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Voir, juger, agir.

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Baudouin Duchange – Chroniques

Qui se cache derrière ce Bruce Wayne parisien ? Un honnête citoyen, simple et sympathique, qui continuera de tenter d’écrire de sa main droite ses quelques idées gauches. Mes parents m’ont appelé Baudouin Duchange, et il n’y a pas grand chose à ajouter depuis. Découvrir Baudouin Duchange  →

Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦
Baudouin Duchange - ChroniquesCarnet de voyage

A fond la forme : les vacances Quechua

par Baudouin Duchange 21 février 2020
écrit par Baudouin Duchange
Vacances Quechua

 

Mon sac à dos fait 15,7 kilos : c’est beaucoup trop. Il me reste 12 kilomètres de chemins boueux de montagne à parcourir sous la pluie et la pente ressemble à un mur infranchissable. C’est également beaucoup trop ! Le ruissellement de la pluie contre le poncho me donne un tempo à suivre pour la journée et, par un effort de volonté hors norme, je m’interdis formellement de regarder ma montre. J’applique une technique de survie : minimiser la distance qu’il me reste à parcourir et enjoliver celle déjà réalisée !

Un des quatre compagnons avec qui je grimpe cet espèce de Mordor grogne et souffre le martyre avec sa paire de Quechua neuve. C‘est la deuxième fois qu’il cohabite avec la montagne; la première en itinérance pendant une semaine en quasi autonomie dans les Alpes. J’oscille entre le rire et la pitié, mais de toute façon aucun des deux ne nous aidera à terminer cette maudite journée. Il faudra puiser dans nos réserves physiques et mentales. Il faudra nous fatiguer.

En mâchant lentement une barre Grany, il me demande quel sens y a-t-il à s’épuiser pendant des vacances. Les semaines parisiennes éreintantes ne devraient-elles pas justifier une semaine entière à se dorer la graisse sur la plage plutôt que de briser nos pieds contre la pierre montagneuse ? Ce type de réflexions ne nous aidera pas non plus à gravir le sommet. Mais elles permettent de donner matière à bouffer à un cerveau fatigué, et c’est bien plus efficace que toutes les barres énergétiques du monde.

 

Le coût de l’inertie

Il est vrai qu’à première vue, les vacances – ou plutôt les congés payés pour les récents nouveaux salariés du marché du travail – sont assimilées au sable fin caressé par le bruit doux et régulier de la mer ; ou bien à du tourisme exotique dans une ville pleine de mystères ; ou encore à des rêveries le long de grands lacs rafraîchissants. En résumé, à une forme d’inertie. Et pourtant, une masse d’hurluberlus continue de s’imposer des défis insensés.

Au lieu d’éplucher les sites de voyage à la recherche d’une bonne affaire, ces imbéciles scrutent sur des cartes IGN démodées les meilleurs chemins, lieux de ravitaillement et fontaines d’eau publique. Au lieu de comparer les hôtels les plus avantageux à l’autre bout du monde, ils cherchent un moyen astucieux pour optimiser le poids de leurs sacs à dos. Au lieu de réserver en ligne des « activités » de loisir, ils attaquent les forums d’explorateurs anonymes en quête d’enseignements. Ces gens-là sont bien stupides de refuser un repos si mérité ! En gardant un esprit ouvert et lucide, comment justifier leur comportement ?

En me relisant, j’ai l’impression qu’une des raisons pourrait être le désir de s’écarter des routes commerciales, du business que le capitalisme arrive à créer partout. Il existe, bien sûr, un marché pécuniaire pour faire raquer les aventuriers, mais, de fait, cela vous coûtera moins cher de camper en montagne plutôt que de dormir dans un hôtel à Dubaï. En effet, la logique est la suivante : pour ne rien faire, il faut que des personnes le fassent à notre place, et donc en payer le prix.

 

Vacances Quechua

 

La pratique du tourisme

Ce sont les thématiques qu’abordent Michel Houellebecq dans Plateforme. En s’immisçant dans la peau d’un quadragénaire dépressif souhaitant faire un break, il pose la question de la survie dans un monde où l’argent et le plaisir sexuel sont vus comme les seules possibilités de bonheur. Sa critique se concentre sur le tourisme sexuel, apogée d’un voyage de consommation tourné vers l’argent, le plaisir individualiste et le non-effort.

Mais son regard d’écrivain se tourne, de manière générale, vers toutes les agences de « voyage ». Extrait :

 

« Mes rêves sont médiocres. Comme tous les habitants d’Europe occidentale, je souhaite voyager. Enfin il y a les difficultés, la barrière de la langue, la mauvaise organisation des transports en commun, les risques de vol ou d’arnaque : pour dire les choses crûment, ce que je souhaite au fond, c’est pratiquer le tourisme. On a les rêves qu’on peut; et moi mon rêve à moi c’est d’enchaîner à l’infini les « Circuits passion », les « Séjours couleur » et les « Plaisirs à la carte » ».

 

Comment ne plus pratiquer le tourisme mais vivre un voyage ? Le personnage de Houellebecq s’en sort (partiellement) grâce à l’amour. De notre côté, si l’Amour est inaccessible, lointain ou trop farouche, on peut toujours partir à l’aventure ! S’écarter des chemins en les choisissant nous même ! Troquer le programme d’une croisière-paquebot contre une carte Michelin. Ne pas avoir peur de se fatiguer en vacance et les considérer au contraire comme méritantes. La récompense à cet effort : l’imprévu.

 

Sauvé par l’imprévu

L’Imprévu est un bar lillois dans lequel je trainais, parfois, en début de soirée. Ici ou ailleurs, le même rituel s’impose chaque semaine, comme depuis plusieurs années : prévenir ses amis, prévoir un repas consistant, s’habiller pour l’occasion et acheter un paquet de clopes, commander une bière puis une deuxième, avant de ne plus les compter, faire la fermeture, trouver un autre troquet, rentrer seul ou accompagné. Ce programme reste inchangé depuis des générations. La raison pour laquelle il perdure se trouve caché derrière chacune de ses lignes : l’ivresse ! l’abandon ! la surprise ! l’imprévu ! Autrement ça ne sert à rien. C’est la même idée pour les vacances méritantes.

Programmer un voyage n’est qu’un prétexte pour choper un peu d’imprévu, capter une sensation incontrôlable ou un instant providentiel. Et pour cela, il est indispensable de sortir des sentiers battus, de nous forcer à brutalement s’arracher à notre quotidien dangereux de sédentaire languissant. Dans Terre des hommes, Antoine de Saint-Exupéry s’affole devant cette inertie moribonde vidant l’être humain de sa conscience :

 

« Vieux bureaucrate, mon camarade ici présent, nul jamais ne t’a fait évader et tu n’en es point responsable. Tu as construit ta paix à force d’aveugler de ciment, comme le font les termites, toutes les échappées vers la lumière. Tu t’es roulé en boule dans ta sécurité bourgeoise, tes routines, tes rites étouffants de ta vie provinciales, tu as élevé cet humble rempart contre les vents et les marées et étoiles. Tu ne veux point t’inquiéter des grands problèmes, tu as eu bien assez de mal à oublier ta condition d’homme. Tu n’es point l’habitant d’une planète errante, tu ne te poses point de questions sans réponse : tu es un petit bourgeois de Toulouse. Nul ne t’a saisi par les épaules quand il était temps encore. Maintenant, la glaise dont tu es formé a séché, et s’est durcie, et nul en toi ne saurait désormais réveiller le musicien endormi, ou le poète, ou l’astronome qui peut-être t’habitait d’abord. ».

 

Etre éveillé par l’imprévu afin de rester vivant, pour paraphraser Thoreau, voilà ce que cherche le vacancier adepte de la fatigue ! Et qu’il trouve dans l’évasion offerte par le voyage.

 

Vacances Quechua

 

Conclusion

Notre sommet des Alpes a été dompté. La récompense : l’inestimable leçon impossible à réciter enseignée par la montagne. Mais Fernando Pessoa disait que « agir c’est connaître le repos ». Mes amis randonneurs et moi sommes maintenant, au chaud et au sec, le ventre plein et les yeux fatigués, dans le train nous ramenant à la capitale. On ne sait jamais pourquoi on continue. En tout cas, moi pas. Surtout après tant de moments à se dire que c’est la dernière fois. Mais pourtant, chaque fois, après nous être émerveillés, surpassés, s’être rendus fier, un petit quelque chose imperceptible nous donne envie d’y retourner. La preuve en arrivant à Paris où notre ami aux pieds quechua fiévreux s’écria : « Ah la montagne c’était quelque chose… l’année prochaine je fais les Vosges ! »

 

Vacances Quechua

 

Crédit photo : B.Duchange + Guillaume Hummel

21 février 2020 1 commentaire
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Baudouin Duchange - Chroniques

La bonne et la mauvaise fatigue

par Baudouin Duchange 7 février 2020
écrit par Baudouin Duchange
La fatigue

 

« Je suis éreinté » disais-je à ma grand-mère de retour d’une randonnée en montagne. D’un air entendu avec mon grand-père, elle me répondit comme souvent que c’était de la bonne fatigue. Je n’ai jamais compris cette formule qui, chaque fois, me rend fier ! C’est pourtant une expression banale digne de mes exploits les plus simples. Mais qu’elle n’utilise pas dans toutes les circonstances. Car si cette ineptie peut satisfaire l’aventurier du dimanche, elle pose sur le fond une question bien plus importante : qu’est-ce que de la bonne fatigue ?

 

“Alors tu me dis oui Claudy, c’est vrai je suis tendue, je ne suis pas à mon aise.”

Qu’est-ce qui n’est pas de la bonne fatigue : son opposé. La mauvaise fatigue donc. Inutile d’être un philosophe pour comprendre ce que cela peut représenter, chacun à son niveau peut y arriver. Par exemple pour moi, jeune travailleur, la mauvaise fatigue est immédiatement assimilée aux réveils nauséabonds les lendemains de soirée sans lendemain. Ou bien par la nuit blanche éclairée à coup de jeux-vidéos ou de livres. Une vie de patachon qui prend le dessus quand je file un mauvais coton, voilà comment ma bonne femme de grand-mère résumerait la mauvaise fatigue ! 

La mauvaise fatigue semble être toujours accompagnée d’un dérèglement qui détruit notre énergie, celui d’un rythme, d’un corps ou d’un cycle de sommeil. 

 

Le combat ordinaire 

Mais alors, si mauvaise fatigue = mauvais sommeil alors bonne fatigue = bon sommeil ? Non, pas seulement. Car c’est ce que nous allons faire suite à ce bon sommeil qui constituerait ou non une bonne fatigue selon ma grand-mère. Jamais vous ne l’entendrez me féliciter après une grosse journée au travail ! Même après dix heures passées le dos courbé sur une chaise de bureau, la tête penchée, le cou plié, les jambes et les bras mous. Pas même après une journée de déplacements professionnels à Paris ponctuée par d’épuisants problèmes de transport. Pas un mot. Rien. Si ce n’est une plainte partagée. C’est à ne plus rien comprendre ! La vieille n’a pourtant rien contre les métiers du tertiaire. C’est seulement que, sans réellement en prendre conscience, elle ne voit pas dans ces métiers une bonne fatigue. Et pourtant je reviens bien plus fatigué après une telle journée qu’après six heures de marche dans la forêt.

 

Fatigue

Mathieu Amalric dans “Un conte de Noël” d’Arnaud Desplechin (2008)

 

“Une rock’n’roll attitude” 

Qu’est-ce qui peut alors distinguer la fatigue et la bonne fatigue ? Utilisons un exemple qui pourra peut-être nous aider. Ivan Illich, dans son essai Energie et Equité, apporte un argument éclairant. En comparant la vitesse d’un cycliste et d’un automobiliste, il arrive au surprenant résultat que le cycliste est plus rapide que l’automobiliste. Pour cela, en plus de considérer le temps de déplacement, il prend également en compte le temps de travail nécessaire pour payer l’objet et les frais annexes (carburant, parking, assurance…). Travailler pour se payer une voiture afin d’aller au travail est donc une perte de temps et de l’épuisement inutile.

Voilà peut-être ce petit quelque chose qui choque inconsciemment la logique de ma grand-mère ! Pour autant, face aux impératifs de la vie, comment tenter d’améliorer ce fatalisme moderne ? En utilisant notre énergie pour en faire de la bonne fatigue ! Il me semble que cela peut commencer par faire confiance en nos capacités. Se déplacer en ville à vélo est une première étape, pour reprendre notre exemple. Mais il peut être généralisé dans tellement d’autres domaines. En faisant un travail avec du sens, en faisant grandir une passion enrichissante, en s’intégrant dans une intelligence collective plutôt que dans une logique de profit individuel : en ayant de beaux objectifs de vie.

Ainsi, je suis certain que si Romain lui parlait de son projet de volontariat en Indonésie, pour accompagner des jeunes des bidonvilles à obtenir un travail décent afin de sortir de l’exclusion, ma grand-mère hocherait la tête. Inconsciente des enjeux, la ride sérieuse, et sans aucun autre fondement que son bon sens, elle affirmerait que ce projet est pour lui de la bonne fatigue !

 

Photo de couverture : “Le troubadour fatigué” de Giorgio de Chirico

7 février 2020 2 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

La vraie vie

par Baudouin Duchange 6 janvier 2020
écrit par Baudouin Duchange
La vraie vie

 

Ah le retour en entreprise après les vacances de Noël ! Le coup de blues de la rentrée se consumant dans un café avec un goût de plastique fondu – le premier de l’année. Les retrouvailles fraternelles et emplies d’allégresse avec nos chers collègues, ou plutôt collaborateurs, et pourquoi pas amis, ou même famille professionnelle ! Et notre responsable N+<3 qui, la démarche débordante d’énergie positive, le sourire croisé-dynamique plein d’espoir dans le travail à venir, arrive pour nous remettre son bonjour. Bonne année patronne ! Un regard vers une pile de dossiers inachevés nous renvoie à notre repos encore si fatigué par les dernières festivité. Une larme coule à l’intérieur. C’est le coup de fouet, souvenir d’un cri de détresse oublié, la rentrée. 

 

C’est pourtant très jovialement qu’un collègue rendant visite à mon bureau dévoila sa tête pleine d’une joie stupide dans l’encadrement de la porte et me susurra : « alors le retour à la vraie vie ? Pas trop dur ?! ». 

– Et bien écoute, c’est un calvaire de retrouver ta sale gueule en tout cas, ne lui dis-je pas. 

– Oui c’est vrai qu’il faut toujours un temps d’adaptation. Moi aussi ça va, merci ! 

– Je t’en pris gros con. Attends une minute, fin de cuvée fini à la pisse, pourquoi, dans ton inconsciente maladresse d’idiot du 9ème étage, as-tu utilisé cette expression de « vraie vie » ? Qu’est-ce que ça signifie le retour à la vraie vie ? 

– Bah, me lança t-il d’un air gras, l’oeil las et le front bas, c’est quand on retourne au métro-boulot-dodo quoi ! termina-il avec une lueur malicieuse dans les yeux. 

– Dis moi alors en quoi mes putain de vacances de Noël ne sont pas la vraie vie, ignoble pourceau né pour dire et bouffer de la merde à longueur de journée ? ne lui demandais-je pas. 

– Bon tu as l’air concentré, je te laisse ! Bon courage et à tout à l’heure à la cantine ! conclut-il, les mains moites.  

 

Marshall Eriksen, dans How I Met Your Mother

Marshall Eriksen, dans How I Met Your Mother

 

La vie à part entière  

Ceci-dit, il n’a pas tort pour autant ce bout d’os totalement dénué de bon sens ! Pourquoi ce sentiment de tristesse lorsque l’on rentre de congés ? Pourquoi cette impression d’avoir oublié en vacances quelque chose de plus important que ce que l’on retrouve sur son bureau ? Mon collègue soupçonne le quotidien d’en être la cause. Comme lui, d’une certaine manière, Schopenhauer pensait que « chaque jour est une vie à part entière ». Mais il faut pour cela, à mon sens, se forcer à mettre en oeuvre cette vie entière dans chaque journée que l’on passe. Or, en venant travailler chaque matin dans le même bureau, avec les mêmes problèmes et thématiques professionnelles, à discuter des mêmes choses avec les mêmes personnes – c’est-à-dire : congés payés, salaire, problème de transport, immobilier, travaux – la même question languissante me revient chaque soir : où est la vie à part entière ? Où est la part des anges qui satisfait notre créativité et notre désir d’intelligence ? Perdue dans le quotidien de nos journées de travail répétitives.

 

Peut-être que la faute originelle se trouve dans le fonctionnement de notre système du travail moderne. Le problème est celui de la taylorisation du travail, qui est toujours le même système depuis le début du salariat, de l’industrialisation et du capitalisme. Le taylorisme est un « système d’organisation scientifique du travail et du contrôle des temps d’exécution » (eh merce Larousse). Ainsi, pour Taylor et ses copains,  le meilleur moyen de maximiser les rendements d’une production était de diviser au maximum les tâches, au préalable réfléchi pour être les plus efficace,dans leur geste, rythme et cadence, tout en leur attribuant une rémunération « motivante ». L’illustration industrielle la plus connue est celle du film de Charlie Chaplin, Les temps modernes, où un salarié devient fou à force de resserrer tous les jours des boulons.

 

Mais le problème du travail à la chaîne n’a pas disparu avec les usines ! On le retrouve aujourd’hui dans des entreprises comme McDonald’s ainsi que dans tous les métiers de service. La nouveauté contemporaine est donc que nous sommes passés d’un taylorisme « physique » à un taylorisme intellectuel. La conséquence, en revanche, est resté : le sentiment de vacuité qu’on peut ressentir au travail. Pourquoi ? Car à force de se spécialiser dans des sous-sous-sous matières, de créer des sous-sous-sous directions dans les entreprises, et de travailler uniquement sur des questions spécifiques sur lesquelles nous sommes spécialistes, on ne voit pas ce que l’on produit. Résultat d’autant plus aggravé par la numérisation au travail. Cette organisation du travail dans les entreprises produit un sentiment de vacuité et crée un profond ennui du travail. Super la vraie vie…

 

Les temps modernes, Charlie Chaplin

Charlie Chaplin dans Les temps modernes

 

La liberté opposé au travail ?

Mais il faut pourtant bien travailler ! En effet, qu’importe ce genre de balivernes théoriques lorsqu’on a faim, un emprunt à rembourser, une famille à élever, un manque à combler, un réservoir à remplir, un projet à réaliser, une bouche à nourrir ; enfin, une vie à mener bon sang ! Bien entendu qu’il est bon de travailler, chacun à ses raisons, même lorsqu’on n’en a pas.  Avec tous ces éléments, une problématique se pose pourtant. En effet, lorsque mon collègue me souhaite un bon retour à la vraie vie, il me souhaite en fait un bon retour à un profond ennui que j’accepte uniquement pour me payer une vie. Mais en fait, pourquoi l’accepterai-je ? Car alors, l’équation est la suivante : l’angoisse de la rentrée = retrouver le quotidien = retrouver l’ennui = payer de quoi se payer = retour à la vraie vie = la vie n’a donc aucun sens ?? 

 

Je pense simplement que la vie ne doit pas se limiter à cela. Dans Miss Harriet (à retrouver en intégralité en cliquant sur le lien), Maupassant écrit un bel éloge de la liberté errante : « Je ne sais rien de meilleur que cette vie errante, au hasard. On est libre, sans entraves d’aucune sorte, sans soucis, sans préoccupations, sans penser même au lendemain. On va par le chemin qui vous plaît, sans autre guide que sa fantaisie, sans autre conseiller que le plaisir des yeux. On s’arrête parce qu’un ruisseau vous a séduit, parce qu’on sentait bon les pommes de terres frites devant la porte d’un hôtelier. Parfois, c’est un parfum de clématite qui a décidé votre choix, ou l’oeillade naïve d’une fille d’auberge ». 

 

L’idée n’est pas, bien-sûr, de se reconvertir du jour au lendemain en gens du voyage, mais de bousculer un peu notre quotidien à la rencontre des autres, de répandre un peu d’imprévu dans nos journées planifiées, souffler un vent de poésie et de fantaisie dans notre société où tout doit être contrôlé, prévu, surveillé, exécuté. 

 

Comment trouver cette liberté ? L’écrivain Colin Wilson se demandait si la « recherche de liberté finissait, toujours aussi inévitablement, dans le lit des femmes ». Je ne sais pas. Personnellement, je cherche toujours. J’entendais l’autre jour dans le RER une dame discuter avec sa copine de Léonard de Vinci : « on dit parfois que c’était un chercheur, mais bon, comme on dit, quand on cherche on ne trouve pas forcément si tu vois ce que je veux dire ». Non désolé, je ne vois pas ce que tu veux dire, vieille peau ! En revanche, cela résume assez bien ce que je ressens : on ne trouvera certainement jamais la liberté telle quelle, mais c’est justement dans l’action de chercher que se manifestera une satisfaction, une récompense, une création, la vraie vie !

 

Conclusion 

« Et moi, je vais finir cette bouteille de vin

En regardant la table, en me tordant les mains

Et moi, je vais passer la nuit dans le jardin

À compter les étoiles, ça ira mieux demain » 

 

Johnny hallyday, Parc des Princes 1993

Johnny hallyday, Parc des Princes 1993

 

Johnny a, comme toujours, certainement raison. Avec un peu de pain, un peu d’alcool, un peu de repos, ces réflexions me passeront, un jour. Peut-être même parviendrais-je à les oublier ? Je ne l’espère pas, car sinon j’aurai abandonné. En attendant, fini de rêver car demain rebelote, au boulot ! 

 

6 janvier 2020 0 commentaire
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Baudouin Duchange - Chroniques

La fuite des clochards célestes

par Baudouin Duchange 3 décembre 2019
écrit par Baudouin Duchange
La fuite

Je suis allé voir Ad Astra au cinéma, le nouveau film de James Gray avec Brad Pitt. C’est grâce à ce réalisateur que j’ai appris à apprécier Joaquin Phoenix alors que je l’avais tant haï dans Gladiator. Après avoir monté progressivement les marches du cinéma indépendant (The Yards, La nuit nous appartient, Two Lovers) pour fricoter avec les gigantesques productions hollywoodiennes (The Immigrant, The Lost City of Z), le réalisateur nous offre aujourd’hui un film qui rejoint la liste des films se déroulant dans l’espace.

Le titre n’est pas mensonger : dès le début nous sommes plongés dans les étoiles. Mais ce n’est pourtant pas ce que j’ai le plus apprécié dans ce film. Ce qui m’a touché, c’est la manière dont James Gray utilise cet espace comme prétexte pour mieux poser les questions qui l’intéressent. Plusieurs thèmes adjacents sont abordés : commercialisation par l’homme de chaque nouveau lieu qu’il conquiert, la relation père/fils, les choix à faire dans une vie, leurs incidences, et enfin ce que nous fuyons en partant à l’aventure. C’est le dernier thème qui m’a fait le plus réfléchir. Et qui m’a donné envie de l’approfondir pour BSF. Que fuit donc l’être humain en partant de chez lui ?

 

Fuir, et vite.

Une fuite peut prendre plusieurs visages : camper un été dans les montagnes, faire un échange universitaire à l’étranger, gravir les sommets indomptables ou les immeubles parisiens, s’abandonner dans le travail, devenir DJ électro dans toutes les grandes villes d’Europe de l’Est,  mettre de côté sa famille, s’enfouir à la campagne, trainer dans des PMU enfumés pour refaire le monde. En bref, chercher à attraper le ciel et ses étoiles par n’importe quel moyen. Les exemples sont infinis, ils sont presque aussi nombreux qu’il y a d’originaux sur notre drôle de planète. Partir un an dans les bidonvilles coacher les jeunes indonésiens pour trouver un travail décent entre-t-il parmi ces exemples ?  Lisez les articles de Romain pour essayer de le savoir !

« Moi qu’est-c’tu veux qu’je te dise ? / J’aimerais m’enfuir loin de là / Ici c’est rempli de lâches »  On comprend, à travers le sens des paroles du rappeur marseillais Jul, que la fuite ne peut être uniquement géographique. Quitter un lieu, c’est aussi abandonner les personnes qui y sont associées. Dans Ad Astra, c’est l’humanité entière que le personnage joué par Brad Pitt cherche à fuir. Cette humanité est symbolisée par sa petite amie avec qui il rompt avant de partir pour l’espace. En claquant la porte c’est à ses sentiments qu’il fait ses adieux, mais également à toutes les relations qu’il a pu construire sur place et à l’espoir placé dedans. Il laisse donc sur Terre ses peurs, ses désirs et ses projets pour une aventure quasi suicidaire. Quitter son quotidien semble donc parfois s’assimiler à un abandon pour nos proches.

Dans son livre Les Chemins Noirs, Sylvain Tesson nous propose un autre point de vue. Il critique ses amis voulant toujours « que l’on se voit, comme s’il s’agissait d’un impératif, alors que la pensée offrait une si belle proximité ». C’est à dire, privilégier la rencontre occasionnelle riche en découverte plutôt que l’habituel rendez-vous morose motivé par une loyauté viciée. Une forme de pardon à ceux qu’il a laissé sur le côté de sa route ? Ou une belle justification de la part d’un aventurier des temps modernes qui semble n’avoir aucun réel point d’attache. La seule maison qu’il décrit d’ailleurs dans ses livres est une cabane perdue en Sibérie dans laquelle il a vécu seul un an. Seul. La « proximité par la pensée » défendue par l’auteur serait-elle un moyen détourné pour justifier un détachement du monde ? 

 

Partir pour mieux revenir ?

C’est possible, la fuite pouvant parfois être nécessaire pour mieux revenir. Elle est par exemple jugée fondamentale par le héros d’Ad Astra. Il en a besoin pour se reconstruire après que son père se soit perdu pendant 18 ans dans l’espace et ne soit jamais revenu. Le personnage principal se sent trahi par son père parti si loin et se bloque de tous sentiments à l’égard des autres, d’ou l’échec relationnel avec son amie. C’est pourquoi après que son père ai donné des signes de vie, et pour pouvoir évoluer personnellement, il tente alors d’aller le chercher. Ce départ symbolise la quête pour tuer le père, mais surtout pour comprendre et accepter ce père absent.

Si la découverte d’un nouveau territoire peut parfois nous apparaître comme la première raison d’un voyage, se découvrir soi-même est souvent le but inconscient. Se renouveler grâce à la distance créée par un nouveau quotidien. Se challenger dans de nouveaux espaces et observer ses propres réactions. Se regarder à travers le regard d’inconnus. Se jauger grâce à de nouveaux défis. Voilà des vrais voyages ! Combien de nouveaux visages à décrire à sa famille en revenant ! Et combien d’histoires entendues à répéter à ses amis ! L’aventure de la découverte de soi me semble donc constituer la raison principale d’une fuite. Il n’en reste pas moins qu’elle doit avoir une fin. Celle du retour. 

 

Heureux qui comme Ulysse

« Heureux qui comme Ulysse revint d’un beau voyage » disait le poète. Ce n’est pourtant pas souvent la première impression que nous avons en revenant chez papa et maman après avoir parcouru le monde… Retour à la case départ, à l’ennui et au gouffre de nos angoisses du quotidien. Mais nous oublions le plus important : c’est à ce moment que la vraie aventure démarre ! Celle de rebâtir notre quotidien avec les leçons du voyage. Pour revenir à notre film, c’est le souvenir de sa petite amie qui permet au héros de ne pas devenir fou durant son voyage en solitaire de plusieurs semaines pour rejoindre son père. Je la soupçonne également d’être la raison pour laquelle il réussit à laisser mourir son père dans l’espace après l’avoir retrouvé. Il décide de vivre, de retourner sur terre et de construire la relation qu’il avait avorté au début du film. Lors de son retour sur terre, il connaîtra certainement le goût amer d’une aventure qui s’achève, mais également la satisfaction de terminer ce qu’il avait décidé d’abandonner. Trop de chance ! 

Pour nous simples clochards terrestres réduit à l’esclavage de nos capacités limitées, l’aventure peut être une solution, un moyen de faire la part des choses entre la merde et les anges et construire une pureté classique, pour interpréter les mots d’Henry Miller. C’est à dire profiter d’un voyage pour faire le tri dans notre quotidien, garder le bon et évacuer le nauséabond à notre retour. Et ainsi nous envoler, nous transformer en clochards célestes !

 

Je suis allé voir Ad Astra au cinéma, le nouveau film de James Gray avec Brad Pitt. C’est grâce à ce réalisateur que j’ai appris à apprécier Joaquin Phoenix alors que je l'avais tant haï dans Gladiator. Après avoir monté progressivement les marches du cinéma indépendant (The Yards, La nuit nous appartient, Two Lovers) pour fricoter avec les gigantesques productions hollywoodiennes (The Immigrant, The Lost City of Z), le réalisateur nous offre aujourd’hui un film qui rejoint la liste des films se déroulant dans l’espace. Le titre n’est pas mensonger : dès le début nous sommes plongés dans les étoiles. Mais ce n’est pourtant pas ce que j’ai le plus apprécié dans ce film. Ce qui m’a touché, c’est la manière dont James Gray utilise cet espace comme prétexte pour mieux poser les questions qui l’intéressent. Plusieurs thèmes adjacents sont abordés : commercialisation par l’homme de chaque nouveau lieu qu’il conquiert, la relation père/fils, les choix à faire dans une vie, leurs incidences, et enfin ce que nous fuyons en partant à l’aventure. C’est le dernier thème qui m’a fait le plus réfléchir. Et qui m’a donné envie de l’approfondir pour BSF. Que fuit donc l’être humain en partant de chez lui ? Une fuite peut prendre plusieurs visages : camper un été dans les montagnes, faire un échange universitaire à l’étranger, gravir les sommets indomptables ou les immeubles parisiens, s’abandonner dans le travail, devenir DJ électro dans toutes les grandes villes d’Europe de l’Est, mettre de côté sa famille, s’enfouir à la campagne, trainer dans des PMU enfumés pour refaire le monde. En bref, chercher à attraper le ciel et ses étoiles par n’importe quel moyen. Les exemples sont infinis, ils sont presque aussi nombreux qu’il y a d’originaux sur notre drôle de planète. Partir un an dans les bidonvilles coacher les jeunes indonésiens pour trouver un travail décent entre-t-il parmi ces exemples ? Lisez les articles de Romain pour essayer de le savoir ! « Moi qu’est-c’tu veux qu’je te dise ? / J’aimerais m’enfuir loin de là / Ici c’est rempli de lâches » On comprend, à travers le sens des paroles du rappeur marseillais Jul, que la fuite ne peut être uniquement géographique. Quitter un lieu, c’est aussi abandonner les personnes qui y sont associées. Dans Ad Astra, c’est l’humanité entière que le personnage joué par Brad Pitt cherche à fuir. Cette humanité est symbolisée par sa petite amie avec qui il rompt avant de partir pour l’espace. En claquant la porte c’est à ses sentiments qu’il fait ses adieux, mais également à toutes les relations qu’il a pu construire sur place et à l’espoir placé dedans. Il laisse donc sur Terre ses peurs, ses désirs et ses projets pour une aventure quasi suicidaire. Quitter son quotidien semble donc parfois s’assimiler à un abandon pour nos proches. Dans son livre Les Chemins Noirs, Sylvain Tesson nous propose un autre point de vue. Il critique ses amis voulant toujours « que l’on se voit, comme s’il s’agissait d’un impératif, alors que la pensée offrait une si belle proximité ». C’est à dire, privilégier la rencontre occasionnelle riche en découverte plutôt que l’habituel rendez-vous morose motivé par une loyauté viciée. Une forme de pardon à ceux qu’il a laissé sur le côté de sa route ? Ou une belle justification de la part d’un aventurier des temps modernes qui semble n’avoir aucun réel point d’attache. La seule maison qu’il décrit d’ailleurs dans ses livres est une cabane perdue en Sibérie dans laquelle il a vécu seul un an. Seul. La « proximité par la pensée » défendue par l’auteur serait-elle un moyen détourné pour justifier un détachement du monde ? C’est possible, la fuite pouvant parfois être nécessaire pour mieux revenir. Elle est par exemple jugée fondamentale par le héros d’Ad Astra. Il en a besoin pour se reconstruire après que son père se soit perdu pendant 18 ans dans l’espace et ne soit jamais revenu. Le personnage principal se sent trahi par son père parti si loin et se bloque de tous sentiments à l’égard des autres, d’ou l’échec relationnel avec son amie. C’est pourquoi après que son père ai donné des signes de vie, et pour pouvoir évoluer personnellement, il tente alors d’aller le chercher. Ce départ symbolise la quête pour tuer le père, mais surtout pour comprendre et accepter ce père absent. Si la découverte d’un nouveau territoire peut parfois nous apparaître comme la première raison d’un voyage, se découvrir soi-même est souvent le but inconscient. Se renouveler grâce à la distance créée par un nouveau quotidien. Se challenger dans de nouveaux espaces et observer ses propres réactions. Se regarder à travers le regard d’inconnus. Se jauger grâce à de nouveaux défis. Voilà des vrais voyages ! Combien de nouveaux visages à décrire à sa famille en revenant ! Et combien d’histoires entendues à répéter à ses amis ! L’aventure de la découverte de soi me semble donc constituer la raison principale d’une fuite. Il n’en reste pas moins qu’elle doit avoir une fin. Celle du retour. « Heureux qui comme Ulysse revint d’un beau voyage » disait le poète. Ce n’est pourtant pas souvent la première impression que nous avons en revenant chez papa et maman après avoir parcouru le monde… Retour à la case départ, à l’ennui et au gouffre de nos angoisses du quotidien. Mais nous oublions le plus important : c’est à ce moment que la vraie aventure démarre ! Celle de rebâtir notre quotidien avec les leçons du voyage. Pour revenir à notre film, c’est le souvenir de sa petite amie qui permet au héros de ne pas devenir fou durant son voyage en solitaire de plusieurs semaines pour rejoindre son père. Je la soupçonne également d’être la raison pour laquelle il réussit à laisser mourir son père dans l’espace après l’avoir retrouvé. Il décide de vivre, de retourner sur terre et de construire la relation qu’il avait avorté au début du film. Lors de son retour sur terre, il connaîtra certainement le goût amer d’une aventure qui s’achève, mais également la satisfaction de terminer ce qu’il avait décidé d’abandonner. Trop de chance ! Pour nous simples clochards terrestres réduit à l’esclavage de nos capacités limitées, l’aventure peut être une solution, un moyen de faire la part des choses entre la merde et les anges et construire une pureté classique, pour interpréter les mots d’Henry Miller. C’est à dire profiter d’un voyage pour faire le tri dans notre quotidien, garder le bon et évacuer le nauséabond à notre retour. Et ainsi nous envoler, nous transformer en clochards célestes !

3 décembre 2019 0 commentaire
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Diam Welly est un village où régnaient la paix et l'harmonie. La communauté des Peulhs vivait avec celle des Mandingues sans distinction. La joie de vivre y avait élu domicile ; les hommes et femmes étant en communion. Karamokho, un homme de valeur et bien respecté au village, y vivait avec son épouse Coumba, une femme vertueuse que tous les hommes auraient aimé avoir dans leur concession. La tradition avait réussi à construire une société juste, faite de solidarité, d'amour et d'entraide.
Cependant, la modernité — ou selon les mots de l'auteur, le Nouveau Monde — ne laissera pas Diam Welly indemne puisqu'elle le fera résolument s'engager dans une nouvelle ère de mutations affectant les moeurs, la moralité, les codes et conduites favorisant, ipso facto, l'émergence d'individus — comme Sellou, faisant la cour à l'épouse de Karamokho alors absent — gouvernés par la satisfaction de leur plaisir et de leurs intérêts personnels.
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Kol Ukok, Kirghizistan, 2015.
Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
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Le comédien ET metteur en scène Michaël Benoit Delfini
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