BSF
  • ARTICLES
  • Manifesto
    • Manifesto
    • Romain – 13 mois de volontariat en Indonésie
    • Baudouin Duchange – Chroniques
    • Tibovski – Dessin de la quinzaine
  • Devenir contributeur
  • ARTICLES
  • Manifesto
    • Manifesto
    • Romain – 13 mois de volontariat en Indonésie
    • Baudouin Duchange – Chroniques
    • Tibovski – Dessin de la quinzaine
  • Devenir contributeur
BSF

Voir, juger, agir.

Filtrer par Catégorie :

Romain Mailliu – 13 mois de volontariat en Indonésie

Qui suis-je ? 

Romain, 23 ans, ingénieur fraichement diplômé. Je réalise un volontariat de solidarité internationale à Jakarta en Indonésie. J’accompagne des jeunes des bidonvilles à gérer une activité économique et à décrocher un travail décent pour sortir de l’exclusion.

Découvrir Romain →

Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#8 Une virée à Singapour

par Romain Mailliu 31 décembre 2019
écrit par Romain Mailliu
singapour

 Le contraste est saisissant. Difficile de trouver des points communs entre Cilincing et Singapour, même le ciel étoilé, repère universel pour tous les voyageurs du monde, semble ici différent. J’ai l’impression d’évoluer dans un décor de cinéma impeccablement préparé, nettoyé, poncé, frotté, arrosé, gominé.  Je m’élance le long des trottoirs que je peux arpenter sans risque, ils sont ici pour moi, piéton, que Jakarta semble si souvent avoir oublié.

 Pas un morceau de plastique ne traîne sur le sol, pas une feuille d’arbre, pas un mégot de cigarette, rien. À Singapour, le gouvernement a trouvé un moyen efficace pour lutter contre les incivilités : les amendes. 

 

TOP 5 des lois insolites à Singapour passibles d’amendes allant jusqu’à 5000 euros :

  • Souffler sa fumée de cigarette vers quelqu’un 
  • Jeter quoi que ce soit par terre  
  • Mâcher un chewing-gum
  • Transporter des billets de Monopoly
  • Sortir des toilettes publiques sans avoir tiré la chasse d’eau

 

Force est de constater qu’aucun obstacle au sol ne peut s’en prendre à moi, je lève les yeux et scrute la nuit à la recherche du sommet des buildings. Ils sont si hauts qu’ils pourraient chatouiller les étoiles.

 

singapour

 

La ville dans la forêt ou la forêt dans la ville ? 

 À Singapour, la végétation est omniprésente. Le long des routes, sur les terrasses des immeubles, dans les maisons. Il y a des jardins aériens, des murs végétaux, des restaurants végétariens… Seuls les SUV allemands font tâches dans cette Green City. En 2014 on recensait 1,4 million d’arbres dans la ville. Le paysage me rappelle les projets d’architectes que l’on trouve dans les revues branchées, sous un titre accrocheur : La ville du futur. Mais à Singapour, ces projets ont quitté le papier glacé pour sortir de la terre et prendre vie.

 À Singapour, les températures oscillent généralement entre 23 °C, le matin, et 32 °C, l’après-midi. Le climat est donc plutôt chaud et pourtant, l’herbe est toujours verte et les arbres en parfaite santé. Quelque part, dans mon cerveau d’ingénieur, une petite lumière s’allume. Combien de litres d’eau faut-il pour arroser cette ville parc ? Et si la végétation abondante n’était qu’une vitrine pour cacher l’air climatisé permanent, les lumières à tous les étages des buildings la nuit, l’absence de panneau solaire sur les toits ? Et si Singapour était un parfait exemple de greenwashing ? 

 Mais mon bus arrive et mon cerveau doit gérer une nouvelle problématique, plus terre à terre mais tout aussi fâcheuse : je n’ai ni ticket ni monnaie. Sauf qu’à Singapour, l’embarras n’existe pas, tout semble avoir été anticipé, réfléchi, résolu. Pas besoin de ticket, il suffit de poser sa carte bancaire sur la borne de validation et le tour est joué ! Je m’assois, et dans une circulation toujours fluide, je me laisse porter vers ma maison d’accueil.

 

singapour

 

Ma maison d’accueil

 Je suis à Singapour pour récupérer mon VISA indonésien à l’ambassade d’Indonésie. Pourquoi ne pas récupérer mon visa directement en Indonésie ? Je ne sais pas, c’est comme cela. Un couple d’expatriés belges m’héberge le temps des démarches administratives. Ce sont des amis de mon ONG LP4Y.

 Leur maison est magnifique, remplie d’objets d’art provenant des pays dans lesquels ils ont vécu et voyagé. Une vie de route, j’ai des étoiles pleins les yeux. Je me prends à rêver à ma future vie d’expatrié, des buildings de Manhattan aux pyramides d’Égypte, de la muraille de Chine jusqu’aux bords du Mékong, partir travailler en Tok-Tok en Inde, construire avec mes enfants des igloos dans les forêts de Sibérie…

 

“Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité”

Antoine de Saint-Exupéry – Cahiers de Saint-Exupéry (1900-1944)

 

 

 Mais les rêves ne remplissent pas l’estomac. Retour à la réalité et j’ai faim. Je sors direction le quartier Indien à la recherche d’un thé chai traditionnel et d’un poulet tikka masala. À Singapour, le mélange culturel fonctionne à merveille. Ici, le melting-pot prend tout son sens. Au-delà des quatre langues officielles de l’île – que sont l’anglais, le chinois, le malaisien et l’indien -, Singapour est un carrefour de cultures, puisque 40% de ses habitants sont étrangers. Il suffit de s’aventurer dans la ville pour entendre parler toutes les langues du monde. La tolérance est donc de rigueur.

 

singapour

 

Une rencontre intrigante 

 Sur mon chemin, je croise un magnifique canidé. La fourrure pimpante, le poil léger, l’œil vif, il promène sa maîtresse d’un pas nonchalant. J’hésite entre un lévrier afghan et un Basenji. Il n’y a rien à dire : C’est une belle bête. L’animal, fier comme un prince s’approche d’un arbuste, s’accroupit, et libère d’un jet puissant les vices indignent de rester trop longtemps dans un si noble animal. Sa maîtresse ne semble pas à l’aise. Elle regarde à gauche, à droite, puis se met à tirer sur la laisse et son chien, peu habitué à se faire trainer de la sorte, pousse des petits gémissements.

 C’est là qu’elle l’aperçoit, perchée en haut d’un lampadaire. Blanche, ronde, posée sur un pivot qui lui permet de tourner sur 360 degrés. Un de ces modèles qui peut même voir dans le noir.

 Elle s’arrête, brusquement, et fait lentement demi-tour. Elle sort de son sac Saint-Laurent un plastique, ramasse la crotte, et avec la pudeur d’une grande dame, laisse tomber son paquet dans la poubelle adéquate. Elle me regarde, je la regarde, une tension est palpable. C’est dans la détresse que née la complicité. Son chien tire la laisse, c’est un rappel à l’ordre. Elle se retourne, et poursuit la promenade.

 Chers lecteurs, les caméras sont omniprésentes dans la cité État de Singapour. Dans les passages publics, les métros et même les habitations… Toutes les résidences construites par l’État, où vit 80% de la population, sont dotées de tels équipements.  Les vidéos qu’elles enregistrent sont des preuves irréfutables pour tous les délits et vous l’aurez compris, à Singapour, on ne plaisante pas avec les lois. La tolérance n’exclut pas le contrôle.

 

singapour

 

Le quartier Musulman

 Je finis par atterrir dans le quartier musulman, qui n’est pas le quartier indien mais les perspectives culinaires y sont toutes aussi intéressantes. C’est un agglomérat de petites maisons collées les unes aux autres, ornées de tapis d’orient, de lampes en or, de miroirs et d’énormes théières posées sur les tables des terrasses.

 Le quartier s’anime peu à peu mais c’est la nuit qu’il est conseillé d’y aller. C’est LE quartier pour boire un verre à Singapour. On y trouve les meilleurs « happy hours » de la ville ainsi que les alcools les plus exotiques. Au centre de ce lieu festif siège la Mosquée, grande dame raffinée, avec ses murs blancs et ses coupoles dorées. Quelques ornements viennent apporter à l’édifice une élégance sobre, ce qui aurait certainement plu à Léonard de Vinci qui disait : « la simplicité est la sophistication suprême ». Une mosquée au milieu des bars, Singapour est décidément un endroit surprenant.

 

singapour

 

Parkview Square

 Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Assise entre deux buildings de verre vêtus, apparaît la Reine des Reines. Oh, ce n’est pas la plus grande, mais c’est de loin la plus élégante. Oh, ce n’est pas la plus souriante, mais s’en dégage la sagesse des lions d’Afrique. Je l’observe régner sur son royaume de tours, calme, intrépide. Le sang qui coule dans ses veines ne peut être fait que de glace et de roche. Comme un Iceberg, elle brille au soleil mais ne fond jamais. Que tu dois être seule dans cette ville où nul ne te mérite. Dame solitaire, j’aimerais t’emmener voir Chambord, Versailles, Chenonceau, pour briser ta solitude de marbre et de granite.

 La pluie se met à tomber. Oserais-je franchir les remparts art-déco de Parkview Square ? Il le faut.

 En pénétrant dans ce royaume, j’ai envisagé l’idée qu’en effet, c’est peut-être la beauté intérieure qui compte vraiment. Je me retrouve dans un bar, ou plutôt, devant le réceptionniste d’un bar. N’allez pas vous imaginer un pub anglais miteux qui sent le Fish and Chips, pensez plutôt à une bibliothèque boisée, abritée par de hauts plafonds peints, avec des fauteuils en cuir, en feutre et des lustres aussi gros que des soucoupes volantes. Maintenant, transformez les livres des étagères qui grimpent vers le ciel en bouteilles de Gin. Oh, reine de Singapour, que tu as bon goût. Dans ce bar, on trouve la plus grande collection de Gin du monde. Plus de 1 000 gins sont disponibles à la carte.

 « Il faut réserver monsieur, et respecter le dress code » m’explique le réceptionniste d’un air dédaigneux au possible dans son costume trois-pièces, alors que je m’approche du comptoir. Oh toi, Cyrano à quatre pattes, oui toi, amiral de bateau-lavoir, tu ne feras plus le fier quand je reviendrai, dans mon smoking en laine mérinos taillé sur mesure par les Napolitains. 

 Comme toutes les grandes dames, on ne peut donc pas t’offrir un verre si facilement. Tant mieux, je me rendrai digne de te mériter.

 

singapour

 

La quête  

 Je me dirige donc vers les ascenseurs. Il y en a 9, en marbre blanc, et je me glisse discrètement dans le premier. J’appuie au hasard sur un numéro parmi une ribambelle de boutons, qu’on dirait en ivoire ou quelque chose comme cela. Décollage. La porte s’ouvre, je m’avance dans une grande salle aux murs blancs, au sol blanc et au plafond blanc.  

 Un homme est assis à un bureau blanc, et ne se préoccupe pas de moi. Où suis-je ? Je fais quelques pas, et je me rends compte que derrière cette salle, se cache une seconde salle, puis une autre, et une autre.

 Sur les murs blancs apparaissent maintenant des tableaux, des fresques, des sculptures. J’y observe des compositions photographiques insolites : des chaussures à talon prises d’assaut par des jouets pour enfants aux muscles saillants et à la peau rouge, verte ou blanche. Je tombe nez à nez avec une statue en silicone, un homme chauve avec trois bras, il fait ma taille, et porte un polo noir.  Il y a aussi un tableau d’une femme nue à qui l’on a collé un autre visage, un cheval sans tête qui apparaît dans le clair – obscure d’une peinture à l’huile… Je suis émerveillé, et un peu terrifié.

 

singapour

 

Stupeur et tremblement

 Je change de salle. Cette fois-ci, les murs sont noirs et un compte à rebours m’indique qu’une expérience, je cite : il s’agit d’une œuvre orientée vers l’avenir, dont le moyen d’expression n’a pas encore été totalement compris, va commencer dans 10 secondes. Des sculptures d’hommes en plâtre sont positionnées un peu partout. Les lumières s’éteignent et apparaissent des néons rouges. Des enceintes diffusent de la techno minimaliste. Les ombres des sculptures se mettent à danser sur le mur et, dans le feu, dans les flammes, s’en suivent 3 minutes d’agression visuelle et sonore. J’ai l’impression d’être téléporté dans le film Climax de Gaspard Noé. Les lumières se rallument, plus un bruit, je change de salle.

 

singapour

 

Ma reine me met à l’épreuve. Comme Lancelot, j’arpente tous les dangers pour espérer graver mon nom dans son cœur. La nouvelle salle est de nouveau blanche, et silencieuse : je vais pouvoir souffler un peu.

 Mais mon repos est de courte durée, J’entends maintenant des gémissements, des soupirs, parfois longs, parfois étouffés, qui viennent du fond de la pièce, d’une petite salle, fermée par des rideaux de satin noir.  Mais que vais-je donc trouver là ? L’imaginaire fonctionne à merveille mais je pense à Saint Thomas, éternel pragmatique, et je passe donc ma tête par les rideaux pour voir de mes yeux ce que tout le monde pense tout bas.

 Une petite télévision est posée à même le sol. Je m’approche, avec pudeur, et je découvre une scène cocasse qui, à vrai dire, et je ne vous cache pas en avoir un peu honte, ne ressemble pas à ce que j’avais imaginé. Un homme, s’électrocute, puis gémit, la lumière s’éteint, la lumière se rallume, un homme gémit, puis s’électrocute, la lumière s’étend, la lumière se rallume… vous avez compris.  

 J’aime le cinéma, les films d’auteur, enfin en parler, car devant le petit écran, il m’arrive parfois de ressentir l’ennuie, surtout devant les dialogues des films de la nouvelle vague aussi longs qu’un porte de Saint-Cloud – porte d’Orléans au retour des vacances. Mais ce n’est pas le sujet.

 

“Aujourd’hui, les festivals de cinéma sont comme les congrès de dentistes. C’est tellement folklorique que c’en est déprimant”

Jean-Luc Godard

  

 

Singapour

 

Je décide de ne plus jouer les héros, au diable ma belle dame, et je quitte cet endroit obscène et machiavélique. Je descends l’ascenseur, lance un doigt d’honneur furtif au réceptionniste et me retrouve dehors, à l’air libre. La pluie a cessé et le soleil chauffe la rosée sur les feuilles de palmiers, perles de lumière qui bordent Rochor road. 

 À une terrasse, un groupe de jazz entame les premières notes de Take Five de Dave Brubeck, des filles, lunettes de soleil sur le front et robes légères, s’en vont sur les berges de Marina Bay. L’une d’elles me fait un clin d’œil puis se retourne en riant. Un ange passe…

 La beauté de la vie s’exprime dans ses nuances.

 

singapour

31 décembre 2019 4 commentaires
3 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#7 Un mariage “Dangdutan”

par Romain Mailliu 11 décembre 2019
écrit par Romain Mailliu
Mariage Indonésie

Fiqih est en retard. Le rendez-vous que nous avions fixé était à 18h30. Il est 19h et notre guide n’est toujours pas là. 4 youths (les jeunes que nous accompagnons avec LP4Y) et Sarah (volontaire) m’ont rejoint et nous attendons ensemble accroupis au bord de la route. C’est la position de “repos” universellement adoptée en Indonésie. Il faut dire qu’elle ne nécessite ni chaise, ni banc, aucune structure à part une paire de jambes et une paire de fesses. 

 Un cuisinier ambulant pousse sa “cuisine” à roulette et 2 youths s’achètent des meatballs (boulettes de viande pour mes amis polyglottes). Fiqih n’a pas de portable donc impossible de savoir s’il est déjà sur la route, s’il a oublié notre rendez-vous ou s’il a été kidnappé par les Américains afin d’incarner le prochain super héros Marvel. 

 J’ai ma petite idée et elle n’a rien à voir avec les Américains. 

 

Cilincing

 

Mais qu’est-ce que le temps après tout ?

 Mais qu’est-ce que le temps après tout ? Je vous propose deux solutions pour réunir modestement quelques clés vers cette réponse tant convoitée. 

 

 La solution académique : 

 À la recherche du temps perdu, couramment évoqué plus simplement sous le titre La Recherche, est un roman de Marcel Proust, écrit de 1906 à 1922 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur. Plutôt que le récit d’une séquence déterminée d’événements, cette œuvre s’intéresse non pas aux souvenirs du narrateur mais à une réflexion psychologique sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps. 

 Cependant […], tous ces éléments épars se découvrent reliés les uns aux autres quand, à travers toutes ses expériences négatives ou positives, le narrateur (qui est aussi le héros du roman) découvre le sens de la vie dans l’art et la littérature au dernier tome. (Source : Wikipedia) 

 

“Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats“

Marcel Proust

 

 

La solution expérimentale : 

 Le Volontariat de Solidarité internationale (VSI) […] a pour objet « l’accomplissement d’une mission d’intérêt général à l’étranger dans les domaines de la coopération au développement et de l’action humanitaire ». 

 Le VSI participe à l’apprentissage du volontaire, il lui permet d’exercer des responsabilités et d’affirmer ses compétences, ses aptitudes dans un contexte interculturel. En ce sens, il permet de se réaliser au plan tant humain que professionnel. (Source : France Volontaire) 

 

“Avant mon volontariat, chaque seconde de retard était pour moi une aiguille qu’on me plantait dans la plante du pied. Aujourd’hui, le retard est une formidable occasion que m’offre la vie afin d’ouvrir mes yeux et prendre conscience de la beauté du monde. “ 

Romain Mailliu – Volontaire en Indonésie avec la DCC et LP4Y

 

 Et je vois au loin, à 7h15, Fiqih arriver avec un sourire joyeux : 

 “Sorry Coach Romain, I’m late!

– Be careful Fiqih, life won’t be waiting for you!” 

 

Le chapiteau d’or

 Nous prenons un Grab (Uber Asiatique) et nous partons vers Jalan Lagoa, à une dizaine de kilomètres de Cilincing. Notre pilote s’aventure dans des ruelles de plus en plus étroites et faute de ne pouvoir aller plus loin, il finit par nous faire descendre. Nous suivons Fiqih dans ce dédale ruelles et peu à peu, une énergie commence à se faire ressentir. Des enfants nous poursuivent en riant, les scooters nous évitent en klaxonnant, et nous débouchons dans un grand boulevard comme le sang rejoint une artère. 

 Mais à une centaine de mètres plus loin, voici le boulevard est bloqué par un immense chapiteau tissé de fils d’or. Devant cette étrange bâtisse, Dandel, un youth fraîchement recruté, nous accueille et nous entraîne sans attendre à l’intérieur. Ce soir a lieu le mariage de son grand frère et j’imagine qu’une rapide présentation est de coutume. Et bien pas seulement. Tout s’accélère, la foule du chapiteau se précipite vers ces étranges invités et là commence l’acclamation.

 

Mariage Indonésie

 

J’ai l’impression de descendre les Champs-Elysées avec Mbappé et Griezmann, la coupe du monde dans les bras. Je ne saurais estimer le nombre de personne qui se précipite à nos côtés pour nous saluer et prendre des photos mais assez pour que cela soit hors du commun et un peu anxiogène. “Lâcher prise” m’a-t-on répété pendant mes formations au volontariat, alors je lâche prise et je profite de ce moment particulier. 

 Avec Sarah, nous suivons donc le mouvement de la file qui nous entraîne, dans l’ordre, saluer les mariés et leur famille, nous servir généreusement au buffet, nous asseoir pour manger en première ligne de la célébration et, clou du spectacle, nous sommes invités sur la scène avec les musiciens et les chanteurs Dangdut. 

 

Mariage Indonésie

 

Laissez-moi mourir sur scène 

 Les musiciens arrêtent de jouer, la chanteuse sort son smartphone pour un selfie, la foule s’installe face à nous et les mariés nous regardent avec un désagréable sentiment de : ”et maintenant ?”  Je trouve Sarah du regard, elle me fait de grands yeux, ceux qu’on utilise généralement quand on est dans une situation délicate. 

 Intelligence émotionnelle, aide-moi ! Qu’attendent-ils de nous ? La foule est toujours aussi silencieuse, je croise le regard d’un youth, qui m’aperçoit, et qui rigole discrètement…  Prendre la fuite ?  Il n’y a qu’un micro qu’une chanteuse dans une robe moulante à paillette ne semble pas vouloir lâcher, tant mieux. 

 Les doigts d’un musicien viennent frapper d’un coup sec le bord de la peau d’un tambour, je crois reconnaître le début de “Entre Dos Aguas” de Paco de Lucia. Une guitare s’élance, suivie d’un synthé, d’une flûte et notre chanteuse entame les paroles d’un véritable hit indonésien : Zapin Melayu. 

 J’oublie la foule, les mariés, les lumières, les musiciens et la chanteuse et ne pensant qu’à la musique, je la laisse habiter mon corps, s’exprimer, et je me mets à danser. 

 

La passion est une maladie terriblement contagieuse 

Le succès ne se fait pas attendre, la foule qui était pourtant si paisible il y a 5 secondes, semble comme entrer en résonance et se met à chanter et à danser. Des dizaines de smartphones sont braqués sur nous et immortalisent le moment. Les plus téméraires nous rejoignent sur scènes et, entraînés par le rythme endiablé des tambours, nous ondulons tous ensemble. 

  Je n’ai pas la prétention d’être un grand danseur mais j’entreprends cet exercice avec passion. Comme disait Madeleine Chapsal, “La passion est une maladie terriblement contagieuse.” Et ce soir, les sourires sont sur tous les visages. Allez faire sourire 300 personnes dans un mariage à Jakarta, vous verrez, ce n’est pas si simple.  

 

Mariage Indonésie

 

Dans le Grab du retour, je me demande si cette situation a vraiment eu lieu ou si ce n’est que le fruit de mon imagination. Pourtant les photos sur mon téléphone sont des preuves accablantes. Avons-nous bien fait de nous laisser entraîner comme cela ? Ne devions-nous pas faire figure basse, dans un mariage où nous ne connaissions personne et où personne ne nous connaissait ? 

 

“L’homme doit agir ; à la longue, l’inaction devient monotone.”

John Fante

 

 

Il n’a pas tort John Fante. Ça ira pour cette fois. 

 

Mariage Indonésie

11 décembre 2019 0 commentaire
2 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#6 Balade nocturne

par Romain Mailliu 15 octobre 2019
écrit par Romain Mailliu
Cilincing la nuit

Nous marchions sous un ciel sans étoile. Inspiré par la vitalité que dégage le chaos organisé de Jakarta, je me disais, comme l’avait certainement fait Alain Souchon en 2002, que la vie ne vaut rien.

 

La vie ne vaut rien 

J’aimerais cela dit, sans vouloir pour autant m’attirer les foudres des mélomanes si nombreux parmi mes lecteurs, rectifier les lyrics de ce fameux morceau de l’album J’veux du live, enregistré au casino de Paris le 29 et 30 avril 2002 et certifié disque d’or.

La vie ne vaut rien, si vous ne savez pas vous émerveiller au moins une fois par jour. Accroché à ce paysage dans lequel les hommes se mélangent aux lumières de la nuit, j’essaie d’imaginer les moments de vie qu’ils traversent. Le marchant de noix de coco qui plante sa machette dans la chair du fruit avec la fierté du travail accompli, la mère de famille qui porte dans ses bras un nourrisson et sur son scooter de la nourriture pour toute une fratrie, les enfants qui courent autour de nous les yeux pétillants de joie, si heureux de rencontrer un étranger à la peau claire. Une odeur de gingembre flotte dans l’atmosphère, un voiture se faufile dans les petites rues du bidonville et 4 jeunes assis par terre jouent de la guitare en chantant.

L’observateur pragmatique, pessimiste ou – dans le meilleur des cas – satirique pourrait dire qu’il a sous ses yeux un marchant qui travaille 14h par jour pour un salaire de misère, une mère et son bébé sans casque sur un scooter surchargé et des enfants qui trainent le soir dans les rues au lieu de faire leurs devoirs. Certains verront également, devant un tableau de Picasso, le dessin d’un enfant en dernière année de maternelle qui n’a pas bien compris la consigne. Certaines situations, quand nous voulons vraiment les comprendre, méritent d’être analysées avec les yeux mais aussi avec le cœur et la tête.  Sans la vue, il est possible de continuer de vivre, alors que sans tête et sans cœur, on ne va généralement pas bien loin.

 

Cilincing la nuit

 

Le pitch elevator

Mes compagnons de route sont des jeunes  du programme dont je suis responsable. Ce programme s’appelle SOL, Source of Life, nous produisons et vendons de l’eau potable pour les bidonvilles environnants. La gestion de ce travail représente 50% de notre activité. Le reste du temps est réservé aux trainings et au développement des projets de vie des jeunes. Je pense vous avoir déjà raconté tout cela mais n’aillez crainte je serais bref ,  vous trouverez toutes les informations relatives à la pédagogie LP4Y juste ICI.

Il est 19 heures et nous partons en session de recrutement dans les bidonvilles voisins. Comme une entreprise, nous recrutons des jeunes tout au long de l’année et ils rejoignent le programme de formation avec les plus anciens. Ce sont les youths (les jeunes déjà dans un programme LP4Y) qui sont chargés de convaincre les potentielles nouvelles recrues rencontrées dans les rues, de présenter LP4Y, le contenu des programmes, les débouchés, le modèle économique…. C’est une sorte de pitch elevator, mais sans ascenseur.

 

“There is no elevator to success… You have to take the stairs.“

Zig Ziglar

 

Nos cibles sont les jeunes entre 17 et 24 ans, déscolarisés ou avec un travail non décent (pas de contrat, pas d’horaire fixe, pas de congé, un salaire non fixe et en dessous du minimum légal…). Le seul facteur qui compte pour intégrer le programme est la motivation.

Cilincing la nuit

 

La Bérézina

Les rues brillent sous les néons des spots publicitaires et bien qu’il fasse nuit, tous les magasins sont ouverts. À Cilincing, quartier pauvre de Jakarta dans lequel nous vivons, les magasins, qui ressemblent à de petites échoppes, font aussi office de maisons pour leurs propriétaires. C’est simple, tant qu’il y a encore quelqu’un d’éveillé dans la famille, le magasin reste ouvert. Je suis même certain que je pourrai frapper à la porte en pleine  nuit pour acheter un soda. Il n’y a pas de petits profits dans une ville ou la grande majorité des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté (1,5 euro par jour).

Nous stoppons notre avancée victorieuse, qui aurait fait pâlir Napoléon pendant la retraite de Russie, pour interpeller un groupe de jeunes et leurs parents. Les youths se lancent dans les présentations puis dans les négociations, en bahasa, avec une rhétorique qui m’échappe un peu mais qui semble, d’après leur gestuelle et les expressions de leurs visages, digne des plus grands orateurs. Encore une fois, les youths m’impressionnent. Pas une seconde d’hésitation ne s’est fait ressentir. Face à des jeunes de leurs âges, leurs parents, parfois même leurs grands-parents, ils encouragent de nouveaux jeunes à les suivre afin de reprendre les études et de trouver un travail décent mais difficile à obtenir. Ils sont de véritables moteurs pour leurs communautés. Pourtant, ils étaient dans la même situation il y à peine quelques mois…

 

Cilincing la nuit

 

Nous continuons notre escapade avec 10 nouveaux contacts de jeunes motivés pour rejoindre LP4Y. Ces temps de recrutement sont de très bons moments pour les youths car ils s’exercent à la communication professionnelle mais nous nous n’oublions pas nos objectifs. LP4Y a pour objet l’insertion professionnelle et sociale de Jeunes en situation de grande précarité et frappés d’exclusion dans le MONDE. Alors 10 jeunes en plus, c’est un petit pas, mais chaque pas compte !

 

“Le grand orateur du monde, c’est le succès.”

Napoléon

15 octobre 2019 2 commentaires
4 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#5 Bienvenue à Cilincing

par Romain Mailliu 20 septembre 2019
écrit par Romain Mailliu
Cilincing

Une arrivée fracassante

Cilincing est un quartier au nord de Jakarta. Il s’étend le long de la côte, ou plutôt le long d’un mur de conteneurs, véritable forteresse qui nous cache l’Océan. Afin d’acheminer ses blocs d’acier jusqu’au port, une autoroute borde Cilincing. Jour comme nuit, des camions porte-conteneurs font des va-et-vient au milieu des scooters qui se jettent toujours plus vite entre les roues de ses monstres imperturbables.

 

Cilincing

Le lac de Cilincing

 

Notre lieu de vie

Notre LPC (Life Project Center) se trouve entre 3 mosquées si bien que, lors de l’appel à la prière, de véritables symphonies prennent formes. Ma préférée est celle de 4 heure du matin : Al-Sobh. L’appel m’arrache au sommeil et me rappelle chaque nuit que je suis bien dans un autre pays, avec une autre culture, loin de ma petite campagne en banlieue orléanaise. Certains volontaires ont fait le choix de dormir avec des boules quies. Ce n’est pas mon cas.  Bien que la prière me réveille, j’apprécie ce moment de déconnexion. J’essaie de comprendre les mots, ou du moins les imaginer. Je finis généralement par me rendormir assez vite. Il n’est pas inconcevable que je finisse par porter des boules quies.

Notre LPC dispose d’une terrasse et d’un roof top. Quand le soleil se couche, vers 18h30, la vue du roof top est saisissante. Le soleil, rouge feu, semble s’échapper à l’intérieur des containers et s’en va rejoindre de lointains horizons.

Du haut de la terrasse, nous surplombons Cilincing, et on y voit, certainement comme le Pape de son balcon au Vatican, la ville qui s’anime, les rencontres, les disputes, les joies et les peines du voisinage. On entend les marchands de rues présenter leurs menus, les enfants qui jouent à la sortie de l’école, le muezzine qui répète la prière du soir. C’est une fenêtre sur notre petit monde.

 

Cilincing

La rue de notre Life Project Center (LPC)

 

À 18h quand la journée avec les Youths est terminée et que le hamac de la terrasse nous ouvre grands ses bras, pas question de céder aux sirènes. En effet, les moustiques arrivent et le hamac à première vue si accueillant se transforme rapidement en zone à haut risque. Les chances d’y attraper l’encéphalite japonaise y sont alors multipliées par 3 et les médecins de l’Institut Pasteur sont formels : vous n’êtes jamais à l’abri d’un paludisme Monsieur Mailliu.

 

Les Youths

Maintenant que le décor est très sommairement posé – j’aurai l’occasion d’y revenir dans mes prochains articles, il faut que je garde des cartes dans mon jeu – il est temps de vous présenter les acteurs.

Les youths indonésiens semblent à première vue plus réservés et plus introvertis que les youths philippins. Ils sont pour autant adeptes des selfies, boomerang ou tous autres effets de style photographique de bon goût et les premiers jours j’ai l’impression d’être Johnny Depp en promotion sur la croisette.

Chaque matin, les youths m’attendent avec une énergie folle et de grands sourires. Quand vous êtes un peu fatigué, pour x raisons – bien qu’on puisse évoquer l’appel à la prière – les voir vous accueillir avec des sourires aussi grands que l’Europe et l’Asie réunies vous transmet une énergie insoupçonnée. J’ai une majorité de garçons dans l’équipe bien que les quelques filles tirent, comme toujours, leurs épingles du jeu. Elles sont plus studieuses mais elles ont aussi un caractère plus compliqué. Il faut parfois jouer les diplomates.

Je n’ai pas senti que le changement de coach était mal vécu, c’est peut-être encore un peu tôt. Le niveau d’anglais est moyen, nous avons parfois du mal à nous comprendre mais la communication s’améliore de jour en jour. Nous ne nous connaissons pas et nous apprenons à nous faire confiance.

J’ai réussi à retenir les noms des 10 jeunes de mon équipe en 1 semaine, c’est une information qui n’apportera rien à l’histoire mais que je suis très fier de partager avec vous !

 

Jeunes LP4Y

 

La communauté

Le soir, quand les youths quittent le centre, j’aime acheter une boisson sucrée type soda au wartec (un micro commerce où l’on trouve tout à l’unité juste au pied du centre) et me promener dans Cilincing. Je rencontre les habitants, et bien que je ne parle pas bahasa (indonésien), le langage corporel fonctionne plutôt bien. Je m’intègre petit à petit au voisinage de notre centre.

 

Les enfants d'une école de Cilincing

Les enfants d’une école de Cilincing

 

La communauté à l’habitude de voir les volontaires se succéder et nous accueille toujours avec plaisir. Il n’est pas facile au début de communiquer car rares sont les habitants du quartier qui parlent anglais et le bahasa ne s’apprend pas en une semaine. Pour autant, nous allons manger dans une petite cantine à deux rues du centre, je dispute des parties de futsal avec les jeunes de Cilincing et je joue avec les enfants dans les rues le soir.

S’intégrer dans la communauté, partager ses habitudes, ses moments de vie et monter des projets avec elle est un objectif qui me tient particulièrement à cœur. Cela demande de l’énergie car c’est évoluer dans un environnement qui, une fois encore, n’est pas du tout le mien.

 

“La culture est un antidote à la violence, car elle nous invite à la compréhension d’autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d’autres imaginaires et d’autres cultures.“

Renaud Donnedieu de Vabres

 

Par ici pour découvrir les photos de Cilincing ! 

 

 

20 septembre 2019 2 commentaires
4 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#4 Le Green Village

par Romain Mailliu 14 août 2019
écrit par Romain Mailliu
Enfant des bidonvilles

Nous sommes le 14 août 2019 et le soleil est déjà haut dans le ciel quand le bus climatisé et sonorisé nous dépose, notre équipe de volontaire LP4Y, à Calauan. Je saute dans un tricycle, une sorte de taxi tout terrain qui s’organise autour d’un chauffeur sur une moto et d’une roulotte attachée à celle-ci. L’objectif est d’y faire monter un maximum de passager. Cette fois nous sommes 5, la performance n’est pas terrible. Il n’est pas rare de croiser des familles de 7 sur un tricycle. Tout est une question d’équilibre.

 

4 murs et un toit

 Nous quittons la route principale qui semble être l’artère de la ville et nous plongeons dans une végétation plus luxuriante. Des petites maisons – 4 murs et un toit – sont en construction. On se croirait dans une usine, chaque maisonnette est construite à l’identique, en ligne, attachées les unes les autres sur plus environ 500 mètres. Ce sont les futures habitations des familles délogées des bidonvilles de Manille.  Le gouvernement poursuit un grand plan de réhabilitation pour « lutter contre la précarité des bidonvilles de la capitale » et offre aux familles ces petits habitacles. L’intention ne semble pas si mauvaise mais quelques problèmes demeurent : dans la jungle de Calauan, il n’y a pas de travail et les conditions de vie y sont particulièrement rudes (décharges à ciel ouvert, pollution, maladies…). 50% des Jeunes ne terminent pas le lycée et se retrouvent souvent confrontés à la prostitution et à la délinquance.

 

Bidonvilles

 

Le Green Village

Pour répondre à cette urgence, LP4Y a lancé en 2013 la construction du Green Village en expérimentant des technologies et modes de vie respectueux de la nature et duplicables par les communautés locales. Chaque jour, 60 Jeunes et 21 ouvriers-formateurs travaillent ensemble à la construction de cet endroit où plus de 14 bâtiments en bambou accueillent des formations, sont les lieux de vie de l’équipe encadrante, une salle informatique, des ateliers, etc. Les Jeunes de Green Garden sont responsables du fonctionnement écologique : paysagisme, traitement des eaux, recyclage, toilettes sèches, production de compost.

 À terme, avec comme « target » fin 2019, le Green Village sera également une terre d’accueil pour l’organisation de séminaires et de colloques spécialisés sur l’insertion professionnelle des Jeunes, l’entrepreneuriat social et la protection de l’environnement.

 J’installe mes affaires sur mon lit en bambou, je ferme la porte en bambou et je me dirige vers une training room en bambou. Des volontaires déjà en poste depuis 6 mois nous expliquent le fonctionnement et l’organisation de la semaine avec les youth : WORK ; GUIDE ; LEARN . Le programme est chargé et ne nous laisse pas le temps de penser à mille et une choses… tant mieux. Pour en savoir plus sur la pédagogie et les objectifs de LP4Y pour lutter contre l’exclusion des jeunes, rendez-vous sur mon précédent article ici.

 

Green Village

 

Des sourires, toujours des sourires

Après un repas végétarien servi sur une table en bambou, nous partons rendre visite aux communautés qui vivent autour et avec le Green Village. Les youth, sourire jusqu’aux oreilles nous font visiter leurs maisons. La journée est rythmée par les averses puissantes et rapides et les enfants qui nous tendent la main les 5 doigts écartés pour nous faire des « take five ».  Nous déambulons dans ces banlieues aux frontières de la jungle où les sourires sont sur tous les visages qui croisent nos regards. On nous invite manger quelque chose, partager une peu d’eau, nous dansons dans la rue en terre battue avec des enfants. Nous jouons au basket sur un terrain offert par une ONG avec les jeunes qui enchaînent les 3 points comme j’enchaine les fautes.

Les maisons sont généralement composées d’une pièce, parfois de deux, d’un toit, parfois pas, et presque toujours d’une télévision. Des familles de 3 générations y vivent et partagent le peu d’espace au sol le jour comme la nuit. Ici on dort par terre, on mange par terre, on rit par terre, on accueil par terre et on sourit par terre.

Tout semble déconnecté des repères qui étaient encore les miens 2 semaines plus tôt. Adieu la ligne 6 du métro parisien, le mémoire sur les technologies intelligentes et la cravate attachée en urgence dans l’ascenseur d’une banque. C’est à la fois terrifiant et rassurant. Je n’ai jamais vu autant d’exclusion et autant de sourires.

 

Jeunes des bidonvilles

 

La welcome week

 

“Pour atteindre l’objectif final, je me concentre d’abord sur la préparation.”

David Douillet

 

 Cette “welcome week”, passage obligatoire pour les volontaires LP4Y, durera une dizaine de jours. L’objectif est de nous faire découvrir la réalité du terrain et d’expérimenter concrètement la position qui sera la nôtre auprès des youth pour les 13 prochains mois. Certains d’entre nous resteront aux Philippines, d’autres partiront en Inde, au Vietnam, ou comme moi en Indonésie. Nous aurons tous la même mission, lutter contre l’exclusion des jeunes des bidonvilles en les accompagnant à gérer une activité économique et à décrocher un travail décent.

Par ici pour découvrir les photos du Green Village !

14 août 2019 0 commentaire
3 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#3 L’aventure LP4Y

par Romain Mailliu 10 août 2019
écrit par Romain Mailliu
Jeunes LP4Y

Il y a aujourd’hui 1,2 milliard de Jeunes entre 15 et 24 ans, dont 600 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté de 1,5€ par jour, mal nourris, victimes d’abus et de violences… En 2025, ils seront un milliard.

  • 89% des Jeunes dans le monde vivent dans les économies en développement
  • 56 % des Jeunes qui travaillent demeurent pauvres selon le critère de 1,5 € par jour.
  • En 2025, 42% de la population aura moins de 25 ans

Voici un article qui présente les grandes lignes de LP4Y, l’association avec laquelle je réalise mon volontariat de solidarité internationale à Cilincing (un cartier au nord de Jakarta) en Indonésie.

Pour tout savoir sur LP4Y rendez-vous sur la Newsletter des 10 ans de l’association ici !

 

Les Jeunes, moteurs du changement pour un monde décent

Les jeunes, hommes et femmes, comptent parmi les meilleurs atouts de la planète. Ils apportent de l’énergie, du talent et de la créativité aux économies et jettent les bases du développement futur.

Dans le monde entier, non seulement les jeunes trouvent difficile voire impossible de trouver du travail, mais ils rencontrent encore plus de difficultés à obtenir des emplois décents.

 

Ce dont les jeunes ont besoin aujourd’hui, ce n’est pas seulement de travail, mais d’emplois qui leur permettent d’apporter leur contribution en tant que travailleur, citoyen et agent du changement.

Juan Somavia – Oct. 2006, Directeur général du Bureau International du Travail (OIT – ONU)

 

Les jeunes sont notre avenir, il est urgent d’agir avec eux !

 

Jeunes LP4Y

 

La pédagogie LP4Y  

Dans ce but, LP4Y accompagne des Jeunes issus de la grande pauvreté (moins de 1,5€ / jour) ET victimes d’exclusions (handicapés, orphelins, victimes de violences familiales, en prison ou anciens prisonniers, Jeunes mamans célibataires, migrants…).

La motivation du Jeune à rejoindre LP4Y est le critère premier de validation d’une candidature. Dès la validation de sa candidature, le Jeune est invité à rejoindre une équipe de 17 Jeunes constituée autour d’une micro-activité économique (aussi appelée programme).

A travers les micro-activités économiques développées par chaque Life Project Center (LPC) et une pédagogie de coaching spécialement adaptée, les Jeunes expérimentent – en équipe – la création, le développement et la gestion d’entreprise.

 

Les jeunes LP4Y

 

TOGETHER WE CAN

Chaque équipe de 17 Jeunes ainsi que les Entrepreneurs du programme sont accompagnés par un coach, un professionnel LP4Y en mission pour une durée de 1, 2 ans ou plus (un volontaire).

Des professionnels bénévoles participent à la montée en compétence des Jeunes en fonction de leurs besoins propres. Faire vivre aux Jeunes des expériences gagnantes constitue le centre du parcours.

L’accompagnement est volontairement exigeant mais toujours communiqué dans un esprit 100% positif. L’esprit d’équipe est toujours encouragé.

 

LP4Y dans le monde (2018)  

LP4Y

 

LP4Y à Cilincing (Jakarta)

Les Jeunes du centre de Cilincing viennent des quartiers alentours où le niveau d’éducation est très faible, les habitations illégales et le travail décent rare. Le Life Project Center a ouvert grâce à l’aide précieuse de Atmabrata, une ONG locale qui traite les questions d’éducation et de santé. La consommation d’eau insalubre entraîne de graves problèmes de santé : il a donc été décidé de proposer un service de traitement et de livraison d’eau, Source of Life. L’équipe dynamique de Jeunes ne ménage pas sa peine pour sensibiliser la communauté et les écoles à la consommation d’eau potable. Matakita, le deuxième programme ouvert avec succès en 2017, propose des lunettes de qualité à bas prix en partenariat avec Essilor.

 

Les jeunes LP4Y

 

Les résultats (fin 2018)

  • 1851 Jeunes accompagnés
  • 15 000 personnes impactées positivement
  • 44 programmes
  • 22 Life Project Centers
  • 1032 Jeunes intégrés dans le monde professionnel
  • 12 organisations à travers le monde
  •  10 pays d’intervention
  • 87 professionnels sur le terrain

Sources :

  • Rapport de l’OIT, Genève octobre 2006 : Tendances Mondiales de l’Emploi des Jeunes
  • Site Internet LP4Y

 

 

 

 

10 août 2019 0 commentaire
2 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#2 Manille, un atterrissage en douceur

par Romain Mailliu 3 août 2019
écrit par Romain Mailliu
Bidonville à Manille

 

“Le déplacement majestueux de l’iceberg est dû au fait qu’un neuvième seulement se laisse voir à la surface de l’eau.”

Ernest Hemingway

 

« Il y a plus de gratte-ciels qu’à La Défense » est la première réflexion qui m’a traversé l’esprit en arrivant aux Philippines. Nous sommes le 3 août 2019, je suis dans un avion direction Manille, la capitale, qui brille de mille feux. L’aéroport est climatisé, nous utilisons Grab, le Uber local, pour trouver un taxi et ce n’est qu’après une centaine de mètres côté passager que je réalise que je ne suis plus en France. Certains individus prétendent que les Parisiens sont agressifs au volant. Ces gens-là n’ont jamais voyagé. 

Aux Philippines, la route est un champ de bataille. Les seules règles sont celles dictées par les Klaxons qui résonnent plus fort que pour la finale de la coupe du monde de football 2018. J’entame un chapelet. Après tout nous sommes dans un des pays les plus catholiques du monde, autant en profiter. 

 

Eglise à Manille

 

Sable blanc et cocotiers 

 J’arrive au Z hôtel, point de rendez-vous des volontaires LP4Y. Sans surprise, le groupe fonctionne à merveille et nous profitons du week-end pour visiter Manille. Avec Iris et Jess, nous commençons par le centre ville où trône une grande cathédrale. Une messe est célébrée, l’église est remplie et il y a des télévisions sur les murs qui soutiennent la nef. Elles retransmettent la célébration en direct.  

Manille étant  au bord de la mer, nous décidons d’aller voir celle-ci. Nous nous éloignons du centre ville et nous traçons tout droit direction la côte.  Les monuments historiques laissent place à des habitations plus précaires et nous avançons petit à petit dans ce qui se trouve être un bidonville. Il y a des enfants partout, qui jouent avec une multitude d’objets récupérés ici ou là.  On trouve aussi beaucoup de micro-commerces où tout s’achète à l’unité. Shampoing, soupe, nouille ou lait, toutes les doses sont individuelles et à usage unique.  Ici on vit au jour le jour..

Un adolescent d’une vingtaine d’année nous demande notre destination.  “La mer ! ” lui répond-on. Il rigole et nous explique qu’en continuant ainsi, nous ne trouverons pas une plage mais une décharge. Les plastiques et autres objets jetés dans la mer finissent par s’échouer sur les berges de ce quartier. C’est un trésor sans fin pour les enfants qui confectionnent des jouets avec ces matériaux abandonnés par des individus moins créatifs et moins malins qu’eux.

 

Bidonville à Manille

 

TOP 3 des activités à faire à Manille

Nous mettons cap sur le Fort Santiago dans lequel est mort José Rizal, un héros national qui joua un rôle important dans la lutte pour l’émancipation du peuple philippin pendant la colonisation espagnole, ce qui lui vaut d’être exécuté à 35 ans.

Je tiens par avance à m’excuser car je ne me lancerai pas dans la description des événements historiques qui ont marqué cette ville car Wikipédia le fera certainement bien mieux que moi. Par contre, je souhaite insister sur quelques découvertes que Wikipedia a, semble-t-il, passé sous silence.

 

     1. San Miguel, la bière locale

La bouteille de 1L est à 100 pesos soit 1,70 euro. Il existe aussi une version « red horse », plus forte (9 degrés) qui remplit son rôle. 

 

     2. Le karaoké 

Véritable passion aux Philippines, les karaokés sont monnaie courante et en activité 24h/24 le week end. Les Philippins n’échappent pas à la loi de Pareto, les grands chanteurs existent mais restent minoritaires.  

 

     3. Les combats de nains 

Chers lecteurs, sachez que je ne partirai pas sur ce sujet. Je n’ai pas assisté directement à cette performance et les quelques collègues volontaires qui étaient présents restent choqués. On ne le répète jamais assez, la curiosité est un vilain défaut. 

 

Combat de nains

 

Nous sommes le 5 août, je quitte manille direction Calauan. Je commence demain 2 semaines de formations avec LP4Y. Plus de building à l’horizon, des bidonvilles dessinent les contours de notre route et le bus trace vers le sud du pays.  

 

Par ici pour découvrir les photos de Manille !

3 août 2019 2 commentaires
3 FacebookTwitterPinterestMail
Carnet de voyageRomain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

#1 Et je suis parti en volontariat de solidarité internationale…

par Romain Mailliu 10 juillet 2019
écrit par Romain Mailliu
flight to manila

 

“Le changement est quelque chose de désirable, mais il devient préoccupant quand il en vient à détériorer le monde et la qualité de la vie d’une grande partie de l’humanité.”

Pape François

 

Paris, le 10 juillet 2019, 5h du matin. C’est décidément trop tôt. Je prends une douche, j’avale un café et je saute dans la ligne 6 direction Montparnasse. Le train de 6h23 pour Nantes m’y attend et à peine installé je m’endors. La soirée d’hier a fini tard, très tard, trop tard. Je pars à Jakarta en Indonésie le 2 août et pas question de perdre un moment avec mes proches.

 

Train

 

Adieu Paris

 Je sors de la gare de Nantes 2h30 plus tard sous un soleil timide et mon sac de voyage de 60 litres sur le dos, je prends le bus pour rejoindre la Joliverie. C’est un lycée professionnel qui accueille la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) ses formateurs et ses volontaires pour un stage de 10 jours. L’école est une bâtisse en pierre, imposante avec ses 6 étages et le clocher de sa chapelle.  Elle s’étend sur une centaine de mètres de long au centre d’un jardin où s’alternent parterre de gazon et infrastructures sportives. Du café et des biscuits nous attendent, j’ai hâte de rencontrer les 102 autres volontaires qui partiront comme moi en Volontariat de Solidarité Internationale(VSI) dans 35 pays différents.

 

 « Bonjour Romain, je suis Hanna, ta formatrice et responsable du groupe Asie ! »

 

Enchanté. Hanna a de grands yeux noisette, malicieux et sages. Malicieux car rieurs, ils accompagnent à merveille le sourire réconfortant qu’elle adresse en accueillant chaque volontaire. Sages car ils me regardent non pas comme un extraterrestre qui part avec la folle idée de sauver le monde mais comme un volontaire qui a fait le choix de bousculer ses certitudes, de s’ouvrir aux différences et de se mettre au service des plus démunis. Ce choix, Hanna le connaît bien car elle l’a déjà fait quelques années plus tôt.

 

La joliverie

 

Asia Crew

Nous nous retrouvons ensuite en équipes, pour commencer les formations. J’intègre l’Asie team, le groupe de volontaires qui partiront en Inde, aux Philippines, au Vietnam ou en Indonésie. Jeunes mariées, familles, cadres dynamiques ou étudiants, le groupe frappe par sa diversité. Nous avons chacun des aspirations et des projets différents et pourtant nous partageons en commun l’essentiel pour un volontaire : l’envie de partir découvrir autre chose.

 Cette équipe sera la mienne pendant les 10 jours à venir, malgré quelques ateliers avec l’ensemble des volontaires ou avec des groupes différents. Au cours de ces journées bien remplies, s’alternent des interventions sur la géopolitique, la situation économique ou encore la culture de nos pays d’accueil, des témoignages d’anciens volontaires, des temps de réflexions personnelles et des temps spirituels pour ceux qui le souhaitent. L’emploi du temps est dense et nous sommes en formation de 8h30 du matin jusqu’à 22h du soir. Les échanges se poursuivent pour les plus téméraires, sous les étoiles du ciel de Nantes.

 

Direction l'Indonésie

 

 Le compte à rebours est lancé

10 jours, 90 heures de formations et 102 rencontres plus tard, je me surprends dans la fenêtre du train du retour à sourire naïvement, comme un enfant devant une glace vanille fraise chocolat. Je pars dans 10 jours, la liste de ce qu’il me reste à faire semble interminable et pourtant je me sens léger, confiant. Cette formation m’a offert le temps de faire ce que je remettais au lendemain : lâcher prise et laisser mon esprit prendre la route vers Jakarta, qui sera ma maison pour ces 13 prochains mois.

 

La DCC

10 juillet 2019 3 commentaires
2 FacebookTwitterPinterestMail
Nouveaux Articles
Anciens Articles
Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦

DERNIERS ARTICLES

  • TOP 4 des Sous-Marins qui vont changer votre vie.

    13 janvier 2021
  • [DEBAT] – Pourquoi jardiner à l’heure de la 5G ?

    13 novembre 2020
  • [Rencontre] – La communauté du bidonville de Kampung Sawah

    6 novembre 2020

Catégories

  • Actualité (21)
  • Art (8)
  • Baudouin Duchange – Chroniques (14)
  • Capsule is coming (1)
  • Carnet de voyage (25)
  • Marine (1)
  • Romain Mailliu – 13 mois de volontariat en Indonésie (18)
  • Tibovski – Dessin de la quinzaine (15)
  • Tribune (12)

Pour + de fun

Facebook Instagram Spotify

BSF, c’est quoi ?

BSF, c’est quoi ?

Une communauté de photographes, auteurs, rêveurs, explorateurs qui sortent des sentiers battus le temps d’un weekend, de quelques mois ou de plusieurs années, avides de rencontres, de solitude, de découvertes et de remises en question.

Catégories

  • Actualité (21)
  • Art (8)
  • Baudouin Duchange – Chroniques (14)
  • Capsule is coming (1)
  • Carnet de voyage (25)
  • Marine (1)
  • Romain Mailliu – 13 mois de volontariat en Indonésie (18)
  • Tibovski – Dessin de la quinzaine (15)
  • Tribune (12)

TOP Articles

  • 1

    [Playlist] – Le Rap Sentimental 🍑

    17 septembre 2020
  • 2

    Ouïghours : Le visage de l’horreur 

    5 juillet 2020
  • 3

    [Rencontre] – La communauté du bidonville de Kampung Sawah

    6 novembre 2020

Instagram

bsfmagazine

Mode Sous-Marin activé ✅ . 1 an que notre magaz Mode Sous-Marin activé ✅
.
1 an que notre magazine existe. 1 an d’efforts patients et de tentatives passionnées ont abouti à plus d'une quarantaine de collaborations avec des écrivains, poètes, journalistes, aventuriers, photographes, reporters, amoureux de lettres et d'images, à retrouver sur notre site web et notre Instagram. ✍️ 📸
.
Cette joyeuse dynamique nous incite à évoluer. Nous voulons creuser de nouvelles idées, en termes d’édition et d’offres créatives. 💭
.
BSFmagazine passe donc en mode sous-marin ! Qué significa ? Arrêt des publications pendant quelques semaines. Plus de nouvelles sur les réseaux. Nous allons nous immerger pour mieux travailler et ressurgir, bientôt, avec un nouveau format ! ⚓
.
Envie de participer (identité graphique, la conception, informatique…) ? Envoie-nous un message ! 🤝
[DEBAT] - Jardiniers de tous les pays, unissez-vou [DEBAT] - Jardiniers de tous les pays, unissez-vous !
.
Quelques jours avant l’arrivée de la #5G en France, Baudøuin Duchange nous présente le nouveau visage de la révolution : le jardinage. ✊ 🌻
.
Retrouvez des citations de Simone Well, @boobaofficial, @dalida_officielle, Michel Foucault, Stefan Zweig, @juldetp, Bernanos, Antoine de Saint-Exupéry dans ce nouvel article  à découvrir (GRATUITEMENT) sur notre site internet. 

#5G #jardin #bandeorganisée #jardinage #jardins #jardindesplantes #5g #digital #technologies #humour #debat #magazine #ecrire #lirecestlavie #rose #roses🌹 #defunes #cultiver #jardinagepassion #passionjardin #garden
🥁 Gagne le dernier succès de Ibrahima Ba intit 🥁 Gagne le dernier succès de Ibrahima Ba intitulé Diam Welly. (Découvrez le résumé ci-dessous) 
.
😮  Comment jouer ? Facile !
1. Like la page insta de BSFmagazine
2. Identifie 2 de tes amis en commentaire de cette publication
3. Partage ce post dans ta story 🚀
.
Diam Welly est un village où régnaient la paix et l'harmonie. La communauté des Peulhs vivait avec celle des Mandingues sans distinction. La joie de vivre y avait élu domicile ; les hommes et femmes étant en communion. Karamokho, un homme de valeur et bien respecté au village, y vivait avec son épouse Coumba, une femme vertueuse que tous les hommes auraient aimé avoir dans leur concession. La tradition avait réussi à construire une société juste, faite de solidarité, d'amour et d'entraide.
Cependant, la modernité — ou selon les mots de l'auteur, le Nouveau Monde — ne laissera pas Diam Welly indemne puisqu'elle le fera résolument s'engager dans une nouvelle ère de mutations affectant les moeurs, la moralité, les codes et conduites favorisant, ipso facto, l'émergence d'individus — comme Sellou, faisant la cour à l'épouse de Karamokho alors absent — gouvernés par la satisfaction de leur plaisir et de leurs intérêts personnels.
- Beautés plurielles - [HISTOIRE A LIRE👇] . La - Beautés plurielles - [HISTOIRE A LIRE👇]
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸 de l'agence @studiohanslucas 
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Montréal, Canada, 2020. 
Selon la perception de leur corps, ces femmes abordent des comportements distincts influençant leur utilisation de l'espace, leur posture, mais également leur toucher. Durant les séances photos, elles se surprennent de la tendresse qu’elles s’accordent. Ce travail ne rend pas nécessairement compte “d’imperfections physiques”, il tend surtout à questionner le rapport qu’elles entretiennent avec elles-mêmes dans un espace qui leur est donné
.
#women #proud #woman #body #canada #work #artphoto #humanphotography #human #humanphoto #humanphotography📷 #portrait #intime #portraitinspiration #portraitphotography #portraitmood #portraitphotographer #portraits #bsfattitude
- Visage d'une jeunesse iranienne - [HISTOIRE À L - Visage d'une jeunesse iranienne - [HISTOIRE À LIRE👇]
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Persepolis • Iran • 2016
Meisam livre ses inquiétudes concernant son service militaire qui commence dans quelques jours. Il ne sait pas comment apporter de l'argent au foyer, ni qui s'occupera de sa femme malade, alors âgée de 18 ans à cette époque
.
#iran #sun #sunshine #toit #immeuble #man #homme #assis #ciel #findejournée #debutdejournee #matinee #soleil #soleilcouchant #soleillevant #sunlight #artphoto #journalisteindépendant #independant #bsfmagazine
[Rencontre] - Partagez un quart d’heure de compl [Rencontre] - Partagez un quart d’heure de complicité avec les joyeux habitants du principal bidonville du nord de la capital indonésienne, Jakarta 🌏
.
Que serait le travail collectif et l’entraide sans ce moteur essentiel : le sourire ? Réponse concrète avec @romain_mailliu , volontaire chez @lp4yglobal 💥

ARTICLE DISPONIBLE GRATUITEMENT SUR LE SITE DE BSFMAGAZINE - LIEN EN BIO
.
.
.
#children #benevole #smile #bidonville #street #child #smilechild #young #youngisblessed #jeune #enfant #enfance #futur #couleurs #colors #indonesiachildren #helpchildren #bsfattitude
- Visage d'une jeunesse iranienne - . La Carte Bla - Visage d'une jeunesse iranienne -
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Persepolis • Iran • 2016
.
#iran #iranian #iran🇮🇷 #perspolis #montagne #ruine #femme #teenage #selfie #lieuculturel #montagnes #mountains #roc #roche #geologie #ciel #vestige #pierre #contraste #artphoto #travelphotographie #bsfattitude
- Visage d'une jeunesse iranienne - . La Carte Bla - Visage d'une jeunesse iranienne -
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Persepolis • Iran • 2016
.
#iran #iranian #iran🇮🇷 #perspolis #married #couplegoals #couple #lunch #food #rest #cantine #tableau #accroche #photocouple #photocouples #marriedlife💍 #frite #diner #dejeuner #breackfast
- Visage d'une jeunesse iranienne - . La Carte Bla - Visage d'une jeunesse iranienne -
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Persepolis • Iran • 2016
.
#iran #iranian #iran🇮🇷 #perspolis #marjanesatrapi #ruine #femme #woman #selfie #lieuculturel #monumentshistoriques #vestige #pierre #contraste #artphoto #travelphotographie #bsfattitude
- Vie de nomades - [HISTOIRE À LIRE 👇] . La Ca - Vie de nomades - [HISTOIRE À LIRE 👇]
.
La Carte Blanche de la photographe @gwenvael_engel 📸
.
Avec 🚩Carte Blanche 🚩, BSFmagazine vous fait découvrir, le temps d'une semaine, le travail d'un photographe talentueux
.
Kol Ukok, Kirghizistan, 2015.
Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
.
#kirghizistan #kirghizistan🇰🇬 #yourte #tente #woman #dog #chien #phototravel #photojournalisme #photojournalism #porte #door #encadrement #montagne #nature #montagnes #asie #travel #bsfattitude
[ARTICLE] - Es-tu prêt pour le grand saut ? 🍭 [ARTICLE] - Es-tu prêt pour le grand saut ? 🍭
.
Le comédien ET metteur en scène Michaël Benoit Delfini
 t’aide à te lancer avec ce texte burlesque digne d'un @borisvian_officiel !
.
ARTICLE À DÉCOUVRIR SUR NOTRE SITE (LIEN EN BIO)
.
.
.
#trounoir #blackhole #soleil #coucherdesoleil #espace #univers #etoile #maptothestars #photoart #artphoto #photouniverse
[CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit j [CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit jobs ? On doit l’expression à feu David Graeber 🔥
.
Anthropologue ayant réhabilité l’anarchie ♾ Figure du mouvement Occupy Wall Street ♾ Ecrivain multi-récidiviste ♾ Les Sex Pistols n’ont qu’à bien se tenir ! 
.
Dessin + article par l’audacieux @tibovski ✏️
.
ARTICLE A RETROUVER (GRATUITEMENT) SUR NOTRE SITE (lien en bio)
.
#davidgraeber #bullshitjobs #anarchie #dessin #art #inktober #inktober2020 #draw #drawyourday #man #smoke #cigarette #yellow #jaune #sourire #regard #look #bsfattitude
Afficher plus... Suivez-nous sur Instagram
  • Facebook
  • Instagram
  • Spotify

@2017 - PenciDesign. All Right Reserved. Designed and Developed by PenciDesign