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Voir, juger, agir.

Tag:

Art

Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦
Baudouin Duchange - Chroniques

Le questionnaire BSF : On vous écoute !

par Romain Mailliu 11 juin 2020
écrit par Romain Mailliu

Et si vous deveniez le rédacteur en chef de BSFmagazine ? 

Cela fait maintenant 7 mois que BSFmagazine grandit et évolue. Plus de 18 000 lecteurs sur ce site internet, 800 abonnés à notre Newsletter et près de 2000 membres nous suivent sur les réseaux ! 

Qui êtes-vous ? Comment adapter notre magazine à vos intérêts ? Que voulez-vous lire, voir, découvrir ? Ce questionnaire à pour objectif (suprême) d’affiner notre ligne éditoriale pour écrire les articles qui répondront à vos envies ! 

Bon on gardera toujours un peu de place pour l’imprévu, les surprises, car c’est aussi ça le plaisir de la littérature : découvre, se faire surprendre… mais on souhaite tout de même savoir ce qui vous branche ! 

Rassurez-vous, les réponses sont anonymes. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses : suivez votre instinct… Un grand merci pour votre aide !

C’est par ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScWDSmTi6YMfhghOeJw8h0iBjvCWz8C5mycOm5N1urXWVR-ZQ/viewform?fbclid=IwAR3szcGP7z36Q_nKIzGrm2q_0MMO_gyPOSnbeE7FOI_kUdieFgNIXCGmtYw

 

11 juin 2020 1 commentaire
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ArtTribune

Mot d’une peintre en dilettante

par un contributeur 3 juin 2020
écrit par un contributeur

 

L’homme est détenteur d’un moyen de communication très pointu : le langage. Exprimer ses pensées, ses émotions et ses désirs avec des mots, quoi de plus complet ? Pourtant, je vous invite ici à vous essayer à une technique d’expression tout aussi parlante. Une porte de l’âme qui vous aidera peut-être à mieux vous connaître ou vous aidera au moins à vous vider la tête ne serait-ce qu’un instant. 

 

Peindre avec les yeux

Si vous souhaitez vous mettre à la peinture, j’espère que ces quelques mots vous inspireront.

Peindre à partir d’un modèle est à la portée de tous. Prenez une toile ou une feuille et de la peinture ─la première marque d’acrylique trouvée au supermarché suffit─ et peignez ce que vous voyez.

Tracez sur la toile les contours au crayon à papier, ou de couleur pour que cela se voit moins. Pour que vos proportions correspondent à celles du modèle, utilisez des formes géométriques pour tracer le contour de la forme générale, puis prenez un premier repère et construisez votre croquis autour de celui-ci (Je commence par l’oreille et je regarde où sont placés les yeux par rapport à cette oreille, puis où est la bouche par rapport aux yeux, etc…). Il y a également une technique qui consiste à tracer un quadrillage sur le modèle, puis à reproduire cette grille sur votre toile et vous y retrouver à partir de ce repère. Pour éviter des erreurs de proportions, il est bon de peintre sur un chevalet plutôt que sur une surface à plat devant vous, car selon l’endroit où se situe vos yeux par rapport à votre toile, vos proportions peuvent s’avérer erronées une fois vues d’un autre angle. Le système D de la toile scotchée au mur est une bonne alternative au chevalet si vous n’avez pas peur de tâcher ledit mur.

Passez ensuite la première couche. Il faut commencer par les teintes les moins foncées. Si vous peignez un humain de peau claire, la couleur chair s’obtient à partir de rouge magenta, jaune primaire, blanc et un tout petit peu de bleu. Jouez avec ces couleurs jusqu’à atteindre la teinte voulue. Bien sûr, n’importe quelle autre couleur peut être appliquée aux différentes parties de la peinture, l’important sont les proportions, la forme dessinée et les contrastes entre clair et foncé. Remplissez les contours tracés au crayon avec cette couleur.

Ajoutez ensuite les ombres, une par une, des plus légères aux plus marquées. Lorsqu’on peint à l’acrylique, pour rendre une teinte plus claire, il faut y ajouter du blanc, pour la rendre plus foncée, il faut rajouter les couleurs primaires avec lesquelles vous avez obtenu cette teinte ou acheter une couleur primaire plus foncée. Attention, ne pas utiliser de noir. Ajoutez ensuite plus de détails toujours en fonction de ce que vous voyez. Prenez du recul à chaque étape pour vous assurer que les mailles de votre peinture sont à peu près au bon endroit.

Gardez en tête que l’important n’est pas que le résultat final soit identique au modèle. Comme son nom l’indique, ce n’est qu’une inspiration. Maintenant, puisque c’est à présent votre œuvre, vous pouvez y ajouter ce que vous souhaitez. Une baleine flottant dans le ciel, des cheveux bleus, un bijou, un château… ou rien.

Je ne suis pas élève en art, je n’ai même jamais pris de cours, donc je ne saurais vraiment vous conseiller sur le matériel idéal. Mais d’expérience, il est bon d’avoir au moins quatre pinceaux : un large, rond ou carré pour le fond, un moyen pour les aplats de couleur, un un peu plus fin et un encore plus fin pour les détails précis. Le bout carré est agréable car il peut être utilisé pour des traits de deux tailles différentes. Des brosses bon marché se trouvent facilement, pas besoin de haute qualité, l’important c’est d’en prendre soin, c’est-à-dire les rincer après chaque utilisation et les faire sécher soit à plat, soit debout dans un pot, la tête en haut. Pareil pour la peinture, essayez-en plusieurs pour trouver votre texture préférée. Je recommande d’acheter d’abords les couleurs primaires : bleu, jaune, rouge, noir et beaucoup de blanc.

Pour ce qui est du type de peinture, j’utilise principalement l’acrylique car j’aime les couleurs vives, c’est une des plus simple à utiliser. L’aquarelle est un bon outil pour obtenir des dégradés plus élaborés et divers, la gouache couvre bien et peut être utilisée sur beaucoup de surfaces et la peinture à l’huile donne un côté 3D à votre oeuvre, pour autant que vous soyez patient, car elle sèche très lentement.

 

Peindre avec l’esprit

Peindre quelque chose de réaliste sans modèle visuel, en revanche, est bien plus compliqué et cela requiert de la technique et une certaine connaissance des proportions, un travail en fait très mathématique. Souvent, même les œuvres des plus grands peintres ne sont que des patchworks de références. Si vous souhaitez vous lancer dans le dessin sans modèle, je vous conseille soit de faire fi du réalisme, soit d’acheter un livre de dessin ou de trouver des cours sur internet qui expliquent la logique des proportions. Ou, si vous avez du temps et souhaitez imiter les grands maîtres, observez votre entourage et tentez de trouver ces règles du dessin par vous-même. 

 

L’âme d’artiste, un sixième sens

Je préciserai ici que  tout artiste a des références même non-visuelles, l’imagination ne naît que de l’expérience, de choses déjà vues, de concepts déjà imaginés, juste détachés de leur contexte d’origine et rattachés à un autre. Les activités artistiques font travailler l’imagination et en les pratiquant vous vous rendrez vite compte que personne ne peut faire le travail de Dieu, personne ne peut comme lui, créer à partir du néant. Que ce soit dans la peinture, la littérature ou la musique, les œuvres ne sont que des chimères de la réalité. Les sirènes ne sont qu’un des produits de ce que l’imagination construit à partir d’un humain et d’un poisson. Un pégase naît de cette obsession qu’ont les hommes à ajouter des ailes à tout ce qui bouge. Certains expérimentent et découvrent des couleurs, mais personne n’en invente. Tous les scénarios finissent inévitablement par se répéter dans d’autres oeuvres, tout comme les mélodies. L’imagination repousse les limites de la réalité, certes, mais ne les fait pas disparaître.

Sur cette note je vous pousse donc à explorer la réalité, ainsi, c’est les limites de votre imagination que vous repousserez. 

Marie, what about you?

En ce qui me concerne, je ne peins pour l’instant que des visages à partir de modèles photo. Des visages que je connais bien ou ceux d’inconnus. J’ai essayé, mais peindre autre chose m’ennuie. Si je dois passer une demi-heure ou même plusieurs heures sur une œuvre, je veux ressentir quelque chose en la voyant, je veux que ce qui en ressorte m’appartienne. Et lorsque je peins des visages, même à partir de photos, l’œuvre qui en résulte est toujours une toute autre personne de celle prise pour modèle. Alors que je ne fais que peindre ce que je vois, détail par détail, mes mains n’arrivent jamais à saisir ce qui fait la spécificité de ces visages. Même si elles sont —je suis fière de le dire— proches de leur modèle, mes peintures ne dégagent jamais le même sentiment que celui souhaité. Mais en fin de compte, j’aime ce pouvoir magique qui me réserve toujours de belles surprises.

Je ne vis pas de mes peintures, je ne m’impose donc pas de peindre régulièrement, ce qui ne veut pas dire que je ne prévoit pas mes séances. L’envie de peindre survient généralement sans prévenir ─le modèle n’est choisit qu’une fois devant mon canevas vierge─. Une petite peinture, inférieure aux dimensions d’une feuille A4 peut ne me prendre qu’un quart-d’heure, mais une A3 peut prendre jusqu’à deux heures voire trois. Connaissant mes habitudes, je dois alors me réserver au moins une demi-journée ou une soirée pour peindre, étant donné que je ne reviens jamais sur une toile commencée et que je dois donc finir ma peinture en une fois, ou elle ne sera jamais achevée. Cela implique donc que je ne peins pas sur plusieurs jours. Je ne vous conseille pas d’imiter cette façon de faire, il peut être bon d’étaler une séance de peinture dans le temps, car la vision qu’on a de sa toile peut alors évoluer et la peinture peut en ressortir encore meilleure et plus élaborée. 

Je peins généralement par terre ─ ce qui contredit les conseils donnés plus haut et fait plutôt mal au dos ─, c’est le plus rapide à installer et j’accède plus facilement à mes outils. La lumière naturelle est ma préférée, mais si la peinture s’éternise et que la luminosité diminue, je me contente d’une lampe, quitte à voir mes couleurs changer complètement une fois de retour à la lumière du jour. Peindre est un moment spécial pour moi. Je choisis généralement un fond sonore (musique ou film) et il n’y a plus alors que ma peinture et moi. Toujours les même étapes : le moment stressant face au vide du support vierge, la satisfaction des premiers coups de pinceaux, les contours du visage qui apparaissent, la concentration intense lors des derniers détails et enfin, les dernières ombres appliquées sans réfléchir sous l’oeil ou au bout du nez et la conclusion —si le résultat final me plaît ou pas—. Je vais ensuite fièrement la montrer à mon entourage et la fierté ainsi absorbée, je vais la ranger avec mes autres oeuvres dans un placard. Pour moi, plus que l’oeuvre, le sentiment découlant de ce petit exercice est tout ce qui compte. 

 

Marie-Elisa Biays 

3 juin 2020 0 commentaire
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ArtMarine

L’ABUS DE LECTURE PEUT-IL ÊTRE DANGEREUX POUR LA SANTÉ ?

par Marine 25 mai 2020
écrit par Marine

 

« En somme, le public est composé de groupes nombreux qui nous crient :

— Consolez-moi.

— Amusez-moi.

— Attristez-moi.

— Faites-moi rêver.

— Faites-moi rire.

— Faites-moi frémir.

— Faites-moi pleurer.

— Faites-moi penser.

Seuls, quelques esprits d’élite demandent à l’artiste :

Faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui conviendra le mieux, suivant votre tempérament. »

Guy de Maupassant, Préface de Pierre et Jean : « Le roman », 1887.

 

Quand ‘’lecture’’ rime avec ‘’culture’’

 La question peut paraître saugrenue. Qui imaginerait que la lecture puisse ne pas être source de bienfaits à l’heure où l’on clame sur les réseaux sociaux que « lire des livres délivre » et que la bibliothérapie fait son apparition sur le marché du bien-être ?

« Lire des livres délivre », je ne le conteste pas et même : je le revendique. Des centaines voire des milliers d’études et de témoignages viennent nous redire l’importance de la lecture quant à la construction de soi : développement de l’empathie et de l’imagination, stimulation du cortex neuronal, intensification de la plasticité cérébrale, entretien de la mémoire et, bien sûr, assimilation d’éléments culturels.

 

Pieter Steenwijck, Ars longa, vitta brevis (Vanité), entre 1633 et 1656, huile, 74.5x96.5 cm Crédit photo © Wikimedia Commons

Pieter Steenwijck, Ars longa, vitta brevis (Vanité), entre 1633 et 1656, huile, 74.5×96.5 cm
Crédit photo © Wikimedia Commons

 

Ah… la lecture — et donc : le savoir — comme moyen de briller en société ! Vieux mythe ? Pas tout à fait… Et même : vérifié et approuvé.  Que cet argument en faveur de la lecture soit ou non celui qui pousse à parcourir les reliures, il est évident que plus nous consultons de livres, plus le volume et la circonférence de notre ‘‘cercle de culture’’ s’accroissent, et plus la probabilité que nous avons de passer pour quelqu’un d’intelligent et d’intéressant augmente. Grâce à la culture — longtemps présentée comme l’une des plus puissantes armes civilisationnelle — et à la fréquentation régulière de personnages de romans nous initiant à d’autres vies qui peuvent faire écho à la nôtre, il est communément admis que le lecteur devrait avoir un certain nombre de clés en main pour avancer dans l’existence.

Le déclic est-il pour autant automatique ? Et si nos modes de lectures ou le rapport que l’on entretient avec les œuvres pouvait nous jouer des tours ?

 

« Prends garde à toi ! »

 Une fois encore, la question est curieuse. Je la pose — je nous la pose — au regard d’une conversation que j’eus avec un homme féru de littérature. Il avait mis à profit la génération d’avance qu’il avait sur moi pour lire nombre d’ouvrages. Nous prenions plaisir à échanger sur nos lectures respectives et il lui arrivait de me conseiller vivement tout aussi bien un classique qu’un auteur insoupçonné. Il discourait avec passion à leur sujet quand, quelques instants plus tard, son regard pouvait se perdre dans la brume de lointains inconnus.

Un jour que nous étions seuls, il m’avoua en substance ceci : « Tu sais, la lecture, ça peut devenir une véritable addiction ». Je le regardais, incertaine. Il reprit en me disant que, parfois, à défaut de vider cannettes ou bouteilles, on pouvait se saouler de mots. Manifestement, lorsqu’il ouvrait un livre, il semblait être tantôt dans une dynamique de recherche, espérant trouver une réponse à ses maux, tantôt tenté par la fuite du réel — nous reviendrons plus tard sur ce point.

Je le redis : je ne saurais m’opposer à l’aspect salvifique que peut revêtir la lecture. Y aurait-il cependant des conditions de lecture plus fructueuses que d’autres ?

 

L’algorithme de la tarte Tatin

La confidence de cet homme nous amène à nous pencher sur nos propres présupposés de lecteurs. Au fond, pourquoi lit-on ? D’où vient ce besoin ? Cherchons-nous nous aussi des réponses à des questionnements peu ou prou enfouis ? La solution pourrait-elle finalement consister en un retournement de perspectives ?

 

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Crédit photo © Pixabay

 

Loïc Corbery, comédien sociétaire de la Comédie Française, intervenait le 3 avril dans le cadre des programmations éphémères ‘’spécial confinement’’ proposés sur la chaîne YouTube de la troupe. Alors qu’il achevait de commenter un passage d’On ne badine pas avec l’amour, il conseillait tout spontanément aux spectateurs de lire moins pour chercher des réponses que pour se nourrir des questions que les œuvres nous font nous poser. Le questionnement, clé de lecture ?

 

« Quoiqu’il [Govinda] eût vécu toute sa vie dans l’observation de la règle et, en raison de son âge avancé et de sa modestie, qu’il jouît auprès des moines plus jeunes que lui d’une haute considération, l’inquiétude et le besoin de chercher hantaient toujours son âme. (…) “Que pourrais-je te dire, ô Vénérable ; … que peut-être tu cherches trop ? Que c’est à force de chercher que tu ne trouves pas ?

(…)

Quand on cherche, reprit Siddhartha, il arrive facilement que nous yeux ne voient que l’objet de nos recherches; on ne trouve rien parce qu’ils sont inaccessibles à autre chose, parce qu’on ne songe toujours qu’à cet objet, parce qu’on s’est fixé un but à atteindre et qu’on est entièrement possédé par ce but. Qui dit chercher dit avoir un but. Mais trouver, c’est être libre, c’est être ouvert à tout, c’est n’avoir aucun but déterminé. Toi, Vénérable, tu es peut-être en effet un chercheur; mais le but que tu as devant les yeux et que tu essayes d’atteindre, t’empêche justement de voir ce qui est tout proche de toi.’’ »

Hermann Hesse, Siddhartha, Grasset, coll. « Le livre de poche », Paris, 1995, p. 201-203.

 

À bien y regarder, les plus grands chercheurs — et donc : les meilleurs trouveurs aussi appelés ‘’inventeurs’’ — de tous horizons ne sont pas ceux qui s’évertuent à élaborer les réponses les plus sophistiquées mais ceux qui concentrent en premier lieu leur énergie à poser les bonnes questions.

 

 « Einstein nous explique ce qui a fait le génie de ses recherches. C’est la mise en question plus que la mise en réponse. »

Frédéric Falisse « La questiologie ou l’art de poser les bonnes questions: Frederic Falisse at TEDxPantheonSorbonne », TEDx Talks, 4’27’’

 

« Si vous posez une bonne problématique nous votre développement, recommande-on à l’université, soyez assuré d’avoir d’emblée la faveur de votre correcteur. »

 

La tête dans les nuages… et les pieds sur Terre

 « Pour autant, poursuivent les professeurs, tâchez de faire en sorte que votre développement soit à la hauteur de votre problématique. » Si l’on file la métaphore de la composition universitaire, nous avons : un texte donné (le livre) ; une problématique à établir (les questions qui viennent au fil de la lecture) ; un développement à apporter à la suite de cette problématique. Nous pourrions faire le parallèle suivant. Cette exhortation à fournir un développement d’une qualité au moins aussi élevée que celle du questionnement sonne comme une invitation au réel. Ne pas s’en tenir seulement l’ouvrage — celui que l’on doit commenter pour son professeur ou celui que l’on butine sur un transat au mois de juillet — et aux questionnements qu’il fait germer et tourner dans notre tête. Au contraire d’une fuite à travers d’autres vies et possibles rêvées : en investir le réel.

Comme si nous étions, en toile de fond de ces flâneries, sans cesse invités à rejoindre le casting d’un film de capes et d’épées dans lequel notre regard escrimerait contre les mots. Nous lancerions au texte que l’on tiendrait entre nos mains un martial « Réponds, te dis-je ! ». Suite à un nombre de passes au moins aussi abondantes que la pagination du volume, ce dernier finirait par nous désarmer et nous renvoyer la sommation : « Réponds, te dis-je ! ». Dans Quand dire, c’est faire, le philosophe John Austin expose sa théorie du langage performatif : l’énonciation, pourvu qu’elle soit prononcée « dans les circonstances appropriées », devient acte. « Parle ! » Notre réponse est bien plus qu’une suite de lettres : elle est un abracadabra (1) indispensable à la confection de la clé délivrant « tous les dragons de notre vie » qui « sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux » (2).

 

Crédit photo © Pixabay

 

Qu’est-ce qui pousse les auteurs à écrire — à nous faire parler — en dehors de la nécessité de gagner leur vie ? Il me plait à penser qu’il ne s’agit pas pour la plupart d’un simple exercice de style mais que cette volonté procède du désir de nous donner du grain à moudre pour que nous puissions pétrir notre vie. Pétrir — de la façon la plus fondamentale et physique qui soit. Ainsi, parvenir à inscrire pleinement notre existence dans le monde.

 

« Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes (…). Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses. »

Rainer-Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, Grasset, coll. “Les Cahiers Rouges”, 2018, p. 43

 

Marine

 

(1) Formule magique ancienne qui pourrait faire référence à la création par la parole. Voir l’article “Abracadabra” sur Wikipedia.

(2) Rainer-Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, Grasset, coll. “Les Cahiers Rouges”, 2018, p. 80

25 mai 2020 1 commentaire
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ArtBaudouin Duchange - Chroniques

L’aventure de la boustifaille #1 – Culture Vs Purée

par Baudouin Duchange 16 mai 2020
écrit par Baudouin Duchange
Description : Se perdre dans la purée.



Je vous arrête dès maintenant : oui, la purée de pommes de terre est un sujet dont on peut discuter. Ce n’est pas une question de société taboue. Ni être indélicat que de débattre sur sa qualité. Certains me diront avec raison “C’est politiquement tendu, tu auras des comptes à rendre”. Mais BSFmagazine, c’est l’aventure ! La digression ! La digestion des idées mise en couvert par une réflexion intraitable ! Je traiterai donc de la purée de pommes de terre, n’en déplaise aux plus bornés. 

D’autant plus que c’est ce féculent que j’ai choisi pour m’occuper, en perspective, du sujet de la culture. Pour vous la faire simple : purée maison ou purée Mousline ? Culture élitiste ou kulture Kardashian ? Éternel débat qui trouve probablement sa réponse dans un juste dosage.

 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3

 

Patate trop cuite (ou pourquoi il ne faut pas rendre la culture trop élitiste)

“La bourgeoisie a transformé l’art en culture” critique Pascal Jardin dans La bête à bon Dieu. Cette idée d’une culture institutionnalisée est souvent déglacée dans les discussions mondaines. En la rendant intouchable, en la laissant reposer quelques années dans la poussière intellectuelle, en la plaçant sur un piédestal qu’elle ne mérite pas toujours, le “bourgeois” rend la culture insaisissable. Laurence w. Levine ajouterait probablement : insaisissable pour la “culture d’en bas”. Pour ces deux auteurs, la culture “d’en haut” représente, inconsciemment ou non, un complot créé par l’élite pour conserver la mainmise sur les centres de pouvoir.

Je comprends ces analyses, mais ne les aime pas. Pour mon palais simple d’amateur de purée de pommes de terre, je les trouve trop politisées, trop sociologiques, trop souvent répétées. Comme une sauce industrielle aux arômes chimiques prononcés, ces réflexions masquent l’essentiel : la culture a rendu l’art chiant. Ni plus, ni moins. 

Le danger de momifier l’art via la culture, c’est d’arrêter de le remettre en question, et donc de cesser “d’insérer dans le monde d’aujourd’hui ce qui sera le monde demain” pour reprendre les mots d’Ormesson issus d’ Au revoir et merci. C’est d’ailleurs ce qui inquiète certains spécialistes de l’histoire de l’art qui observent, depuis les année 2010, la fin d’une ère de “transgression permanente” entamée dans les années 70. Symboliquement, celle-ci s’arrête brutalement avec les attentats de Charlie Hebdo. De manière plus diffuse, on remarque que la censure vient désormais des milieux progressistes via des opérations d’intimidation (à lire ici : entretien avec Thomas Schlesser ; le 1 hebdo du 4 mars 2020). La censure se cache toujours derrière un masque d’intérêt général ou pour une cause juste. Un masque est fait pour être enlevé, et pour être brûlé. J’ai beaucoup cité Huysmans dans mon article sur la mort de la peinture. Je me permets de nouveau d’emprunter ses mots : “Ah ! C’est que Dieu merci, nous commençons à désapprendre le respect des gloires convenues”. Continuons à désapprendre en permanence ! 

Désapprendre c’est essayer de nouvelles choses. Par exemple, préparer une purée Mousline par habitude, et puis, un jour, tenter la purée maison.

 

 

Description : Se perdre dans la purée.

Description : Se perdre dans la purée.

 

Patate pas assez cuite  (ou pourquoi la culture ne doit pas s’abaisser au niveau d’une purée Mousline)

Le passage du kitch dans L’Insoutenable Légèreté de l’être de Kundera m’a coupé la faim. Vraiment incroyable. Je vous le dis car c’est l’auteur que nous allons savourer pour accepter que la culture ne peut pas ressembler à Konbini, et qu’une Mousline ne peut pas être considérée comme une purée.

Définition du concept du kitsch par Kundera lui même lors d’une remise de prix : “le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bêtise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion… Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass media est inévitablement celle du kitsch, et au fur et à mesure que les mass media embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne.”

Pour nous, kitsch = purée Mousline. 

Le kitsch, c’est exactement ce qu’utilise comme modèle économique une entreprise comme Konbini, et maintenant tous les autres médias sur les réseaux. Comment ? En partageant des contenus qui créent, chez les “clients”, un sentiment d’intégration à une communauté grâce à des références communes. Vegan ou carniste ? Ville ou campagne ? Tout le monde est au moins un des deux. En obligeant à se positionner autours d’un sujet “culturel” simple, Konbini crée en plus une forme de morale nauséabonde fondée sur une émotion (“il faut être un monstre pour tuer un bébé mouton” / “les vegans sont des hippies dégénérés”). La conséquence : la création d’une dictature de l’émotion qui impose un point de vue, une morale. Mais ne vous trompez pas, il n’y a pas de complot pour imposer une vision du monde. Il y a seulement l’argent. Car c’est en appliquant le kitsch que Konbini se crée de la visibilité = meilleure monétisation de la pub = plus d’argent. Eh merce la culture !

Jusqu’à un certain point, c’est aussi la manière dont fonctionnaient, par exemple, la propagande des régimes nazis et communistes. Etape 1 : vendre du bonheur en conserve en imposant des références communes et en rassurant grâce à des valeurs fortes. Etape 2 : La morale d’Etat devient la norme, elle est imposée par une propagande. Etape 3 : Tous ceux ne respectant pas cette morale sont des parias. L’objectif, cette fois, n’est pas de gagner de l’argent mais d’imposer une idéologie pour soumettre un peuple. Eh merce la culture !! 

“La fraternité de tous les Hommes ne pourra être fondée sur le kitsch” ajoute Kundera, toujours dans son roman le plus célèbre. Elle ne pourra pas non plus être fondée sur une purée Mousline. 

 

 Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare

Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare


Conclusion  

J’ai conscience que mes propos peuvent choquer. On ne s’attaque pas impunément à la purée Mousline qui est, pour beaucoup d’entre nous, un souvenir d’enfance joyeux et facétieux.

Purée ou culture, impossible de rester impartial face à ces questions. D’autant plus que, comme le rappel la Reine Elizabeth dans The Crown, “être impartial n’est pas naturel, n’est pas humain”. Elle en sait bien plus que nous, donc restons-en là sur ce sujet ! 

En revanche, je peux vous donner ma recette de purée de pommes de terre maison. Je la trouve parfaite et je la cuisine souvent. L’essentiel est d’avoir un bon fouet, par exemple un électrique, c’est le plus pratique pour atteindre une texture onctueuse.

  • 1 kilo de pommes de terre spéciales purée à cuire dans 400 grammes de lait (poivre et sel à convenance, je n’en mets pas personnellement). 
  • Après 25 minutes de cuisson, mettre une dose généreuse de beurre (au moins 50 grammes pour ma part) et 30 grammes de parmesan. Battre le tout avec un fouet. Ne pas mettre à réchauffer au four, la purée risque de perdre sa texture onctueuse.
  • Une fois la purée ayant une bonne consistance, la manger ! Par exemple, avec du boudin noir cuit au four, ou encore des bonnes côtelettes d’agneaux cuisinés à l’ail.

Et toi ami lecteur, as-tu une recette de purée maison à partager ? Ou bien un avis différent sur la culture ? N’hésites pas à mettre un message en commentaire ou sur les réseaux sociaux ! C’est toujours un plaisir d’échanger !

 

16 mai 2020 0 commentaire
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ArtBaudouin Duchange - Chroniques

Avis de décès : la peinture a-t-elle rendu l’âme ?

par Baudouin Duchange 3 avril 2020
écrit par Baudouin Duchange
Rimbaud en jean, par Ernest Pignon Ernest

 

Rares sont les sujets qui mettent tout le monde d’accord. Il en existe pourtant un ces dernières semaines qui réunit aussi bien le spécialiste en histoire de l’art, l’imbécile docile, l’amateur averti et les ratés d’Instagram : Pierre Soulages. 

Peintre de l’abstrait, il nous offre ce dont nous rêvons tous : des tableaux impeccables, des concepts  artistiques séduisants et un objet de travail fascinant appelé « l’outrenoir ». Résultat : une exposition au Louvre. L’apothéose pour un peintre ! Ou pour une momie. En effet, qu’on apprécie ou non son travail, on se demande l’intérêt pour notre millénaire de créer une gigantesque exposition sur un artiste centenaire né à l’époque du dadaïsme et de l’art nouveau. La peinture du XXIème siècle n’a-t-elle plus rien à dire ? Est-elle morte ?

 

Soulages

Pierre Soulages en 2019 par NVP3D (sous licence CC BY-SA 3.0 )

 

La nécessité d’exprimer l’existence contemporaine 

Sur Instagram, le hashtag Pierre Soulages est partagé dans 22,8 millions de publications. Ahurissant. Je suis d’autant plus surpris que sa peinture est, pour moi, hors propos au XXIème.

Je m’explique. 

Dans différentes chroniques d’art, Joris-Karl Huysmans (Écrit sur l’art, Editions Flammarion) développe une certaine vision de la peinture. Pour lui, l’art doit « s’attaquer à l’existence contemporaine » afin d’aider les âmes en « quête de vérité et de vie ». Huysmans insiste sur la nécessité de réaliser des oeuvres modernes. Traduction : un artiste doit exprimer le quotidien dans des toiles réelles et personnelles. Le terme « réel » ne doit pas être compris comme une reproduction exacte de la réalité. Autrement c’est une photo insipide et sans originalité sortie tout droit d’un photomaton, ce qui est l’opposé de l’art. Non, peindre le réel c’est s’inspirer de ce qui crée la vie. On ne peint pas de la même manière un arbre sec et isolé du jardin du Luxembourg et un chêne flamboyant de campagne. La lumière n’est pas la même, et la vie qui s’en dégage ne peut pas être exprimée de façon similaire. L’idée de Huysmans est donc d’utiliser l’art comme témoin de son époque pour la rendre vivante à travers le souffle de la peinture.

Pour cela, l’artiste ne peut se contenter de copier les techniques passées pour faire semblant de peindre le présent. « A quoi bon, en effet, ramasser ces milliers d’enseignes qui continuent avec persistance tous les ressassages, toutes les routines, ancrés dans les pauvres cervelles de nos praticiens, de pères en fils et d’élèves en élèves, depuis des siècles ? » peut-on lire dans sa Chronique d’exposition Le Salon officiel en 1880 (à retrouver intégralement ici). Avec lui, les « mauvais » artistes sont des ouvriers maniant habillement la truelle mais incapables d’élever l’âme vers les questionnements auxquels elle aspire. Incapables d’être des artistes, en somme.

 

Huysmans peint par J-L Forain

Huysmans peint par J-L Forain

 

Qu’aurait pensé Huysmans de Soulages ? A mon avis, il regretterait l’inadéquation du peintre de l’outrenoir au XXIème. Peindre le noir, c’est peindre l’âme humaine telle qu’elle est : ni bonne ni mauvaise, mais un balancement hésitant entre les deux. C’est tout le résumé du XXème siècle déchiré entre la paix puis la guerre, le manque (deux guerres mondiales) puis les périodes de profusion (belle époque, 30 glorieuses), l’Est et l’Ouest… Les peintures de Soulages sont autant bipolaires que l’a été la fin du deuxième millénaire. Seulement, le dualisme existentiel a disparu  au XXIème siècle. Aujourd’hui, tout est flou et mélangé. Les frontières sont abolies tandis que les genres et identités sexuelles se confondent toujours plus. Même la politique et la musique subissent les conséquences de cette fusion du yin et du yang ! Internet a porté en étendard ce flou multi-culturel.

Quoiqu’il en soit, aucun peintre ne me vient à l’esprit lorsque je pense au XXIème siècle. Quelques grossiers installateurs tentent bien de revendiquer ce statut, mais le sens qu’ils souhaitent donner à leurs projets ne suffit que rarement à procurer l’émotion nécessaire pour les qualifier d’oeuvres. 

 

Lily Aldrin, la “peintre” d’How I Met Your Mother..!

Lily Aldrin, la “peintre” d’How I Met Your Mother..!

 

Parler à son époque 

Pour survivre, l’art doit s’adapter et parler à son temps. A l’image des amants qui cherchent à se comprendre pour mieux communiquer, l’artiste ne peut ignorer les évolution contemporaines. C’est tout le problème de la poésie, par exemple.

Depuis Rimbaud, Apollinaire et Baudelaire, combien de poètes ont révolutionné le monde ? Aucun. Dans Le temps des assassins, Henry Miller déplore l’inattention portée aux résidents des tours d’ivoire et, à ce titre, pronostique la fin de l’humanité. Le coronavirus est-il une réponse à notre insensibilité à la poésie ?

Car, oui la poésie est morte ! Elle n’a plus de public puisque nous ne sommes plus éduqués à l’apprécier et, surtout, elle a trouvé son apogée à la fin du XIXème siècle. Exactement comme l’opéra qui a vécu à la fois l’extase et la mort avec Wagner. Déjà au sommet, la poésie “traditionnelle” ne peut aller plus loin. 

Mais l’essence de l’art est de s’adapter. De mon point de vue, la poésie a évolué dans le cinéma. C’est en tout cas dans les films que je retrouve le goût de la liberté rageuse (par exemple la scène finale des Quatre Cents Coups de Truffaut), l’importance des rêves (Si tu tends l’oreille de Yoshifumi Kondo du Studio Ghibli) ou encore la finesse des sentiments insinués (In the Mood for Love de Wong Kar-wai). Poète n’est pas un métier, c’est une manière de percevoir la vie. Faire de la poésie n’est pas écrire, c’est s’exprimer par n’importe quel moyen. La poésie est une langue morte redevenue vivante grâce au cinéma. C’est tout l’enjeu aujourd’hui de la peinture : s’adapter ou bien être remplacée.

 

Rimbaud en jean par Ernest Pignon Ernest

Rimbaud en jean par Ernest Pignon Ernest

 

Conclusion 

J’ai bien plus de plaisir à découvrir une pochette d’album de JUL qu’un tableau de Soulages. Non pas pour les talents esthétiques de la communication de l’O.V.N.I  marseillais, mais parce qu’elles me parlent en tant qu’enfant du XXIème siècle. Aussi kitsch soient-elles, je peux y identifier les symboles de ce qui constitue aujourd’hui un jeune français vivant au troisième millénaire. 

Alors à se demander si la peinture est morte, oui je le pense. Mais pas l’art. Vivement qu’un artiste sache se l’approprier. Et, à l’image de Soulages pour le siècle dernier, qu’il comprenne aussi bien notre époque et la représente à travers le moyen qu’il jugera opportun pour l’exprimer. 

 

Et toi ami lecteur, qu’en penses-tu ? N’hésite pas à mettre ton avis en commentaire ou sur les réseaux sociaux ! C’est toujours un plaisir d’échanger 🙂 

 

Pochette de Rien100Rien du sang

Pochette de Rien100Rien du sang

 

Photo de couverture : Rimbaud en jean, par Ernest Pignon Ernest

3 avril 2020 4 commentaires
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Art

The Light Side of Soulages

par Marine 1 avril 2020
écrit par Marine
Soulage

 

 

Victoire !

« Vous prenez d’abord par ici. » Le grand sourire derrière le comptoir s’accompagne d’un bras tendu avec assurance. « Puis ce sera dans l’aile Denon, au Salon Carré, juste après La Victoire de Samothrace. » Je fixe mon interlocutrice d’un air manifestement ignorant. « Vous ne pourrez pas la louper. »

Le Musée du Louvre un jour d’épidémie de Coronavirus, c’est la musicalité des talkie-walkies des agents de sécurité. Leur répons à l’espace d’entrée couvre les voix des petits groupes de visiteurs essaimés qui respectent malgré eux sept ou huit fois le fameux périmètre de sécurité.

Les salles d’expositions, privées de milliers de visiteurs, paraissent interminables. Emprunter l’escalator à l’arrêt. Faire quelques pas. Monter les marches qui mènent aux contrôles des billets. S’avancer. S’arrêter devant différentes volées d’escaliers. Vers lesquelles se diriger ? Trouver. Les arpenter. Ne pas savoir où l’on est. Se laisser guider vers son objectif. En face : une verrière. À droite ou à gauche ?

Sur la droite, une imposante statue domine à elle seule trois immenses pièces. « Vous ne pourrez pas la louper. » La Victoire de Samothrace ! La lumière s’écoule en cascade sur ce corps qui embrasse l’espace. Nikê (déesse de la victoire) amputée brave le vent sur la poupe d’un navire avec distinction et détermination. Si puissamment enracinée, elle semble pourtant sur le point d’effleurer une dernière fois son socle pour s’envoler. C’est le pas de la confiance et de la victoire assurée.

 

La victoire de Samothrace

La victoire de Samothrace / © Wikimedia Commons

 

Pas de bras, pas de chocolat

L’existence de Pierre Soulages rejoint la mienne pour la première fois à travers l’écriture inclassable de Christian Bobin.

 

« Ce noir charpente mon cerveau, y tend ses poutres maîtresses dont le deuil n’est qu’apparent : le noir est l’éclair d’un sabre de cérémonie, une décapitation qui ouvre le bal des lumières. Ces œuvres appellent le grand air, leurs falaises réclament un vent furieux. Je ne suis pas devant l’œuvre d’un contemporain mais devant le plus archaïque des peintres. Ses peintures sont des maisons zen, les trois quarts d’une maison zen dont le spectateur fait le quart restant. » — Christian Bobin, L’homme-joie, « Soulages », L’Iconoclaste, Paris, 2012, p. 33. 

 

Et puis, il y a quelques mois — début décembre — les articles ont commencé à foisonner. Entretien exclusif avec Pierre Soulages. Les cent ans de Pierre Soulages. Retour sur la vie et l’œuvre de Pierre Soulages. Les vitraux de Pierre Soulages à Conques. Pierre Soulages au Louvre.

Ma curiosité, nourrie par les colonnes des quotidiens : un veau gras tout près d’être tué. L’idée n’était pourtant pas venue à mes doigts de pianoter « Soulages peintures » ou « Pierre Soulages toiles » sur mon Smartphone avant de me retrouver devant la pyramide de verre. Si je m’étais tenue à la seule expérience de la Toile, peut-être aurais-je investi mon temps autrement.

Me voilà tout en haut de l’escalier, salle 703. Je vois l’affiche — où étais-ce un kakemono ? — de l’exposition et aussitôt La Victoire de Samothrace s’évanouit. Mon pas ralentit. Je me fige. Comme dans ces films où le héros s’apprête à prendre la décision. La caméra est braquée sur ma face grave, dans l’attente du geste.

Je m’élance dans la salle d’exposition et me plante en plein milieu pour en saisir les contours, en prendre le pouls. Une petite pièce ; moins d’une vingtaine de toiles. Noires. Toutes noires. Ma crainte, pensais-je alors, était fondé : Soulages, « le peintre du noir », « le peintre de l’outrenoir ». Peintre archaïque : vraiment ? Peintre tout ce qu’il y a de plus contemporain ! me dis-je vulgairement, un brin déçue.

Puisque je suis ici, autant jouer le jeu : rester campée devant une toile pendant plusieurs minutes, croiser les bras et froncer les sourcils d’un air expert, en attendant l’illumination, à la manière de ce monsieur à ma gauche.

Toutes noires ? Ah ! Non : sur certaines, le blanc tranche avec un noir rehaussé de tons foncés. Commençons par là. Larges bandes noires, pâtés, dégoulis. Une référence à propos s’impose à moi. Je me crois un instant dans la peau de Driss, le personnage joué par Omar Sy dans le film Intouchable.  

 

« C’est touchant, des tâches rouges sur un fond blanc ? (…) Vous allez pas acheter cette croûte-là 30.000 euros ? (…) Le mec, il a saigné du nez sur un fond blanc, il le vend 30.000 euros ! Moi, pour 50 euros, je vais chez Casto’ et je vous la fais, la trace de mon passage sur Terre. » —  ‎Olivier Nakache‎, ‎Éric Toledano, Intouchables, France, 2011, 113 min. 

 

Tiens donc…? Le sourire suffisant et goguenard qui s’était emparé de mes lèvres s’efface. Un élément, loin d’être un détail, retient mon attention. Focus sclérotique — mon cristallin se rétracte , ma pupille se dilate : je suis sincèrement intéressée !

 

Noir, c’est noir : plus d’espoir ?

Distance approximative d’une des premières toiles : un peu moins de deux mètres. Je hausse les sourcils ; mes yeux s’écarquillent. Un reflet ! Résultat d’un manque d’attention pendant l’installation des œuvres ?

Je pars à la rencontre d’un autre tableau, de facture similaire. Plus je m’en approche, plus une partie de la toile peinte en noir blanchit sous l’effet de la lumière.

 

Soulage

PEINTURE 300 x 236 cm, 10 janvier 1964, huile sur toile / © photo de l’auteur

 

Sur la droite, un haut polyptique alternant divers noirs… luit !

 

Soulages

PEINTURE 290 x 654 cm, février-mars 1992, huile sur toile, polyptique / @ photo de l’auteur

 

J’entreprends d’immortaliser ces variations. En poste devant un polyptique de plus de six mètres de long. Trois coups de déclencheur après un jet d’essai. Tilip-tchac, tilip-tchac, tilip… tchac. Je vérifie mes prises en les passant rapidement en revue. Aucune d’entre elle n’est identique !

 

Soulage

PEINTURE 290 x 654 cm, février-mars 1992, huile sur toile, polyptique / @ photo de l’auteur

 

Ne pas photographier au trépied, c’est prendre le risque, par-delà celui d’un léger flou, du changement de perspective, d’un ou deux millimètres à peine. Cette prise de risque commune aux photographes itinérants renforce l’intuition que j’avais eue en découvrant la série de tableaux à l’entrée de la salle d’exposition : Soulages ne serait-il pas davantage le peintre de la lumière que celui de l’obscurité ? La distance qui sépare mes clichés est dérisoire. Cela a néanmoins suffi pour relever la palette de lumière avec laquelle Soulage joue en négatif. 

Je me penche sur la notice qui accompagne le détail du polyptyque que je viens de photographier.

 

« Ces peintures ont d’abord été appelées Noir-Lumière, désignant ainsi une lumière inséparable du noir qui la reflète. Pour ne pas les limiter à un phénomène optique, j’ai inventé le mot outrenoir, au-delà du noir, une lumière transmuée par le noir et, comme outre-Rhin et outre-Manche désignent un autre pays, outrenoir désigne aussi un autre pays, un autre champ mental que celui du simple noir. »  — Pierre Soulages. Ecriteau de Peinture 290 x 654 cm, février-mars 1992, huile sur toile, polyptyque

 

Soulages, le plus archaïque des peintres. Arkê, grec : commencement, principe. Au commencement étaient les ténèbres ou la lumière ? L’un ou l’autre ? L’un et l’autre ? Qui sait ? Je me représente les temps ‘’archaïques’’ comme tout noirs. Nos aïeuls, formes primaires d’hommes et de femmes, dans leurs cavernes plongées dans l’obscurité. À chercher la lumière. À la provoquer : étincelles, feu, bougies, ampoules, lampadaires. Nous qui la cherchons tant, serions-nous fait pour la lumière ?

 

“Et l’on ne pouvait chasser la lumière de mon visage.” (Job 29,24b)

Deux expressions de l’écriteau m’interpellent : « ne pas les limiter à un phénomène optique » et « un autre champ mental que celui du simple noir ». On pourrait y ajouter : « au-delà du noir ». C’est la lumière — et non ces étendues sombres sur lesquelles elle inter-vient — qui m’évoque ces moments de détresse qu’il nous arrive de traverser. La lumière qui inter-vient par surprise, au moment où peut-être nous nous y attendions le moins. Elle finit par intercéder. Pour d’autres, elle se fait encore attendre. Et pourtant, elle est là, prête à recouvrir d’argent ce noir qui nous charbonne le cœur. Persévérer dans cette attente active de l’« au-delà du noir », c’est en ça que peuvent nous éclairer les tableaux de Soulages.

Peindre la nuit. La nuit que dans chaque vie d’homme on traverse une fois. Au moins. La nuit noire, dense, épaisse, dure. Qui dure. La nuit dont on ne sort pas. Le jour ne compte pas : il pèse. Du bleu au-dessus de la tête ; du noir quand même. La nuit sans Lune et sans étoiles. La Lune et les étoiles sont bien là. Bien, là. C’est toi qui n’y es pas. Tu es loin, trop loin pour les voir, pour voir qu’elles brillent, pour ne voir que ça. Pas elles : ça, que ça brille. La lumière.Tu es encore loin quand tu vois un polyptique de Soulages. Son noir sort de toi. Il se fait miroir de ton ciel. Ce noir reflète mieux : pas d’étoiles sur la peinture. La peinture est aussi morne que toi ; morte que toi.Tu t’approches. Pas si morte : pleine des entailles et des crevasses laissées par le pinceau de la vie ; de ta vie. Ça grouille dans les nervures de la peinture, dans tes veines. De bien trop loin, tu n’y voyais rien.Regarde. Noir : monolithe. Il s’impose. Laisse place. Accueille. Approche. Viens et tu verras. Vois : cette lumière qui n’attendait que toi pour être vue de toi. Elle se propose. Ne plus voir qu’elle. Qu’elle inonde le noir au-dessous.

Dans le monde il n’est pas de noir absolu. Dans le tien il ne l’est plus. Tu vois toutes les étoiles dans la nuit ; le tableau te paraît gris. Tu fermes les yeux sur le bleu. Tu vois le soleil.

 

« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. » — Victor Hugo, Contemplations, Livre cinquième : « En marche », Écrit en 1846.

 

Pour découvrir l’œuvre de Pierre Soulages et l’artiste :

  • Découvrir Pierre Soulages en express – « Pierre Soulages – 28 minutes – ARTE » sur YouTube
  • Une sortie – Les vitraux de Pierre Soulages dans l’Église de Conques
  • Un livre – Pierre, Christian Bobin, Gallimard, Paris, 2019, 104 p.
  • Un podcast – « Pierre Soulages : “Celui qui regarde ma peinture est dans ma peinture” », entretien par Arnaud Laporte pour France Culture

 

Pour ceux qui ont envie d’approfondir davantage le sujet :

  • « Conférence de Frédéric Caillard – L’oeuvre de Pierre Soulages » sur la chaîne YouTube de l’ENSA Strasbourg 
  • « Restauration des peintures de Pierre Soulages » sur la chaîne YouTube des Amis du Musée Soulages

 

Photo de couverture : PEINTURE 324 x 362 cm, 1985, huile sur toile, Polyptyque C /  © photo de l’auteur

1 avril 2020 5 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

5 reportages pour t’évader sans attestation

par Baudouin Duchange 22 mars 2020
écrit par Baudouin Duchange
5 reportages pour t’évader sans attestation

 

Voici une liste résolument subjective qui, j’espère, vous fera voyager durant cette période particulière de confinement. J’attends vos retours en commentaire ou bien sur nos réseaux sociaux ! 

 

1 – L’outsider : La chaîne YouTube Till Tomorrow 

Cinq reportages courts sont à retrouver sur cette chaîne. Le sujet de prédilection ? S’intéresser à la place de la nature au sein de la population éco-dépendante de l’hémisphère nord. Au programme, les autochtones d’Alaska, les Aïnous, les nomades Mongols et les Tsaatans. Fascinant et audacieux.

Le petit plus BSFmagazine ? Une collaboration Carte Blanche est prévue avec eux bientôt sur notre page instagram ! 

Pour en découvrir plus sur leur projet : https://www.youtube.com/channel/UCeXt3tgWCkfrZRKMjGLk4Kw

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

2 – L’impressionnant : David Reichert, Orques de Crozet, ces gigantesques éléphants de mer

Faîtes-moi confiance, j’en ai vu passer devant mon écran des reportages animaliers. Que se soit en gueule de bois, au retour du travail ou même dans le métro, l’intense poésie qu’ils dégagent est souvent bien plus intéressante que n’importe quel film mal écrit.

La preuve avec cet incroyable reportage du cameraman David Reichert parti 4 mois seul sur l’île de Crozet étudier la faune animalière locale. Je n’ai pas de mot supplémentaire pour décrire mon admiration. 

Lien vers le reportage : https://youtu.be/ZEpUDIN8TwE

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

3 – Le classique : Secret d’histoire, Prince Charles, aux marches du trône.

Enfonçons dès maintenant une porte déjà grande ouverte : l’émission de Stéphane Bern est vraiment de qualité. Depuis 2007, ce programme de vulgarisation historique permet à chacun de saisir les enjeux d’une époque via les portraits qu’elle dresse.

Mon préféré ? L’épisode sur le Prince Charles. Précepteur sur l’importance de la question écologique et véritable acteur dans ce domaine depuis les année 70, cet épisode vous emmène de manière inédite à travers son histoire si particulière grâce aux lieux qui l’ont construit.

En filigrane, vous découvrirez son style vestimentaire intemporel et un humour toujours savoureux. Les images et le traitement narratif, qui font parfois défaut dans cette série, sont ici impeccables. 

Je ne peux que vous encourager à cliquer sur ce lien : https://youtu.be/UErltEtjppw

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

4 – L’indispensable : Arte, Le sucre, le doux Mensonge

Je rêve parfois d’une télévision à chaîne unique avec comme seuls programmes ceux d’Arte. Intelligents, bien réalisés et toujours respectueux, c’est, de mon point de vue, la seule chaîne qui vaut le coup d’être financée par le service public.

Quoiqu’il en soit, voici le dernier documentaire découvert sur le replay qui m’a autant intéressé que bouleversé. Le sucre est le plus gros meurtrier de notre époque moderne. Seuls les communistes (Staline et Mao en tête) peuvent peut-être revendiquer un meilleur score en rassemblant leurs certifications “disque de platine”. Entre remise en question de vos habitudes culinaires et réelle envie de changer notre industrie française, ce reportage ne pourra pas vous laisser indifférent. 

Lien : https://youtu.be/6f3NvV05k28

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

5 – Le plus déjanté : Oasis, Supersonic

Je m’excuse d’avance envers mes proches pour l’énième bourrage de crâne que je vais faire avec ce reportage ! Mais il y a pour cela une raison : ce documentaire, centré sur les prémices du meilleur groupe anglais de tous les temps, est tout simplement incroyable !

A travers des enregistrements d’époque, des images d’archives saisissantes et des témoignages hilarants (big up à la madrina de la fraté Gallagher !), nous suivons les frères Caïn (Noel) et Abel (Liam) dans leur course à la gloire, à l’argent, à la drogue et l’amour de la musique. La rage de l’aventure, Oasis et BSFmagazine, même combat ? 

Où chercher ce documentaire ?  A vous de le retrouver sur votre site de streaming illégal habituel !

 

5 reportages pour t’évader sans attestation

 

Et vous, quelles sont vos meilleures trouvailles sur le net pendant ce confinement ? Qu’avez-vous pensé de ces idées de reportages ?

22 mars 2020 2 commentaires
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Tribune

5 façons de s’immerger dans la culture d’un pays

par un contributeur 16 mars 2020
écrit par un contributeur

 

“Je lis, j’observe, j’admire, je découvre, je partage, je discute, je goûte, je sens, je ressens, j’écoute, mais surtout j’écris.” Pepper Dwyer aime parler d’art, de littérature, du bon et du Beau. Dans sa tribune, elle nous dévoile ses 5 conseils  pour s’immerger dans la culture d’un pays… 

 

Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus amenés à bouger. Les échanges et les flux sont facilités et nous permettent d’assouvir notre soif de découverte. L’idée de partir vivre quelques mois ou quelques années dans un autre pays nous séduit. Nous sommes mobiles, inarrêtables, en quête d’inédit.

On sous-estime parfois le pouvoir de la culture. Cependant, elle est un allié de taille pour prendre ses marques là où rien ne nous semble familier. Pour vous faire une idée, je suis partie vivre à Londres il y a un an pour y travailler. Vivre seule à l’étranger était une toute nouvelle aventure pour moi et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Au fil du temps, j’ai cumulé des petites astuces pour devenir une vraie locale et c’est avec plaisir que je les partage avec vous !

 

Ecouter des podcasts locaux

Mon premier réflexe en arrivant à Londres a été de dénicher les meilleurs podcasts en anglais pour me familiariser avec la langue, les échanges, les sujets d’actualité ou de styles de vie typiquement britanniques. De manière générale, je vous recommande vivement de lire la presse du pays dans lequel vous vous trouvez pour bien vous ancrer dans le présent et vous y sentir inclu(e). Cela vous permet aussi de partager ce que vous avez entendu avec des locaux qui sauront de quoi vous parlez !

 

Photo by Juja Han on Unsplash

 

Ce que j’aime avec les podcasts, c’est de pouvoir choisir ce que j’écoute tout en les considérant comme un vrai moment de loisir et d’enrichissement personnel. Si c’est amusant pour vous d’en écouter et que vous y prenez un véritable plaisir, alors vous commencerez à mettre un bon pied dans la culture locale.

 

Se perdre

Une règle d’or pour moi lorsque je voyage, c’est de dédier de vrais moments à l’exploration pure et dure. Je me rappellerai toujours de mon premier week-end londonien, où j’ai décidé sur un coup de tête d’enfiler mes baskets et de partir là où mes pas allaient me guider… pour finalement atterrir au musée d’Histoire Naturelle, sous une pluie torrentielle ! Un de mes meilleurs souvenirs et surtout un moment où j’ai réellement ressenti que je créais un lien particulier, plus intime, avec la ville. 

 

Photo by Tomas Anton Escobar on Unsplash

 

Par ailleurs, vous perdre, c’est aussi l’occasion de découvrir un café caché dans une ruelle, un restaurant typique, un parc secret, un marché ou encore de savourer simplement l’architecture d’un quartier dont vous n’aviez jamais entendu parler. Encore une fois, sortir des sentiers qui sont prémachés pour les touristes, c’est se construire sa propre histoire. 

 

Aller à des évènements culturels locaux (théâtre, concert, fête locale)

Avant de partir dans un pays, pensez également à regarder la programmation culturelle qui se déroulera dans votre ville. Il y a peut-être un spectacle inédit à réserver 4 mois à l’avance, une fête, un nouvel an, un concert du groupe mythique local… et quoi de mieux que de vous y rendre pour être baigné d’une culture qui s’exprime totalement et dans son grand art ! 

 

Photo by San Fermin Pamplona – Navarra on Unsplash

 

Contrairement au métro que vous prenez tous les matins pour aller au boulot, où il est difficile de tailler une bavette parce que chacun regarde ses orteils et se noie dans son café à emporter, ce sera l’occasion d’être dans un environnement où chacun est là pour échanger, s’ouvrir à l’autre et vivre un bon moment. 

 

Découvrir les oeuvres artistiques majeures

Dans le même esprit mais davantage dans l’intimité où pour les moins extravertis qui ne se sentirais pas d’aller danser la rumba avec le premier venu sous prétexte que c’est d’obligation nationale, s’ouvrir à la culture d’un pays, c’est aussi découvrir les oeuvres artistiques majeures. Quels sont les livres les plus lus ? Les films locaux à succès ? Les toiles les plus célèbres ? Chacune de ces oeuvres raconte une histoire qui contribue à celle de son pays, et de son patrimoine. Apprendre à les connaître et à connaître leurs auteurs, c’est un excellent moyen de se familiariser avec les codes.

 

Photo by Paolo Chiabrando on Unsplash

 

Autre petit tips que j’aime beaucoup recommander, c’est d’essayer de dénicher les zones où le street art est florissant. Découvrir les street artists de sa ville ou de son nouveau pays, c’est plonger au coeur d’une parole et d’une part de la culture très forte. Je suis personnellement fan de street art et partout dans le monde, j’ai toujours énormément apprécié leur discours, si particulier.

 

Être en contact direct avec des locaux

Je me rappelle que quand je suis arrivée à Londres, tout le monde me disait “Alors, tu es inscrite sur des groupes de français ? Tu vas à des soirées avec des français de ton âge ?” et franchement, non. Ca ne m’intéressait pas du tout, pour tout vous avouer. Alors certes, même si j’ai été amenée à côtoyer quelques proches français lors de mon séjour, je vivais la plupart du temps et travaillais avec des anglais.

Je pense vraiment que, outre le fait que mon niveau d’anglais a carrément explosé, ça a contribué à me sentir vraiment impliquée dans mon expérience et de la vivre à fond. J’ai adoré cet aspect de mon voyage parce que cela me permettait de me laisser porter par les autres, de les laisser me faire découvrir leur ville et leur quotidien avec leur oeil à eux. Quel bonheur !

 

Photo by rawkkim on Unsplash

 

J’ai conscience que si le choc culturel et la mauvaise réputation qu’on peut parfois lui attribuer (parce qu’il nous file le mal du pays) ne sont pas hyper sexy, ils font partie des étapes que l’on doit traverser pour grandir et s’ouvrir davantage au monde qui nous entoure.

 

Et vous, quelle est votre expérience à l’étranger ? Vous êtes déjà parti vivre seul dans un pays ? Et la culture, qu’en avez vous pensé ? N’hésitez pas à me partager votre vécu en commentaires ou sur mon blog Pepper Dwyer. De plus, je serai ravie de répondre à toutes vos questions.

Bon voyage !

Pepper Dwyer

16 mars 2020 3 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

Bien-vivre : 5 conseils pour une promenade réussie

par Baudouin Duchange 7 mars 2020
écrit par Baudouin Duchange
La balade

 

Souvent considérée comme la cousine rondelette et insipide de l’aventure, ou bien comme le vilain petit canard de la famille de la marche à pied, la promenade a connu des hauts et des bas dans l’histoire de notre belle humanité. Archétype d’une non-aventure, nous pourrions être tentés de la dévaloriser au profit de la randonnée. A la faveur d’un débat constructif et rigoureux sur la notion de promenade, nous pourrons pourtant dégager de cette routine un acte de contestation fort. Sa disparition coïncidant avec l’apparition de salle de sport à chaque coin de rue, un article de BSFmagazine devenait nécessaire.

Nota bene : En effectuant mes recherches, j’ai appris l’existence des promeneurs du net. Notions utilisées par l’administration publique girondines, ces aventuriers 2.0 sont des professionnels présents dans la « rue numérique d’internet et les réseaux sociaux » afin de poursuivre sur le web la démarche éducative assurée par les intervenants “jeunesse des territoires”. Ce corps de métier ne sera pas abordé dans le cadre de cet article. 

 

La balade

 

Se positionner idéologiquement face à la promenade 

Tout oppose en principe la promenade et l’aventure. Là où une aventure est enrichie par l’imprévu rencontré sur la route, le promeneur trouve son réconfort dans la routine. Le même petit chemin sans embûche ni problème ; la même petite route sans surprise ni déconvenue. Une bonne promenade est un mélange savant de maîtrise de son environnement proche et de respect des habitudes. 

Son tracé reflète souvent le caractère de son emprunteur ! Un promeneur à l’oeil affuté savourera victorieusement le même détail, la même particularité architecturale ou un joli coin d’herbe. Un promeneur malicieux préparera un cocktail d’anecdotes à réciter devant ses invités abasourdis devant un tel puit de culture. Un promeneur vieillissant pourra se satisfaire de trouver à chacune de ses promenades un banc où souffler afin de prolonger sereinement son chemin. La promenade s’adapte, mais ne doit pas être confondue avec son faux jumeau : la ballade. 

Une ballade est bien plus frivole qu’une promenade. Elle laisse libre court à l’inspiration du moment du « baladeur ». La ballade nous emmène loin derrière les collines découvrir les corps des fermes d’une comté voisine. Avec elle, tel l’effet produit par la poudre de la fée clochette, enfants et adultes s’envolent joyeusement dénicher les curiosités d’une ville aimée ou bien les pâturages  verdoyants d’une campagne chérie. La charmante inconscience d’une ballade ne correspond en rien à l’organisation rigoureuse que nécessite une bonne promenade ! Au risque de me répéter : la promenade se forge lentement à travers la construction de son promeneur. Elle peut s’adapter, mais jamais être volontairement bouleverser. 

 

La balade

Joaquin Phoenix dans Two Lovers, James Gray, 2008

 

Etudes des moeurs balzaciennes  

Il ne faut pas pour autant juger la promenade. Elle a bien entendu ses défauts mais je ne souhaite pas participer au #PromenadeBashing nauséabond qui, malgré ses nombreux détracteurs, reste pour moi infondé. Car la bonne petite promenade a également ses qualités. Elle est généralement l’issue heureuse d’un repas convivial. Elle est sollicitée par les ventres rebondis et rendue nécessaire pour prolonger la cohésion sociale créée par le repas. Ce qui fait que le promeneur est souvent un bon vivant sympathique, à la bedaine arrondie et aux joues rosies par les joies des terroirs de notre belle planète.

Souriante et généreuse, la promeneuse accompagne son compagnon avec délicatesse et une sensualité toute bourgeoise. Main dans la main, promeneur et promeneuse sèment cohésion et joie dans un monde tronqué par la corruption et la barbarie. Bien plus qu’un rôle de digestion, la promenade joue également son rôle contre les tensions du quotidien.

 

La balade

En promenade près d’Argenteuil, Claude Monet, 1875.

 

Punk is not dead 

La promenade est, en apparence, calme, neutre et ennuyante. Mais de même qu’il ne faut pas réveiller l’eau qui dort, il ne faut pas la sous-estimer. Celle-ci peut apparaître comme un argument contestataire dans notre société aseptisée, kombinisée et basic-fitée. 

Jim Harrison, ce flamboyant écrivain-mangeur, disait volontiers que pour continuer à s’enfiler des quartiers de boeuf au goûter, il se promenait deux heures par jour. A l’image de Big Jim, la promenade révèle au monde l’existence de ces bandes éparses de mangeurs en exhibant dans nos rues ces bambocheurs du dimanche. Le journaliste et présentateur François Busnel soulignait d’ailleurs à son propos que « notre époque tolère mal l’art de jouir, elle vit comme une insolence tout défi aux exigences diététiques ». Les promeneurs exultent leur jouissance en pratiquant régulièrement leur promenade. 

Loin d’une société libérale à la concurrence débridée réduisant les temps de repos au minimum, les promeneurs affirment leur singularité en choisissant un mode de vie radicalement tranquille. C’est d’ailleurs comme une adolescente gothique aux cheveux rouges qui revendique ses idées en portant des Dr. Martens que les promeneurs assument leurs convictions personnelles en enfilant une paire de Paraboot. On ne fait pas d’un buveur d’eau un poète, ni d’un requin de la finance un promeneur. La promenade à définitivement son rôle à jouer. Une piste à suivre pour sauver notre monde ?

 

La balade

Couverture d’un Sacré Gueuleton, Jim Harrison

 

Photo principale : Submarine. Directed by Richard Ayoade. London: Film4 Productions, 2010.

 

 

 

7 mars 2020 0 commentaire
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Diam Welly est un village où régnaient la paix et l'harmonie. La communauté des Peulhs vivait avec celle des Mandingues sans distinction. La joie de vivre y avait élu domicile ; les hommes et femmes étant en communion. Karamokho, un homme de valeur et bien respecté au village, y vivait avec son épouse Coumba, une femme vertueuse que tous les hommes auraient aimé avoir dans leur concession. La tradition avait réussi à construire une société juste, faite de solidarité, d'amour et d'entraide.
Cependant, la modernité — ou selon les mots de l'auteur, le Nouveau Monde — ne laissera pas Diam Welly indemne puisqu'elle le fera résolument s'engager dans une nouvelle ère de mutations affectant les moeurs, la moralité, les codes et conduites favorisant, ipso facto, l'émergence d'individus — comme Sellou, faisant la cour à l'épouse de Karamokho alors absent — gouvernés par la satisfaction de leur plaisir et de leurs intérêts personnels.
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Kol Ukok, Kirghizistan, 2015.
Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
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