parti ! Cette introduction était bien entendu une provocation pour aguicher ta curiosité. « On rafale quand on ne sait pas viser » conseille Jul. Rafalons donc !

 

Wall-E

 

Jardiner contre la bétonnite 

Entre les deux guerres mondiales, les jeunes français partaient faire leur service militaire dans la ligne Maginot (immense mur construit à la frontière allemande pour éviter une nouvelle invasion des boches). A l’intérieur, la vie quotidienne se rapprochait de celle des navires de guerre. Ou plutôt d’un sous-marin puisque les troupes y étaient enfermées des jours durant sous la grande muraille française de béton. L’absence de lumière naturelle a brisé le cycle jour/nuit et a développé chez eux une étrange maladie, la bétonnite. Symptômes : Claustrophobie, sentiment d’étouffement, perte de raison, peur irrationnelle du réel.  

Ce mal nous le connaissons aujourd’hui tous. C’est celui qui nous attaque après une journée à nous hébéter devant les écrans. Lumière artificielle et cerveaux passifs, notifications et perte de concentration. Nos GSM sont partout : au travail, à la maison, dans nos poches. Et maintenant dans nos têtes, en permanence. « C’est nous qui la vendons, c’est toi qui la sniffes. Et tu kiffes ouais tu kiffes, tu tu tu kiffes » dénonce Booba. Et nous en voudrions encore plus ?

Askip l’enjeu de la 5G est économique. Les opposants, François Ruffin en tête de charge, brandissent des dangers sanitaires et écologiques inconnus. En tout état de cause, les écrans tuent notre désir d’agir, et donc notre créativité. Et la 5G accentuerait cela en augmentant le débit du réseau. Et quel est le but évident derrière tout cela : consommer du digital, acheter en ligne, mater du porno HD, se faire livrer chez soi. En d’autres termes : satisfaire des désirs le plus vite possible, sans entraves, sans bouger. « Les plaisirs faciles et violents sont une compensation ; c’est le rêve au lieu de l’ambition » écrivait la philosophe Simone Well dans Condition première d’un travail non servile. Voilà l’ambition humaniste du 21ème siècle : bouffer un kebab décongelé livré en 5 minutes sans interrompre sa série. Certains le nomment progrès, d’autres l’apogée de l’individualisme. Netflix, Uber-eats, Amazon, cette tendance à l’isolement social existe depuis maintenant plusieurs années. Mais elle a pris une toute autre mesure avec la crise sanitaire. 

 

Un monde connecté sans relations sociales ?

 

La dictature des sciences 

« Aujourd’hui j’ai le cœur presque en état d’urgence ». Et nous donc ! Si seulement Dalida était encore là pour chanter nos mélancolies du soir en période de confinement… Mais pas d’abattement ! Le couvre-feu est en effet intéressant à analyser. Seuls quatre ont été instaurés dans l’Histoire française récente pour des raisons militaires et utilisés localement. Pour la première fois, ce ne sont donc pas des considérations guerrières qui imposent l’usage de cette mesure d’état d’urgence, mais une contrainte nationale sanitaire ainsi qu’une volonté hygiéniste. Les dictatures auraient-elles changées de visages ? 

C’est la question que nous propose Michel Foucauld avec son concept de biopouvoir.

Pour lui, avant l’ère industrielle, le pouvoir des souverains s’exerçait juridiquement par un droit de « faire mourir ou de laisser vivre ». L’exercice du pouvoir politique s’est ensuite modifié pour passer d’un « droit de mort » à un pouvoir qui « gère la vie », un pouvoir sur la vie, un biopouvoir. L’on passe ainsi d’un gouvernement politique qui organise un territoire à une administration qui gère la vie d’une population. A ce jeu là, le soviétisme est probablement l’exemple le plus effrayant que je puisse trouver : personne n’est allé aussi loin et longtemps dans le dressage de sa population. 

L’objectif ? Gestion globale d’un peuple pour dresser les individus selon le modèle d’organisation de la société choisie. Comment ? En organisant chaque étape de la vie biologique d’un être humain (naissance, maladie, travail, famille, décès) pour mieux administrer la vie collective d’une nation. Le risque aujourd’hui : La dictature des scientifiques post-covid. La science et la médecine donnent aujourd’hui la norme, ce qu’on qualifierait de “technocratie”, c’est-à-dire un pouvoir d’experts. Elles définissent donc ce qui est bon. Les autres sont des parias (coucou les odieux anarchistes refusant le port du masque). Cette norme est un instrument de pouvoir pour contrôler les populations à des fins politiques, et dans le pire des cas à des fins dictatoriales. 

Pourtant, comme le rappelle Stefan Zweig « Plus l’Etat serre contre lui ses citoyens, moins ils l’aiment. (…) Toute force ne vient, en dernier ressort, que de la volonté libre; c’est pourquoi l’Etat doit considérer que, parmi toutes ses lois, celle de la liberté, de la liberté de mouvement, du libre choix et de la libre détermination de sa vie est l’essentiel pour chaque individu” (article paru dans la Neue Frei Press de Vienne le 6 mars 1919). Alors, comment sortir de l’étreinte étatique étouffante et malaisante ? En partant jardiner ! 

 

 

La révolte des jardiniers

Aujourd’hui, la révolution plébiscitée par la population porte un nom : écologie. Derrière ce terme, beaucoup de bonnes choses (coucou les conversions de fermes pétrochimiques en fermes naturelles), mais aussi bien des néfastes (coucou les EELV). Puisque chacun y met ce qu’il veut, moi, j’y place, avant toute chose, le jardinage ! Une bonne paire de gants, un vieux pantalon, c’est tout ce dont on a besoin pour jardiner loin des DATAs, des GAFAs, CORONA, et autres monstres en A. 

Alors pourquoi le jardinage ? Pour la gratuité parfaite de cette vocation. Bernanos s’écriait, à travers son personnage du curé d’Ambricourt, sur le ministère religieux, “ Ô doux miracle de nos mains vides ! ”. C’est exactement la définition du jardinage ! Donner une âme à un jardin en travaillant son corps terreux. Admirer, à force de patience, la puissante mélodie de la nature composant chaque jour une partition différente de la veille. Libérer un arbre d’une prison de lierres, le protéger d’une couronne de ronces. Le jardin est une joie tremblante, et nous, jardiniers de tous les pays, conscients de notre infinie inutilité, sommes de simples veilleurs de cette flamme vacillante à l’aube du 21ème siècle. Le temps presse, le béton gagne du terrain, et la 5G envahit le ciel. Peut-être même qu’un jour, comme St Exupéry dans sa dernière lettre, j’écrirais un ultime article avec ses mots : “Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi j’étais fait pour être jardinier”. En attendant, j’ai encore une plate-bande à bêcher !

 

Et toi, quelles relations entretiens-tu avec la nature ? N’hésite pas à nous le dire en commentaire 🙂

Baudouin Duchange

(Remerciements à la prof de philo Marie-Lou pour sa relecture sur le biopouvoir !)

13 novembre 2020 3 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

L’aventure de la boustifaille #2 : Architecture VS Gâteau

par Baudouin Duchange 24 septembre 2020
écrit par Baudouin Duchange

Il existe deux manières de penser l’architecture : privilégier l’esthétisme ou le confort. Ce dilemme est la base de mes questionnements quant à la préparation du gâteau au yaourt ! En effet : que choisir entre l’harmonie du goût ou la forme qui fait saliver ?

Gâteau, architecture, le lien n’est pas forcément évident. Il n’en reste pas moins qu’une recette se construit aussi minutieusement qu’un plan d’architecture, et que le rapprochement se devait d’être fait. BSFmagazine, le mag des néo-kool !

 

Livre de recettes

Un chef d’œuvre d’architecture culinaire

 

Recette d’une architecture élaborée pour l’esthétisme extérieur  

L’architecture est le reflet d’une civilisation. Sur l’être humain, la religieuse allemande Hildegarde de Bingen écrivait que « le corps est le chantier de l’âme où l’esprit vient jouer ses gammes ». Si l’on applique cette phrase aux bâtiments :  l’architecture est le chantier de  l’âme d’une nation où son peuple vient jouer ses gammes. L’âme du Moyen-Age devait vraiment être belle lorsqu’on en admire ses décombres. Concernant notre époque, je m’interroge parfois lors de mes promenades. Chantiers de supermarchés, rond-points, immeubles laids mais « fonctionnels ». Les plans d’urbanisme sont les plaintes insensibles d’un siècle couleur béton.

Cette idée de l’architecture comme miroir d’une civilisation s’est posée pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Rebâtir à l’identique ou avec de nouveaux plans modernes ?

C’est une réflexion de société qu’on devrait avoir localement pour chaque mur construit dans nos villes et villages. Quelle trace artistique laisser aux générations futures ? Quelle architecture audacieuse proposer pour parler de notre époque ? Car – enfin ! – il ne suffit pas de bâtir pour faire de l’architecture. C’est un art qui parle au corps et à l’âme. La construction d’un bâtiment ne communique malheureusement que rarement à l’un ou à l’autre. Concernant Notre-Dame, Macron a tranché. La « Bonne Mère » parisienne retrouvera le même aspect. Je ne critique pas la décision qui a dû être longuement pesée. Personne n’aurait souhaité être le responsable d’un plan raté. Souvenons-nous des vitraux de l’ouvrier ignare – “l’artiste” Imi Knoebel – placés à côté des chefs d’oeuvres de Chagall dans la cathédrale de Reims… Les responsables, je l’espère, crèveront avec leurs incompétences dans la salle des archives du ministère de la Culture ! Bref, mieux vaut une bonne conservation qu’une mauvaise nouveauté.

 

Et oui, ce sont bien ces réflexions qui me viennent lorsque je prépare un gâteaux au yaourt ! Heureusement, car de l’esprit il en faut pour construire cette merveille de la gastronomie française. L’assemblage des aliments, le choix d’un moule, d’une garniture. Est-ce nécessaire d’ajouter de la confiture une fois le gâteau terminé ? Chacun à son avis sur la question.

 

Détail d'un vitrail de Chagall

Détail d’un vitrail de Chagall, Cathédrale de Reims

Détail d'un vitrail d'Imi Knoebel

Le résultat d’une vilaine politique culturelle… Imi Knoebel, Cathédrale de Reims

 

Recette d’une architecture élaborée pour le confort intérieur  

« Faire sa maison veut donc dire créer un lieu de paix, de calme et de sécurité à l’image du ventre de la mère, où l’on peut se retirer du monde pour sentir battre son coeur ; créer un lieu où l’on ne risque pas l’agression, un lieu dont on soit l’âme. Passé la porte, s’étant assuré qu’elle est bien refermée derrière soi, c’est en soi-même que l’on entre alors ». écrivait le psychanalyse-architecte des années 70 Olivier Marc dans son livre Psychanalyse de la maison (il a travaillé entre autres avec la célèbre architecte d’intérieur Charlotte Perriand et l’intellectuel Ivan Illich). 


Lorsqu’un particulier décide de construire une maison en fonction de son utilisation réelle, un architecte lui pose des questions sur ses besoins du quotidien, sa vie familiale ou encore ses habitudes. Ensemble, ils co-construisent une maison pour faire de l’intérieur quelque chose d’unique. C’est radicalement une autre manière de penser l’architecture, et cela me donne envie de penser que oui, être architecte peut alors être une vocation, à l’image du corps professoral ou médical.

Mais attention : il faut quelqu’un avec une sensibilité certaine pour réussir l’exploit d’un intérieur réussi ! Prenons le contre-exemple du Woolworth Building. Symbole new-yorkais de l’entre-deux-guerres et construit par le propriétaire d’une chaîne de supermarché à bas prix, cette cathédrale profane met en valeur les trois piliers existentiels de la société américaine : le travail, le commerce et l’argent. A défaut d’être insolvable, ce peuple est insauvable. Les gigantesques buildings Trump ou 432 building street confirment nos analyses sur cette course au ridicule. Les américains : un troupeau de boeufs s’astiquant sur des veaux d’or. Un tel mauvais goût souligne la vulgarité d’un pays entier que l’architecture a édifié en bâtiment. L’art n’est pas toujours au service du beau, mais ce n’est pas nouveau.

 

Alors, me direz-vous, et le gâteau au yaourt dans tout ça ? Sa recette me fascine. Elle se fait non en grammes mais en verres : 3 verres de farines pour 2 verres de sucres et 1 d’huile. Ajoutez uniquement 3 oeuf, 2 yaourts et 1 sachet de levure chimique, et vous avez un gratte-ciel prêt en 35 minutes. Moelleuse, sa texture me fait penser à la douceur de vivre. Et cette couleur si aguicheuse ! Je suis fasciné par cette simplicité révélant la perfection d’un gâteau qui se renouvelle à chaque préparation. Quelque chose que l’architecture urbaine actuelle a encore bien du mal à comprendre.

Baudouin Duchange

Capture d'écran d'une fresque du Woolworth Building

Déesse du commerce dans le hall du Woolworth Building. Difficile de faire plus kitch… (capture d’écran ARTE)

 

 

24 septembre 2020 3 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

[Reportage] – L’odyssée québécoise : l’appel de la bouffe

par Baudouin Duchange 15 juillet 2020
écrit par Baudouin Duchange

 

Il faut toujours être vigilant avec les premières fois. Ce sont des stigmates à vie, des marques parfois dangereuses. Prenons l’exemple de Lois Desfarges, 25 ans, chef-cuisinier d’origine française. La première chose qu’il fit en arrivant au Québec : prendre en photo un bus scolaire jaune. Quatre ans plus tard, c’est à bord d’un de ces engins retapés en cuisine professionnelle qu’il fera le tour du Québec pour proposer les services de sa cantine roulante.

Une photographie innocente à l’origine d’un projet gastronomique incroyable ! Une aventure improbable qui m’a donné faim. J’ai donc décidé d’en parler directement avec lui.

 

Photo par Andrew Ly sur Unsplash

 

Into the Québec 

Rien ne prédestinait Loïs à déglacer le saumon sous -30 degrés dans des décors à la Into The Wild. 

Originaire du Sud-Ouest français, sa mère et sa grand-mère lui ont transmis la passion de la bouffe. C’est donc dans le Périgord qu’il apprend le métier grâce à un BTS en hôtellerie-restauration. Après une première année à travailler la cuisson du magret, il est envoyé en stage dans une célèbre chaîne hôtelière au nord du Québec avec son meilleur ami. C’est le coup de coeur. “J’ai vécu l’expérience québécoise à fond, ce mélange des cultures si particulier au Canada. Pour résumer, gros pick-up américain mais en parlant français et plus de rapport à la qualité qu’à la quantité”. Il y a aussi pris une photo d’un bus jaune.

Une fois de retour en France et son école terminée, la nostalgie des grands espaces le surprend alors qu’il travaille dans un restaurant à Arcachon. Le constat est là : en France, être cuisiner est reconnu mais mal payé, les horaires (jamais notées mais toujours dépassées) sont sur une base de 40h, les évolutions de carrière… se cuisent à feu doux. Au contraire, au Canada, si le statut est moins valorisé, il est compensé par le portefeuille et par la possibilité de devenir rapidement chef. La photo du bus jaune lui trotte dans la tête. C’est décidé : c’est dans la région francophone du Canada qu’il ira aiguiser ses couteaux ! Il s’installe dans un restaurant du Vieux-Québec où il monte rapidement les échelons. Quelques années passent.

“Une chose m’embêtait : cuisiner en intérieur sans voir d’où venait les produits. Un aspect me manquait : montrer aux clients la beauté du travail. C’est un métier où l’on travaille dans l’ombre d’une petite arrière-cuisine sans aucun lien avec les producteurs ni les clients. L’action de cuisiner n’est pas mise en valeur, n’est pas montrée, alors qu’elle est si belle”. L’idée de lâcher le Vieux-Québec pour le vrai commence à faire son chemin. Une offre sur internet plus tard, un bus scolaire jaune est garé devant chez lui. L’appel de l’aventure ronronne.

 

Le Bus Magique  

Mais avant de partir il faut avoir tous les feux verts ! Le patron est d’accord pour le laisser filer. En revanche, le bus est fatigué… Entre deux shifts, Lois entreprend donc de le retaper. Ce concept a un nom : le skoolie. Le principe est d’aménager les bus scolaires typiques d’Amérique du Nord pour en faire un lieu de vie, c’est-à-dire une version swaggie des bons vieux camping-car ! Inspiré par des forums d’habitués et des youtubers spécialisés, il lance sa chaîne au nom audacieux, LoisBus. Son petit plus ? Equiper son gamos pour en faire une cuisine roulante.

Menuiserie, plomberie, électricité, tout doit y être installé. Profitant du confinement, Lois accélère la rénovation du bus. Le résultat est saisissant, et à suivre au jour le jour sur sa chaîne Youtube créé pour l’occasion. Mais les quatorze vidéos publiées ne répondent pas à une question : comment un jeune cuisiner devient-il un pro des chantiers ? Pour le comprendre, retour au Périgord où ses parents achètent et retapent des maisons. Loïs participe à chaque étape ! On comprendra mieux son apparente facilité à manier les coupes-tubes, cintreuses ou encore des scies en tout genre à faire rosir un bourreau. 

“Skooling and cooking”, voici comment il résume son aventure. Vient donc enfin le moment où l’on peut parler des choses sérieuses, vraies et essentielles : la nourriture !

 

AvantAprès

Dans les yeux de Loïs

Lorsque je lui demande son rapport à la cuisine québécoise, Loïs me parle de fromages ! Une habitude issue de France ? Pays sur lequel De Gaulle demandait, à bon escient,  “Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ?” 

Non, m’explique t-il. “Le Québec a presque autant de sorte de fromage que la France.” Haters en tout genre, inutile de faire chauffer Google. Ce qui est important à retenir, c’est que, pour un français, lorsqu’on évoque le Québec, c’est malheureusement l’image des Etats-Unis qui prévaut. C’est à dire : malbouffe, fast-food, agriculture industrialisée de la mort qui tue. Et ce que Lois cherche à me dire, c’est que le Québec est tout le contraire, avec ses multiples fromageries, ses vaches uniques et ses brasseries de bières artisanales reconnues dans le monde.

La cuisine québécoise, m’apprend-il, s’est adaptée à un climat janusien : des hivers glacés et des étés torrides. Il y a donc des spécialités pour chaque saisons ! Poutine, couptons, pâtés chinois et tourtière en sauce servent à réchauffer, les saumons en salades dégustés au bord des ruisseaux permettent au contraire de se rafraîchir. 

Loïs me décrit son attachement au Québec par deux mots : “Nature” et “liberté”. Oui, le Québec est bien libre. Grâce à son terroir. 

 

L’appel de la bouffe 

La spécificité du terroir québécois, c’est justement l’un des chevaux de bataille de Loïs. A travers son projet, c’est son patrimoine culinaire d’adoption qu’il souhaite mettre en valeur en le présentant à ses clients lors des déplacements en bus. 

Pour cela, Loïs a prévu de se garer chez les producteurs locaux découverts aux surprises de la route, chez ces célébrités anonymes qui participent à la personnalité d’un territoire. Les rencontres feront l’objet de reportages Youtube à suivre sur sa chaîne. Sa première idée :  contacter un vignoble et un producteur de fraise situés sur l’île d’Orléans. “Ils font de magnifiques produits, il faut que les mentalités changent sur notre manière de percevoir la nourriture québécoise”. 

Mais le projet ne s’arrête pas là ! Après avoir filmé ses découvertes humaines et culinaires, c’est par la cuisine qu’il veut partager son aventure ! Son plan d’action : prévenir les personnes susceptibles de vouloir organiser un repas (anniversaire, fêtes…) et préparer devant eux les produits découverts autour de leur maison. Les aliments sont indissociables des paysages dans lesquels ils ont mûri. C’est pourquoi Loïs aimerait aussi emmener ses clients pêcher dans les lacs et cuisiner sur place les cadeaux du Canada. Le bus est équipé d’une table pour huit. A qui le tour ?

Le départ est prévu pour juillet. Le temps de ranger ses dernières casseroles, de fignoler son bus. Beaucoup d’espace sera laissé au hasard, Loïs n’a pas de chemin à suivre, uniquement des rêves. En revanche, la playlist, elle, est déjà programmée. Le premier kilomètre se fera au son du chanteur de country-trap Breland au refrain explicite : “don’t touch my trunk”. La recette est écrite ! 

Baudouin Duchange

 

Pour en savoir plus sur Loïs : 

  • Sa page Instagram  
  • Sa chaîne Youtube  
  • Tenté par le projet ? Loïs a lancé une campagne de financement participative. Rejoins-le dans son aventure ! 

15 juillet 2020 8 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

“Voyage, voyage” : Il est temps de (bien) partir

par Baudouin Duchange 1 juillet 2020
écrit par Baudouin Duchange

 

Paris – Juillet 2020. Il m’aura fallu une centaine d’écoutes de la musique « tié la famille ! » du camarade Bengous pour enfin intégrer la question qu’il soumet à ses auditeurs : Oueskon va et Keskon fait ? 

Les dialectiques épistémologiques à la Tibovski n’ayant encore jamais foulé le sol vierge de mon savoir, je conserve un avantage argumentaire grâce à une science invérifiable : la philosophie de comptoir. Et nous en aurons bien besoin pour déterminer le sens d’un voyage !

 

Description : 'Family Holiday', Black and white photograph mounted on card, by John Heywood, 1979.

Description : ‘Family Holiday’, Black and white photograph mounted on card, by John Heywood, 1979.

 

Keskon fait ?

Ce qui est certain, c’est qu’une aventure implique un départ. Je décapsule ma première canette et marche en direction de Saint-Michel. J’ai toujours été séduit par le fait que le kilomètre zéro, en France, était le parvis de Notre-Dame de Paris. Chaque pas avancé à partir de cette place devient une aventure, même si elle termine dans les bars du quartier latin ! Certains critiqueront une vision  administrative et parisienne auto-centrée sur elle-même et ils auront probablement raison. Mais quel beau symbole ! Une fois au point de départ, il faut pourtant bien partir.

Comment partir ? Aujourd’hui, nous pouvons aller de plus en plus loin grâce aux compagnies aériennes low-cost. De nombreux boycotts dans un but écologique se sont ainsi manifestés et ont trouvé une résonance avec la crise du covid-19. La plus grande critique formée à l’encontre du commerce aérien est celle de la pollution dégagée par ces incessants monstres volants. A l’inverse, ses défenseurs insistent sur le faible impact environnemental de l’avion en comparaison à d’autres secteurs économiques, ainsi qu’à l’effet contre-productif des boycotts sur l’industrie et les métiers. 

J’ouvre une deuxième canette. Je me souviens du dernier film animé de Miyazaki « Le vent se lève », des dessins magnifiques pour tenter de créer des avions toujours plus beaux et purs. Le personnage principal, un architecte, s’inspire du vol des oiseaux et de la courbe de leurs ailes. Et comme dans le film, j’ai envie de crier : « le vent se lève, il faut tenter de vivre » ! Et pour cela il faut changer notre manière de voir le voyage. Le problème n’est pas, de mon point de vue, l’avion, la pollution et tout le reste. C’est, comme d’habitude, ce que l’être humain fait des machines qu’il conçoit. Il va voyager à l’autre bout du monde pour aller dans des hôtels aseptisés au confort similaire à un EHPAD sans se rendre compte réellement de la distance parcouru. Et il aura suffisamment payé pour se dire qu’on est ici « comme à la maison » ! Prendre conscience progressivement des territoires que l’on traverse, des paysages qui changent et des cultures qui se transforment me semble tellement plus intéressant que se prendre une simple claque en descendant d’un avion face aux nouveautés dans le duty-free et le changement de température.

 

“le vent se lève” de Miyazaki

“le vent se lève” de Miyazaki

 

Oueskon va ? 

C’est LA question que pose Ron Weasley à son poto Harry dans Harry Potter et les Reliques de la Mort. Extrait : « Chaque fois que le manque de nourriture coïncidait avec le moment où son tour était venu de porter l’Horcrux, il se révélait franchement désagréable. “Où va-t-on, maintenant” était devenu son refrain habituel […] On croyait que tu savais ce que tu faisais ! s’exclama Ron en se levant. On croyait que Dumbledore t’avait expliqué comment t’y prendre, on croyait que tu avais un véritable plan ». Comme le rouquin le plus connu de la littérature, nous pouvons nous sentir parfois déboussolé face à l’absence de carte directionnelle dans ce monde obscure. Tout le monde n’a pas la chance, comme Booba, de connaître d’avance son destin et de pouvoir chanter : « J’ai jamais su c’qu’étais mon rôle dans la vie / A part être riche, avoir une piaule à Miami beach. ». Le sens de nos misérables existences n’étant pas abordé dans cet article, je re-centrerai ma réflexion sur l’intérêt d’une destination de voyage. C’est d’ailleurs un sujet de crampe nerveuse dans la partie de mon cerveau où se situe la haine social contre la stupidité ambiante. Je me sabre une kro à coup de briquet pour me calmer.  

En effet, la plupart de mes connaissances vont chercher des paysages toujours plus éloignés alors que la France offre une terre si contrastée et méconnue, des vallées si mystérieuses et des kilomètres de côtes accessibles en TER ou en vélo. En fait, pour résumer, inutile de faire 5000 kilomètres pour voir un canyon américain : le Sentier des Ocres en Provence en offre de superbes aussi. Oui, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, mais il suffit de faire une heure de vélo dans le Vexin pour s’en rendre compte. Je pense donc que l’enjeu du boycott des avions ne doit pas être un refus systématique de cracher sur l’avancée de la technique humaine, mais une invitation à reconsidérer notre approche du temps et de la distance. 

 

 

Konklusion : 

« On se régale » chantait Bengous d’entrain avec Jul sur l’album gratuit vol. 5. J’espère que c’est l’impression que vous aurez en terminant cette chronique mensuelle. De mon côté, je vais pouvoir rejoindre ma soirée et m’atteler à ma prochaine question Bengousienne : « Où tié bébé ? ». 

(Tu as aimé cet article ? Un autre article sur les “vacances fatiguante” a été écrit par l’auteur : A fond la forme : les vacances Quechua. Plaisir de lecture garanti !)

 

Il bacio

Il bacio

 

1 juillet 2020 3 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

Le questionnaire BSF : On vous écoute !

par Romain Mailliu 11 juin 2020
écrit par Romain Mailliu

Et si vous deveniez le rédacteur en chef de BSFmagazine ? 

Cela fait maintenant 7 mois que BSFmagazine grandit et évolue. Plus de 18 000 lecteurs sur ce site internet, 800 abonnés à notre Newsletter et près de 2000 membres nous suivent sur les réseaux ! 

Qui êtes-vous ? Comment adapter notre magazine à vos intérêts ? Que voulez-vous lire, voir, découvrir ? Ce questionnaire à pour objectif (suprême) d’affiner notre ligne éditoriale pour écrire les articles qui répondront à vos envies ! 

Bon on gardera toujours un peu de place pour l’imprévu, les surprises, car c’est aussi ça le plaisir de la littérature : découvre, se faire surprendre… mais on souhaite tout de même savoir ce qui vous branche ! 

Rassurez-vous, les réponses sont anonymes. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses : suivez votre instinct… Un grand merci pour votre aide !

C’est par ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScWDSmTi6YMfhghOeJw8h0iBjvCWz8C5mycOm5N1urXWVR-ZQ/viewform?fbclid=IwAR3szcGP7z36Q_nKIzGrm2q_0MMO_gyPOSnbeE7FOI_kUdieFgNIXCGmtYw

 

11 juin 2020 1 commentaire
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ArtBaudouin Duchange - Chroniques

L’aventure de la boustifaille #1 – Culture Vs Purée

par Baudouin Duchange 16 mai 2020
écrit par Baudouin Duchange
Description : Se perdre dans la purée.



Je vous arrête dès maintenant : oui, la purée de pommes de terre est un sujet dont on peut discuter. Ce n’est pas une question de société taboue. Ni être indélicat que de débattre sur sa qualité. Certains me diront avec raison “C’est politiquement tendu, tu auras des comptes à rendre”. Mais BSFmagazine, c’est l’aventure ! La digression ! La digestion des idées mise en couvert par une réflexion intraitable ! Je traiterai donc de la purée de pommes de terre, n’en déplaise aux plus bornés. 

D’autant plus que c’est ce féculent que j’ai choisi pour m’occuper, en perspective, du sujet de la culture. Pour vous la faire simple : purée maison ou purée Mousline ? Culture élitiste ou kulture Kardashian ? Éternel débat qui trouve probablement sa réponse dans un juste dosage.

 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3

 

Patate trop cuite (ou pourquoi il ne faut pas rendre la culture trop élitiste)

“La bourgeoisie a transformé l’art en culture” critique Pascal Jardin dans La bête à bon Dieu. Cette idée d’une culture institutionnalisée est souvent déglacée dans les discussions mondaines. En la rendant intouchable, en la laissant reposer quelques années dans la poussière intellectuelle, en la plaçant sur un piédestal qu’elle ne mérite pas toujours, le “bourgeois” rend la culture insaisissable. Laurence w. Levine ajouterait probablement : insaisissable pour la “culture d’en bas”. Pour ces deux auteurs, la culture “d’en haut” représente, inconsciemment ou non, un complot créé par l’élite pour conserver la mainmise sur les centres de pouvoir.

Je comprends ces analyses, mais ne les aime pas. Pour mon palais simple d’amateur de purée de pommes de terre, je les trouve trop politisées, trop sociologiques, trop souvent répétées. Comme une sauce industrielle aux arômes chimiques prononcés, ces réflexions masquent l’essentiel : la culture a rendu l’art chiant. Ni plus, ni moins. 

Le danger de momifier l’art via la culture, c’est d’arrêter de le remettre en question, et donc de cesser “d’insérer dans le monde d’aujourd’hui ce qui sera le monde demain” pour reprendre les mots d’Ormesson issus d’ Au revoir et merci. C’est d’ailleurs ce qui inquiète certains spécialistes de l’histoire de l’art qui observent, depuis les année 2010, la fin d’une ère de “transgression permanente” entamée dans les années 70. Symboliquement, celle-ci s’arrête brutalement avec les attentats de Charlie Hebdo. De manière plus diffuse, on remarque que la censure vient désormais des milieux progressistes via des opérations d’intimidation (à lire ici : entretien avec Thomas Schlesser ; le 1 hebdo du 4 mars 2020). La censure se cache toujours derrière un masque d’intérêt général ou pour une cause juste. Un masque est fait pour être enlevé, et pour être brûlé. J’ai beaucoup cité Huysmans dans mon article sur la mort de la peinture. Je me permets de nouveau d’emprunter ses mots : “Ah ! C’est que Dieu merci, nous commençons à désapprendre le respect des gloires convenues”. Continuons à désapprendre en permanence ! 

Désapprendre c’est essayer de nouvelles choses. Par exemple, préparer une purée Mousline par habitude, et puis, un jour, tenter la purée maison.

 

 

Description : Se perdre dans la purée.

Description : Se perdre dans la purée.

 

Patate pas assez cuite  (ou pourquoi la culture ne doit pas s’abaisser au niveau d’une purée Mousline)

Le passage du kitch dans L’Insoutenable Légèreté de l’être de Kundera m’a coupé la faim. Vraiment incroyable. Je vous le dis car c’est l’auteur que nous allons savourer pour accepter que la culture ne peut pas ressembler à Konbini, et qu’une Mousline ne peut pas être considérée comme une purée.

Définition du concept du kitsch par Kundera lui même lors d’une remise de prix : “le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bêtise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion… Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass media est inévitablement celle du kitsch, et au fur et à mesure que les mass media embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne.”

Pour nous, kitsch = purée Mousline. 

Le kitsch, c’est exactement ce qu’utilise comme modèle économique une entreprise comme Konbini, et maintenant tous les autres médias sur les réseaux. Comment ? En partageant des contenus qui créent, chez les “clients”, un sentiment d’intégration à une communauté grâce à des références communes. Vegan ou carniste ? Ville ou campagne ? Tout le monde est au moins un des deux. En obligeant à se positionner autours d’un sujet “culturel” simple, Konbini crée en plus une forme de morale nauséabonde fondée sur une émotion (“il faut être un monstre pour tuer un bébé mouton” / “les vegans sont des hippies dégénérés”). La conséquence : la création d’une dictature de l’émotion qui impose un point de vue, une morale. Mais ne vous trompez pas, il n’y a pas de complot pour imposer une vision du monde. Il y a seulement l’argent. Car c’est en appliquant le kitsch que Konbini se crée de la visibilité = meilleure monétisation de la pub = plus d’argent. Eh merce la culture !

Jusqu’à un certain point, c’est aussi la manière dont fonctionnaient, par exemple, la propagande des régimes nazis et communistes. Etape 1 : vendre du bonheur en conserve en imposant des références communes et en rassurant grâce à des valeurs fortes. Etape 2 : La morale d’Etat devient la norme, elle est imposée par une propagande. Etape 3 : Tous ceux ne respectant pas cette morale sont des parias. L’objectif, cette fois, n’est pas de gagner de l’argent mais d’imposer une idéologie pour soumettre un peuple. Eh merce la culture !! 

“La fraternité de tous les Hommes ne pourra être fondée sur le kitsch” ajoute Kundera, toujours dans son roman le plus célèbre. Elle ne pourra pas non plus être fondée sur une purée Mousline. 

 

 Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare

Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare


Conclusion  

J’ai conscience que mes propos peuvent choquer. On ne s’attaque pas impunément à la purée Mousline qui est, pour beaucoup d’entre nous, un souvenir d’enfance joyeux et facétieux.

Purée ou culture, impossible de rester impartial face à ces questions. D’autant plus que, comme le rappel la Reine Elizabeth dans The Crown, “être impartial n’est pas naturel, n’est pas humain”. Elle en sait bien plus que nous, donc restons-en là sur ce sujet ! 

En revanche, je peux vous donner ma recette de purée de pommes de terre maison. Je la trouve parfaite et je la cuisine souvent. L’essentiel est d’avoir un bon fouet, par exemple un électrique, c’est le plus pratique pour atteindre une texture onctueuse.

  • 1 kilo de pommes de terre spéciales purée à cuire dans 400 grammes de lait (poivre et sel à convenance, je n’en mets pas personnellement). 
  • Après 25 minutes de cuisson, mettre une dose généreuse de beurre (au moins 50 grammes pour ma part) et 30 grammes de parmesan. Battre le tout avec un fouet. Ne pas mettre à réchauffer au four, la purée risque de perdre sa texture onctueuse.
  • Une fois la purée ayant une bonne consistance, la manger ! Par exemple, avec du boudin noir cuit au four, ou encore des bonnes côtelettes d’agneaux cuisinés à l’ail.

Et toi ami lecteur, as-tu une recette de purée maison à partager ? Ou bien un avis différent sur la culture ? N’hésites pas à mettre un message en commentaire ou sur les réseaux sociaux ! C’est toujours un plaisir d’échanger !

 

16 mai 2020 0 commentaire
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ActualitéArtBaudouin Duchange - Chroniques

Johnny, reviens nous sauver !

par Baudouin Duchange 17 avril 2020
écrit par Baudouin Duchange
Johnny Ha

 

« Ça n’était pas dans mes habitudes

De supporter cette solitude

Mais on se fait à tout

Il faut bien, sinon on devient fou »

 

Comme toujours dans les moments difficiles, je reviens au fondement de mon identité : Johnny. Chanson : C’est pas facile. Album : Pas facile. Date de sortie : 1981. Un ensemble de titres sombres en réponse à sa séparation avec Sylvie Vartan l’année précédente. En France, Johnny chante la solitude mieux que personne. Le remède parfait pour supporter ce confinement ?

Pas tout à fait. Car, en tant que lecteur de BSFmagazine et très certainement adepte de la BSFattitude, comment accepter cet immobilisme forcé ? Comment vivre une aventure enfermé avec notre solitude ?

 

 

Confinement n’est pas solitude

L’ennuyeux janséniste Pascal a eu la chouette idée d’avoir une pensée aujourd’hui bien connue : « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ». Le XVIIème siècle du philosophe avait sûrement son lot de distractions pour détourner l’humain des sujets existentiels. Que dire du XXIème siècle ? Internet multiplie les amusements même au plus profond de notre confinement. Y a-t-il réelle solitude lorsque que les propositions d’apéro-Skype se multiplient ? Non. C’est un sentiment de solitude, ce qui n’est pas pareil. Du fin fond de leurs cabanes, coupés du monde, le misanthrope Salinger ou le transcendantaliste individualiste Thoreau auraient bien ri de notre confinement connecté. Pour nous, simples citadins mortels, vient pourtant un temps où il faut éteindre son portable, se préparer à dormir et se retrouver, réellement, seul. 

« La nuit, chacun doit soutenir la réalité sans aucune aide ».  Cette belle phrase de l’anthropologue américain Loren Eiseley, citée par Jim Harrison dans La route du retour, est celle à laquelle je pense, souvent, avant d’éteindre la lumière. Certainement pas la promesse de rêves fleuris, mais une proposition : affronter ce que nous fuyons au quotidien. 

Les propositions sociales sont infinies dans une ville comme Paris. Comme beaucoup, je les considère comme nécessaires pour me construire ; pour me confronter au réel. Quelle hypocrisie ! Ce que je cherche, au fond, c’est la nouveauté, le divertissement et la surprise. Et les trois ont comme point commun d’être bien futiles en général, et inutiles en ces temps d’isolement… La réalité, ce sont les questions que nous laissons en suspens et qui reprennent l’assaut lorsque l’on se retrouve définitivement seul. Ces interrogations existentielles reviennent inlassablement chaque soir. Ce n’est pas un hasard si l’alcoolique bambocheur Hemingway écrivait dans L’adieu aux armes que ses sentiments religieux ne survenaient que la nuit.
La nouveauté qu’on cherche à provoquer dans le tumulte de nos relations sociales est aujourd’hui mise à l’arrêt avec le confinement. Il est l’heure de se confronter à la réalité !

 

« Si aujourd’hui, je ne crie plus

C’est qu’une autre a pris le dessus

Elle parle peu, elle parle bas

La solitude brise ma voix

L’écho de ma vie me fait peur »

Quelques cris, Johnny Hallyday

 

 

Seul sur terre 

Thoreau disait dans Walden ou la vie dans les bois qu’un « homme est riche de tout ce dont il peut se passer ». Si la citation est facile, l’appliquer l’est beaucoup moins ! Pourquoi supprimer l’inutile du quotidien ? Jul vous répondrait « Moins de problèmes égale moins d’anxiété ». Je ne lui donne pas tord !

Qu’est-ce qui est inutile ? Tout ce qui ne nous permet pas de nous accomplir. Tout ce qui nous rend mentalement léthargique, humainement sédentaire. Extrait d’Au revoir et Merci de Jean d’Omersson : « Il n’y avait qu’une chose solide et certaine : c’était cette vie. Tout le reste était brouillard. J’aimais beaucoup la vie. Elle ne m’avait pas seulement été facile et douce, il me semblait aussi, parfois, qu’elle m’avait fait des promesses. Quand je me promenais dans les layons de forêt, plus tard, après avoir passé la nuit à faire semblant de m’amuser, la même impatience inquiète me frappait brutalement. Je m’arrêtais. Ce qui faisait battre le coeur, c’étaient les grandes espérances ». La vraie aventure offerte par ce confinement n’est pas dans les forêts boisées, les rivières chantantes ou les sommets invaincus. Ce n’est pas non plus braver les interdictions sanitaires, ni diffuser les messages « stay home » sur Instagram ou encore d’insulter le gouvernement. La vraie aventure est solitaire. Elle se fait seul dans nos chambres aujourd’hui, mais se poursuivra jusqu’à notre dernier souffle. Elle est cette quête de liberté vers laquelle nous tendons tous, d’une manière ou d’une autre. Elle est nos grandes espérances, c’est à dire le chemin que nous choisissons pour nous accomplir. Seule une solitude acceptée peut nous montrer la vocation que nous cherchons.

Pourquoi ? Philosophie de bistrot, aide moi ! Socrate et Gaspard, le gars qui se gratte le coude au comptoir du café en bas de chez moi, vous diront la même chose : la conscience est ce qui sépare l’Homme et le chien. Elle est également ce qui nous fait réaliser de notre solitude. Quand survient-elle ? Lorsque nous nous ennuyons ! Laurent Lafitte considérait récemment dans un podcast que « l’ennui est l’ennemi ultime ». C’est exactement l’inverse ! Ennuyez-vous chers lecteurs de BSFmagazine, c’est peut-être encore la seule chose gratuite aujourd’hui. C’est une ressource précieuse qui permet d’embrayer l’imagination, de faire tourner les rêves et d’avancer les projets de vie. L’ennui et la solitude sont les conditions sinequanone à l’accomplissement de soi. « Ma vie est usée. Allons ! Feignons, fainéantons, ô pitié ! Et nous existerons en nous amusant, en rêvant amours monstres et univers fantastiques » (L’éclair, Une saison en enfer). Résolution post-coronavirus : suivre Rimbaud. 

 

 

Conclusion 

Pour survivre à la crise sanitaire actuelle, le président biélorusse Alexandre Loukachenko préconise, entre autre, d’utiliser la vodka pour se désinfecter la gorge et les mains. C’est une possibilité !

L’autre voie que nous avons étudié ensemble aujourd’hui est celle de l’ennui et de la solitude pour faire le tri dans notre quotidien. Chose que Johnny préconisait déjà le siècle dernier lorsqu’il s’écriait :  « Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire / que je retrouve le prix de la vie enfin » !

 

Photo de couverture : Johnny Hallyday, capture d’écran du clip Que je t’aime (Johnny Hallyday Officiel) 

17 avril 2020 3 commentaires
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ArtBaudouin Duchange - Chroniques

Avis de décès : la peinture a-t-elle rendu l’âme ?

par Baudouin Duchange 3 avril 2020
écrit par Baudouin Duchange
Rimbaud en jean, par Ernest Pignon Ernest

 

Rares sont les sujets qui mettent tout le monde d’accord. Il en existe pourtant un ces dernières semaines qui réunit aussi bien le spécialiste en histoire de l’art, l’imbécile docile, l’amateur averti et les ratés d’Instagram : Pierre Soulages. 

Peintre de l’abstrait, il nous offre ce dont nous rêvons tous : des tableaux impeccables, des concepts  artistiques séduisants et un objet de travail fascinant appelé « l’outrenoir ». Résultat : une exposition au Louvre. L’apothéose pour un peintre ! Ou pour une momie. En effet, qu’on apprécie ou non son travail, on se demande l’intérêt pour notre millénaire de créer une gigantesque exposition sur un artiste centenaire né à l’époque du dadaïsme et de l’art nouveau. La peinture du XXIème siècle n’a-t-elle plus rien à dire ? Est-elle morte ?

 

Soulages

Pierre Soulages en 2019 par NVP3D (sous licence CC BY-SA 3.0 )

 

La nécessité d’exprimer l’existence contemporaine 

Sur Instagram, le hashtag Pierre Soulages est partagé dans 22,8 millions de publications. Ahurissant. Je suis d’autant plus surpris que sa peinture est, pour moi, hors propos au XXIème.

Je m’explique. 

Dans différentes chroniques d’art, Joris-Karl Huysmans (Écrit sur l’art, Editions Flammarion) développe une certaine vision de la peinture. Pour lui, l’art doit « s’attaquer à l’existence contemporaine » afin d’aider les âmes en « quête de vérité et de vie ». Huysmans insiste sur la nécessité de réaliser des oeuvres modernes. Traduction : un artiste doit exprimer le quotidien dans des toiles réelles et personnelles. Le terme « réel » ne doit pas être compris comme une reproduction exacte de la réalité. Autrement c’est une photo insipide et sans originalité sortie tout droit d’un photomaton, ce qui est l’opposé de l’art. Non, peindre le réel c’est s’inspirer de ce qui crée la vie. On ne peint pas de la même manière un arbre sec et isolé du jardin du Luxembourg et un chêne flamboyant de campagne. La lumière n’est pas la même, et la vie qui s’en dégage ne peut pas être exprimée de façon similaire. L’idée de Huysmans est donc d’utiliser l’art comme témoin de son époque pour la rendre vivante à travers le souffle de la peinture.

Pour cela, l’artiste ne peut se contenter de copier les techniques passées pour faire semblant de peindre le présent. « A quoi bon, en effet, ramasser ces milliers d’enseignes qui continuent avec persistance tous les ressassages, toutes les routines, ancrés dans les pauvres cervelles de nos praticiens, de pères en fils et d’élèves en élèves, depuis des siècles ? » peut-on lire dans sa Chronique d’exposition Le Salon officiel en 1880 (à retrouver intégralement ici). Avec lui, les « mauvais » artistes sont des ouvriers maniant habillement la truelle mais incapables d’élever l’âme vers les questionnements auxquels elle aspire. Incapables d’être des artistes, en somme.

 

Huysmans peint par J-L Forain

Huysmans peint par J-L Forain

 

Qu’aurait pensé Huysmans de Soulages ? A mon avis, il regretterait l’inadéquation du peintre de l’outrenoir au XXIème. Peindre le noir, c’est peindre l’âme humaine telle qu’elle est : ni bonne ni mauvaise, mais un balancement hésitant entre les deux. C’est tout le résumé du XXème siècle déchiré entre la paix puis la guerre, le manque (deux guerres mondiales) puis les périodes de profusion (belle époque, 30 glorieuses), l’Est et l’Ouest… Les peintures de Soulages sont autant bipolaires que l’a été la fin du deuxième millénaire. Seulement, le dualisme existentiel a disparu  au XXIème siècle. Aujourd’hui, tout est flou et mélangé. Les frontières sont abolies tandis que les genres et identités sexuelles se confondent toujours plus. Même la politique et la musique subissent les conséquences de cette fusion du yin et du yang ! Internet a porté en étendard ce flou multi-culturel.

Quoiqu’il en soit, aucun peintre ne me vient à l’esprit lorsque je pense au XXIème siècle. Quelques grossiers installateurs tentent bien de revendiquer ce statut, mais le sens qu’ils souhaitent donner à leurs projets ne suffit que rarement à procurer l’émotion nécessaire pour les qualifier d’oeuvres. 

 

Lily Aldrin, la “peintre” d’How I Met Your Mother..!

Lily Aldrin, la “peintre” d’How I Met Your Mother..!

 

Parler à son époque 

Pour survivre, l’art doit s’adapter et parler à son temps. A l’image des amants qui cherchent à se comprendre pour mieux communiquer, l’artiste ne peut ignorer les évolution contemporaines. C’est tout le problème de la poésie, par exemple.

Depuis Rimbaud, Apollinaire et Baudelaire, combien de poètes ont révolutionné le monde ? Aucun. Dans Le temps des assassins, Henry Miller déplore l’inattention portée aux résidents des tours d’ivoire et, à ce titre, pronostique la fin de l’humanité. Le coronavirus est-il une réponse à notre insensibilité à la poésie ?

Car, oui la poésie est morte ! Elle n’a plus de public puisque nous ne sommes plus éduqués à l’apprécier et, surtout, elle a trouvé son apogée à la fin du XIXème siècle. Exactement comme l’opéra qui a vécu à la fois l’extase et la mort avec Wagner. Déjà au sommet, la poésie “traditionnelle” ne peut aller plus loin. 

Mais l’essence de l’art est de s’adapter. De mon point de vue, la poésie a évolué dans le cinéma. C’est en tout cas dans les films que je retrouve le goût de la liberté rageuse (par exemple la scène finale des Quatre Cents Coups de Truffaut), l’importance des rêves (Si tu tends l’oreille de Yoshifumi Kondo du Studio Ghibli) ou encore la finesse des sentiments insinués (In the Mood for Love de Wong Kar-wai). Poète n’est pas un métier, c’est une manière de percevoir la vie. Faire de la poésie n’est pas écrire, c’est s’exprimer par n’importe quel moyen. La poésie est une langue morte redevenue vivante grâce au cinéma. C’est tout l’enjeu aujourd’hui de la peinture : s’adapter ou bien être remplacée.

 

Rimbaud en jean par Ernest Pignon Ernest

Rimbaud en jean par Ernest Pignon Ernest

 

Conclusion 

J’ai bien plus de plaisir à découvrir une pochette d’album de JUL qu’un tableau de Soulages. Non pas pour les talents esthétiques de la communication de l’O.V.N.I  marseillais, mais parce qu’elles me parlent en tant qu’enfant du XXIème siècle. Aussi kitsch soient-elles, je peux y identifier les symboles de ce qui constitue aujourd’hui un jeune français vivant au troisième millénaire. 

Alors à se demander si la peinture est morte, oui je le pense. Mais pas l’art. Vivement qu’un artiste sache se l’approprier. Et, à l’image de Soulages pour le siècle dernier, qu’il comprenne aussi bien notre époque et la représente à travers le moyen qu’il jugera opportun pour l’exprimer. 

 

Et toi ami lecteur, qu’en penses-tu ? N’hésite pas à mettre ton avis en commentaire ou sur les réseaux sociaux ! C’est toujours un plaisir d’échanger 🙂 

 

Pochette de Rien100Rien du sang

Pochette de Rien100Rien du sang

 

Photo de couverture : Rimbaud en jean, par Ernest Pignon Ernest

3 avril 2020 4 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

5 reportages pour t’évader sans attestation

par Baudouin Duchange 22 mars 2020
écrit par Baudouin Duchange
5 reportages pour t’évader sans attestation

 

Voici une liste résolument subjective qui, j’espère, vous fera voyager durant cette période particulière de confinement. J’attends vos retours en commentaire ou bien sur nos réseaux sociaux ! 

 

1 – L’outsider : La chaîne YouTube Till Tomorrow 

Cinq reportages courts sont à retrouver sur cette chaîne. Le sujet de prédilection ? S’intéresser à la place de la nature au sein de la population éco-dépendante de l’hémisphère nord. Au programme, les autochtones d’Alaska, les Aïnous, les nomades Mongols et les Tsaatans. Fascinant et audacieux.

Le petit plus BSFmagazine ? Une collaboration Carte Blanche est prévue avec eux bientôt sur notre page instagram ! 

Pour en découvrir plus sur leur projet : https://www.youtube.com/channel/UCeXt3tgWCkfrZRKMjGLk4Kw

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

2 – L’impressionnant : David Reichert, Orques de Crozet, ces gigantesques éléphants de mer

Faîtes-moi confiance, j’en ai vu passer devant mon écran des reportages animaliers. Que se soit en gueule de bois, au retour du travail ou même dans le métro, l’intense poésie qu’ils dégagent est souvent bien plus intéressante que n’importe quel film mal écrit.

La preuve avec cet incroyable reportage du cameraman David Reichert parti 4 mois seul sur l’île de Crozet étudier la faune animalière locale. Je n’ai pas de mot supplémentaire pour décrire mon admiration. 

Lien vers le reportage : https://youtu.be/ZEpUDIN8TwE

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

3 – Le classique : Secret d’histoire, Prince Charles, aux marches du trône.

Enfonçons dès maintenant une porte déjà grande ouverte : l’émission de Stéphane Bern est vraiment de qualité. Depuis 2007, ce programme de vulgarisation historique permet à chacun de saisir les enjeux d’une époque via les portraits qu’elle dresse.

Mon préféré ? L’épisode sur le Prince Charles. Précepteur sur l’importance de la question écologique et véritable acteur dans ce domaine depuis les année 70, cet épisode vous emmène de manière inédite à travers son histoire si particulière grâce aux lieux qui l’ont construit.

En filigrane, vous découvrirez son style vestimentaire intemporel et un humour toujours savoureux. Les images et le traitement narratif, qui font parfois défaut dans cette série, sont ici impeccables. 

Je ne peux que vous encourager à cliquer sur ce lien : https://youtu.be/UErltEtjppw

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

4 – L’indispensable : Arte, Le sucre, le doux Mensonge

Je rêve parfois d’une télévision à chaîne unique avec comme seuls programmes ceux d’Arte. Intelligents, bien réalisés et toujours respectueux, c’est, de mon point de vue, la seule chaîne qui vaut le coup d’être financée par le service public.

Quoiqu’il en soit, voici le dernier documentaire découvert sur le replay qui m’a autant intéressé que bouleversé. Le sucre est le plus gros meurtrier de notre époque moderne. Seuls les communistes (Staline et Mao en tête) peuvent peut-être revendiquer un meilleur score en rassemblant leurs certifications “disque de platine”. Entre remise en question de vos habitudes culinaires et réelle envie de changer notre industrie française, ce reportage ne pourra pas vous laisser indifférent. 

Lien : https://youtu.be/6f3NvV05k28

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

5 – Le plus déjanté : Oasis, Supersonic

Je m’excuse d’avance envers mes proches pour l’énième bourrage de crâne que je vais faire avec ce reportage ! Mais il y a pour cela une raison : ce documentaire, centré sur les prémices du meilleur groupe anglais de tous les temps, est tout simplement incroyable !

A travers des enregistrements d’époque, des images d’archives saisissantes et des témoignages hilarants (big up à la madrina de la fraté Gallagher !), nous suivons les frères Caïn (Noel) et Abel (Liam) dans leur course à la gloire, à l’argent, à la drogue et l’amour de la musique. La rage de l’aventure, Oasis et BSFmagazine, même combat ? 

Où chercher ce documentaire ?  A vous de le retrouver sur votre site de streaming illégal habituel !

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

Et vous, quelles sont vos meilleures trouvailles sur le net pendant ce confinement ? Qu’avez-vous pensé de ces idées de reportages ?

22 mars 2020 2 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

Bien-vivre : 5 conseils pour une promenade réussie

par Baudouin Duchange 7 mars 2020
écrit par Baudouin Duchange
La balade

 

Souvent considérée comme la cousine rondelette et insipide de l’aventure, ou bien comme le vilain petit canard de la famille de la marche à pied, la promenade a connu des hauts et des bas dans l’histoire de notre belle humanité. Archétype d’une non-aventure, nous pourrions être tentés de la dévaloriser au profit de la randonnée. A la faveur d’un débat constructif et rigoureux sur la notion de promenade, nous pourrons pourtant dégager de cette routine un acte de contestation fort. Sa disparition coïncidant avec l’apparition de salle de sport à chaque coin de rue, un article de BSFmagazine devenait nécessaire.

Nota bene : En effectuant mes recherches, j’ai appris l’existence des promeneurs du net. Notions utilisées par l’administration publique girondines, ces aventuriers 2.0 sont des professionnels présents dans la « rue numérique d’internet et les réseaux sociaux » afin de poursuivre sur le web la démarche éducative assurée par les intervenants “jeunesse des territoires”. Ce corps de métier ne sera pas abordé dans le cadre de cet article. 

 

La balade

 

Se positionner idéologiquement face à la promenade 

Tout oppose en principe la promenade et l’aventure. Là où une aventure est enrichie par l’imprévu rencontré sur la route, le promeneur trouve son réconfort dans la routine. Le même petit chemin sans embûche ni problème ; la même petite route sans surprise ni déconvenue. Une bonne promenade est un mélange savant de maîtrise de son environnement proche et de respect des habitudes. 

Son tracé reflète souvent le caractère de son emprunteur ! Un promeneur à l’oeil affuté savourera victorieusement le même détail, la même particularité architecturale ou un joli coin d’herbe. Un promeneur malicieux préparera un cocktail d’anecdotes à réciter devant ses invités abasourdis devant un tel puit de culture. Un promeneur vieillissant pourra se satisfaire de trouver à chacune de ses promenades un banc où souffler afin de prolonger sereinement son chemin. La promenade s’adapte, mais ne doit pas être confondue avec son faux jumeau : la ballade. 

Une ballade est bien plus frivole qu’une promenade. Elle laisse libre court à l’inspiration du moment du « baladeur ». La ballade nous emmène loin derrière les collines découvrir les corps des fermes d’une comté voisine. Avec elle, tel l’effet produit par la poudre de la fée clochette, enfants et adultes s’envolent joyeusement dénicher les curiosités d’une ville aimée ou bien les pâturages  verdoyants d’une campagne chérie. La charmante inconscience d’une ballade ne correspond en rien à l’organisation rigoureuse que nécessite une bonne promenade ! Au risque de me répéter : la promenade se forge lentement à travers la construction de son promeneur. Elle peut s’adapter, mais jamais être volontairement bouleverser. 

 

La balade

Joaquin Phoenix dans Two Lovers, James Gray, 2008

 

Etudes des moeurs balzaciennes  

Il ne faut pas pour autant juger la promenade. Elle a bien entendu ses défauts mais je ne souhaite pas participer au #PromenadeBashing nauséabond qui, malgré ses nombreux détracteurs, reste pour moi infondé. Car la bonne petite promenade a également ses qualités. Elle est généralement l’issue heureuse d’un repas convivial. Elle est sollicitée par les ventres rebondis et rendue nécessaire pour prolonger la cohésion sociale créée par le repas. Ce qui fait que le promeneur est souvent un bon vivant sympathique, à la bedaine arrondie et aux joues rosies par les joies des terroirs de notre belle planète.

Souriante et généreuse, la promeneuse accompagne son compagnon avec délicatesse et une sensualité toute bourgeoise. Main dans la main, promeneur et promeneuse sèment cohésion et joie dans un monde tronqué par la corruption et la barbarie. Bien plus qu’un rôle de digestion, la promenade joue également son rôle contre les tensions du quotidien.

 

La balade

En promenade près d’Argenteuil, Claude Monet, 1875.

 

Punk is not dead 

La promenade est, en apparence, calme, neutre et ennuyante. Mais de même qu’il ne faut pas réveiller l’eau qui dort, il ne faut pas la sous-estimer. Celle-ci peut apparaître comme un argument contestataire dans notre société aseptisée, kombinisée et basic-fitée. 

Jim Harrison, ce flamboyant écrivain-mangeur, disait volontiers que pour continuer à s’enfiler des quartiers de boeuf au goûter, il se promenait deux heures par jour. A l’image de Big Jim, la promenade révèle au monde l’existence de ces bandes éparses de mangeurs en exhibant dans nos rues ces bambocheurs du dimanche. Le journaliste et présentateur François Busnel soulignait d’ailleurs à son propos que « notre époque tolère mal l’art de jouir, elle vit comme une insolence tout défi aux exigences diététiques ». Les promeneurs exultent leur jouissance en pratiquant régulièrement leur promenade. 

Loin d’une société libérale à la concurrence débridée réduisant les temps de repos au minimum, les promeneurs affirment leur singularité en choisissant un mode de vie radicalement tranquille. C’est d’ailleurs comme une adolescente gothique aux cheveux rouges qui revendique ses idées en portant des Dr. Martens que les promeneurs assument leurs convictions personnelles en enfilant une paire de Paraboot. On ne fait pas d’un buveur d’eau un poète, ni d’un requin de la finance un promeneur. La promenade à définitivement son rôle à jouer. Une piste à suivre pour sauver notre monde ?

 

La balade

Couverture d’un Sacré Gueuleton, Jim Harrison

 

Photo principale : Submarine. Directed by Richard Ayoade. London: Film4 Productions, 2010.

 

 

 

7 mars 2020 0 commentaire
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BSF, c’est quoi ?

Une communauté de photographes, auteurs, rêveurs, explorateurs qui sortent des sentiers battus le temps d’un weekend, de quelques mois ou de plusieurs années, avides de rencontres, de solitude, de découvertes et de remises en question.

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    [DEBAT] – Pourquoi jardiner à l’heure de la 5G ?

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bsfmagazine

Mode Sous-Marin activé ✅ . 1 an que notre magaz Mode Sous-Marin activé ✅
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1 an que notre magazine existe. 1 an d’efforts patients et de tentatives passionnées ont abouti à plus d'une quarantaine de collaborations avec des écrivains, poètes, journalistes, aventuriers, photographes, reporters, amoureux de lettres et d'images, à retrouver sur notre site web et notre Instagram. ✍️ 📸
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Cette joyeuse dynamique nous incite à évoluer. Nous voulons creuser de nouvelles idées, en termes d’édition et d’offres créatives. 💭
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BSFmagazine passe donc en mode sous-marin ! Qué significa ? Arrêt des publications pendant quelques semaines. Plus de nouvelles sur les réseaux. Nous allons nous immerger pour mieux travailler et ressurgir, bientôt, avec un nouveau format ! ⚓
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Envie de participer (identité graphique, la conception, informatique…) ? Envoie-nous un message ! 🤝
[DEBAT] - Jardiniers de tous les pays, unissez-vou [DEBAT] - Jardiniers de tous les pays, unissez-vous !
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Quelques jours avant l’arrivée de la #5G en France, Baudøuin Duchange nous présente le nouveau visage de la révolution : le jardinage. ✊ 🌻
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Retrouvez des citations de Simone Well, @boobaofficial, @dalida_officielle, Michel Foucault, Stefan Zweig, @juldetp, Bernanos, Antoine de Saint-Exupéry dans ce nouvel article  à découvrir (GRATUITEMENT) sur notre site internet. 

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🥁 Gagne le dernier succès de Ibrahima Ba intit 🥁 Gagne le dernier succès de Ibrahima Ba intitulé Diam Welly. (Découvrez le résumé ci-dessous) 
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😮  Comment jouer ? Facile !
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3. Partage ce post dans ta story 🚀
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Diam Welly est un village où régnaient la paix et l'harmonie. La communauté des Peulhs vivait avec celle des Mandingues sans distinction. La joie de vivre y avait élu domicile ; les hommes et femmes étant en communion. Karamokho, un homme de valeur et bien respecté au village, y vivait avec son épouse Coumba, une femme vertueuse que tous les hommes auraient aimé avoir dans leur concession. La tradition avait réussi à construire une société juste, faite de solidarité, d'amour et d'entraide.
Cependant, la modernité — ou selon les mots de l'auteur, le Nouveau Monde — ne laissera pas Diam Welly indemne puisqu'elle le fera résolument s'engager dans une nouvelle ère de mutations affectant les moeurs, la moralité, les codes et conduites favorisant, ipso facto, l'émergence d'individus — comme Sellou, faisant la cour à l'épouse de Karamokho alors absent — gouvernés par la satisfaction de leur plaisir et de leurs intérêts personnels.
- Beautés plurielles - [HISTOIRE A LIRE👇] . La - Beautés plurielles - [HISTOIRE A LIRE👇]
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La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸 de l'agence @studiohanslucas 
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Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
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Montréal, Canada, 2020. 
Selon la perception de leur corps, ces femmes abordent des comportements distincts influençant leur utilisation de l'espace, leur posture, mais également leur toucher. Durant les séances photos, elles se surprennent de la tendresse qu’elles s’accordent. Ce travail ne rend pas nécessairement compte “d’imperfections physiques”, il tend surtout à questionner le rapport qu’elles entretiennent avec elles-mêmes dans un espace qui leur est donné
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- Visage d'une jeunesse iranienne - [HISTOIRE À L - Visage d'une jeunesse iranienne - [HISTOIRE À LIRE👇]
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La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
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Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
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Persepolis • Iran • 2016
Meisam livre ses inquiétudes concernant son service militaire qui commence dans quelques jours. Il ne sait pas comment apporter de l'argent au foyer, ni qui s'occupera de sa femme malade, alors âgée de 18 ans à cette époque
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[Rencontre] - Partagez un quart d’heure de compl [Rencontre] - Partagez un quart d’heure de complicité avec les joyeux habitants du principal bidonville du nord de la capital indonésienne, Jakarta 🌏
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Que serait le travail collectif et l’entraide sans ce moteur essentiel : le sourire ? Réponse concrète avec @romain_mailliu , volontaire chez @lp4yglobal 💥

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Persepolis • Iran • 2016
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Persepolis • Iran • 2016
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Persepolis • Iran • 2016
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- Vie de nomades - [HISTOIRE À LIRE 👇] . La Ca - Vie de nomades - [HISTOIRE À LIRE 👇]
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Kol Ukok, Kirghizistan, 2015.
Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
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[ARTICLE] - Es-tu prêt pour le grand saut ? 🍭 [ARTICLE] - Es-tu prêt pour le grand saut ? 🍭
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Le comédien ET metteur en scène Michaël Benoit Delfini
 t’aide à te lancer avec ce texte burlesque digne d'un @borisvian_officiel !
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ARTICLE À DÉCOUVRIR SUR NOTRE SITE (LIEN EN BIO)
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[CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit j [CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit jobs ? On doit l’expression à feu David Graeber 🔥
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Anthropologue ayant réhabilité l’anarchie ♾ Figure du mouvement Occupy Wall Street ♾ Ecrivain multi-récidiviste ♾ Les Sex Pistols n’ont qu’à bien se tenir ! 
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Dessin + article par l’audacieux @tibovski ✏️
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ARTICLE A RETROUVER (GRATUITEMENT) SUR NOTRE SITE (lien en bio)
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