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Voir, juger, agir.

Tag:

Aventure

Voir, juger, agir. Aventures et mésaventures à travers le monde... 🌦
Capsule is coming

TOP 4 des Sous-Marins qui vont changer votre vie.

par Romain Mailliu 13 janvier 2021
écrit par Romain Mailliu

 

Le Sous-Marin BSFmagazine 

1 an que notre magazine existe. 1 an d’efforts patients et de tentatives passionnées ont abouti à plus d’une quarantaine de collaborations avec des écrivains, poètes, journalistes, aventuriers, photographes, reporters, amoureux de lettres et d’images, à retrouver sur notre site web et notre Instagram.

Cette joyeuse dynamique nous incite à évoluer. Nous voulons creuser de nouvelles idées, en termes d’édition et d’offres créatives.

BSFmagazine passe donc en mode sous-marin ! Qué significa ? Arrêt des publications pendant quelques semaines. Plus de nouvelles sur les réseaux. Nous allons nous immerger pour mieux travailler et ressurgir, bientôt, avec un nouveau format !

Envie de participer (identité graphique, conception, informatique…) ? Envoie-nous un message !

 

En attendant les retrouvailles, voici 3 autres Sous-Marins qui vont – très certainement – changer votre vie ⤵

 

Yellow Submarine – Musique  

Yellow Submarine est une chanson des Beatles parue le 5 août 1966. Ébauchée par Mc Cartney (le bassiste) pour Ringo Starr (le batteur), il s’agit d’une chanson pour enfants complétée par les autres membres du groupe, en studio. 

Pas besoin d’avoir une maîtrise d’anglais moderne à Yale pour comprendre les grandes lignes de cette conquête aquatique. Les Beatles, férus d’aventures en tout genre, décident de prendre la mer après avoir croisé la route d’un marin qui leur conta ses souvenirs d’antan. Que serait le monde si nous suivions toujours l’inspiration des histoires qu’on écoute au comptoir d’un bar ? Je n’en sais rien. Par contre, ce que je peux vous dire avec certitude, c’est que les Beatles, qui n’étaient pas les moins entreprenants de leur génération, partirent donc à bord d’un sous-marin jaune. Cap sur le soleil, qu’il semblait – à en croire la légende – possible de distinguer sous les vagues, McCartney et ses disciples plongèrent dans cette folle épopée aux frontière du réel direction “a sea of green” (une mer de vert). 

Chanson pour enfants ou trip psychédélique après une grande ligne avec un peu de kétamine, d’héroïne, de coke et d’ecstasy en poudre? A vous de trancher. Cela-dit, sachez que les Beatles décidèrent – de retour sur la terre ferme – d’en faire un film qui sort sur les écrans en 1968. 

Amis monoglottes, à toute fin utile, de nombreuses reprises ont été enregistrées, notamment en français sous le titre Le sous-marin vert. 

 

 

Submarine – Film 

Qu’importe son époque, avoir 15 ans est une tragédie. “I wish there was a film that followed my every move”. Qui n’y a pas déjà pensé en se regardant, l’œil veau, dans la fenêtre d’un lycée hostile ? Ce film retrace la banale histoire d’Oliver Tate, adolescent dans les années 60, partagé entre une lutte sensible pour se faire une place dans le marché de l’amour et une lutte obstinée pour préserver l’harmonie familiale de son enfance. Parfaitement filmé, rythmé et interprété, ce film est un 5/5. 

J’ai eu la chance de voir ce film dans les meilleures conditions, c’est-à-dire à tout juste 15 ans. Peu de films m’ont radicalement influencés. Comme Oliver, ne me suis-je pas mis à fumer la pipe en écoutant Gainsbourg ? Dans ma construction émotionnelle, il m’a donné une raison d’être mélancolique, ce qui n’est pas évident lorsqu’on ne connaît rien de la vie. L’adolescence n’est pas un âge, c’est une malédiction. Mais à chaque grande tragédie son air de musique : Alex Turner accompagne celle-ci avec la délicatesse d’un Jean Baptiste Lully. 

Découvrir le film en VOD => 

 

 

Le Sous-Marin nucléaire d’attaque Suffren – Actualité 

Sur un autre registre, après treize années de chantier, Naval Group a livré le Suffren à l’armée française le 6 novembre 2020. Hautement stratégique, ce nouveau sous-marin doit renforcer le dispositif français de dissuasion nucléaire. Oui, il s’agit là d’un vrai sous-marin ! 

Mise en contexte pour déchiffrer ce fait d’actualité : la mondialisation confère une importance stratégique croissante aux espaces échappant à la souveraineté des Etats. Lesquels ? La haute mer, l’espace exo-atmosphérique (au-delà de la couche d’ozone) et le cyberespace (l’interconnexion mondiale des ordinateurs via Internet). 

“Celui qui commande la mer commande le commerce, celui qui commande le commerce commande la richesse du monde, et par conséquent, le monde lui-même”, disait Sir Walter Raleigh. Réservoirs de richesses, mers et océans sont aussi le théâtre de démonstrations de puissance et permettent une présence internationale, avec des forces navales libres de naviguer sur quasiment toutes les eaux du globe. Pour la France, deuxième espace maritime et troisième réseau diplomatique au monde, l’enjeu est considérable. 

Et quelle meilleure démonstration de puissance que la capacité de lancer une attaque nucléaire n’importe où dans le monde, à partir d’un sous-marin pratiquement indétectable? Ainsi, les équilibres des Nations se jouent jusque dans les profondeurs marines où sont tapies les armes de la dissuasion nucléaire, dont fait maintenant partie, le Suffren, nouvel ajout à l’arsenal maritime français. 

En savoir plus => 

 

13 janvier 2021 5 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

[Reportage] – L’odyssée québécoise : l’appel de la bouffe

par Baudouin Duchange 15 juillet 2020
écrit par Baudouin Duchange

 

Il faut toujours être vigilant avec les premières fois. Ce sont des stigmates à vie, des marques parfois dangereuses. Prenons l’exemple de Lois Desfarges, 25 ans, chef-cuisinier d’origine française. La première chose qu’il fit en arrivant au Québec : prendre en photo un bus scolaire jaune. Quatre ans plus tard, c’est à bord d’un de ces engins retapés en cuisine professionnelle qu’il fera le tour du Québec pour proposer les services de sa cantine roulante.

Une photographie innocente à l’origine d’un projet gastronomique incroyable ! Une aventure improbable qui m’a donné faim. J’ai donc décidé d’en parler directement avec lui.

 

Photo par Andrew Ly sur Unsplash

 

Into the Québec 

Rien ne prédestinait Loïs à déglacer le saumon sous -30 degrés dans des décors à la Into The Wild. 

Originaire du Sud-Ouest français, sa mère et sa grand-mère lui ont transmis la passion de la bouffe. C’est donc dans le Périgord qu’il apprend le métier grâce à un BTS en hôtellerie-restauration. Après une première année à travailler la cuisson du magret, il est envoyé en stage dans une célèbre chaîne hôtelière au nord du Québec avec son meilleur ami. C’est le coup de coeur. “J’ai vécu l’expérience québécoise à fond, ce mélange des cultures si particulier au Canada. Pour résumer, gros pick-up américain mais en parlant français et plus de rapport à la qualité qu’à la quantité”. Il y a aussi pris une photo d’un bus jaune.

Une fois de retour en France et son école terminée, la nostalgie des grands espaces le surprend alors qu’il travaille dans un restaurant à Arcachon. Le constat est là : en France, être cuisiner est reconnu mais mal payé, les horaires (jamais notées mais toujours dépassées) sont sur une base de 40h, les évolutions de carrière… se cuisent à feu doux. Au contraire, au Canada, si le statut est moins valorisé, il est compensé par le portefeuille et par la possibilité de devenir rapidement chef. La photo du bus jaune lui trotte dans la tête. C’est décidé : c’est dans la région francophone du Canada qu’il ira aiguiser ses couteaux ! Il s’installe dans un restaurant du Vieux-Québec où il monte rapidement les échelons. Quelques années passent.

“Une chose m’embêtait : cuisiner en intérieur sans voir d’où venait les produits. Un aspect me manquait : montrer aux clients la beauté du travail. C’est un métier où l’on travaille dans l’ombre d’une petite arrière-cuisine sans aucun lien avec les producteurs ni les clients. L’action de cuisiner n’est pas mise en valeur, n’est pas montrée, alors qu’elle est si belle”. L’idée de lâcher le Vieux-Québec pour le vrai commence à faire son chemin. Une offre sur internet plus tard, un bus scolaire jaune est garé devant chez lui. L’appel de l’aventure ronronne.

 

Le Bus Magique  

Mais avant de partir il faut avoir tous les feux verts ! Le patron est d’accord pour le laisser filer. En revanche, le bus est fatigué… Entre deux shifts, Lois entreprend donc de le retaper. Ce concept a un nom : le skoolie. Le principe est d’aménager les bus scolaires typiques d’Amérique du Nord pour en faire un lieu de vie, c’est-à-dire une version swaggie des bons vieux camping-car ! Inspiré par des forums d’habitués et des youtubers spécialisés, il lance sa chaîne au nom audacieux, LoisBus. Son petit plus ? Equiper son gamos pour en faire une cuisine roulante.

Menuiserie, plomberie, électricité, tout doit y être installé. Profitant du confinement, Lois accélère la rénovation du bus. Le résultat est saisissant, et à suivre au jour le jour sur sa chaîne Youtube créé pour l’occasion. Mais les quatorze vidéos publiées ne répondent pas à une question : comment un jeune cuisiner devient-il un pro des chantiers ? Pour le comprendre, retour au Périgord où ses parents achètent et retapent des maisons. Loïs participe à chaque étape ! On comprendra mieux son apparente facilité à manier les coupes-tubes, cintreuses ou encore des scies en tout genre à faire rosir un bourreau. 

“Skooling and cooking”, voici comment il résume son aventure. Vient donc enfin le moment où l’on peut parler des choses sérieuses, vraies et essentielles : la nourriture !

 

AvantAprès

Dans les yeux de Loïs

Lorsque je lui demande son rapport à la cuisine québécoise, Loïs me parle de fromages ! Une habitude issue de France ? Pays sur lequel De Gaulle demandait, à bon escient,  “Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ?” 

Non, m’explique t-il. “Le Québec a presque autant de sorte de fromage que la France.” Haters en tout genre, inutile de faire chauffer Google. Ce qui est important à retenir, c’est que, pour un français, lorsqu’on évoque le Québec, c’est malheureusement l’image des Etats-Unis qui prévaut. C’est à dire : malbouffe, fast-food, agriculture industrialisée de la mort qui tue. Et ce que Lois cherche à me dire, c’est que le Québec est tout le contraire, avec ses multiples fromageries, ses vaches uniques et ses brasseries de bières artisanales reconnues dans le monde.

La cuisine québécoise, m’apprend-il, s’est adaptée à un climat janusien : des hivers glacés et des étés torrides. Il y a donc des spécialités pour chaque saisons ! Poutine, couptons, pâtés chinois et tourtière en sauce servent à réchauffer, les saumons en salades dégustés au bord des ruisseaux permettent au contraire de se rafraîchir. 

Loïs me décrit son attachement au Québec par deux mots : “Nature” et “liberté”. Oui, le Québec est bien libre. Grâce à son terroir. 

 

L’appel de la bouffe 

La spécificité du terroir québécois, c’est justement l’un des chevaux de bataille de Loïs. A travers son projet, c’est son patrimoine culinaire d’adoption qu’il souhaite mettre en valeur en le présentant à ses clients lors des déplacements en bus. 

Pour cela, Loïs a prévu de se garer chez les producteurs locaux découverts aux surprises de la route, chez ces célébrités anonymes qui participent à la personnalité d’un territoire. Les rencontres feront l’objet de reportages Youtube à suivre sur sa chaîne. Sa première idée :  contacter un vignoble et un producteur de fraise situés sur l’île d’Orléans. “Ils font de magnifiques produits, il faut que les mentalités changent sur notre manière de percevoir la nourriture québécoise”. 

Mais le projet ne s’arrête pas là ! Après avoir filmé ses découvertes humaines et culinaires, c’est par la cuisine qu’il veut partager son aventure ! Son plan d’action : prévenir les personnes susceptibles de vouloir organiser un repas (anniversaire, fêtes…) et préparer devant eux les produits découverts autour de leur maison. Les aliments sont indissociables des paysages dans lesquels ils ont mûri. C’est pourquoi Loïs aimerait aussi emmener ses clients pêcher dans les lacs et cuisiner sur place les cadeaux du Canada. Le bus est équipé d’une table pour huit. A qui le tour ?

Le départ est prévu pour juillet. Le temps de ranger ses dernières casseroles, de fignoler son bus. Beaucoup d’espace sera laissé au hasard, Loïs n’a pas de chemin à suivre, uniquement des rêves. En revanche, la playlist, elle, est déjà programmée. Le premier kilomètre se fera au son du chanteur de country-trap Breland au refrain explicite : “don’t touch my trunk”. La recette est écrite ! 

Baudouin Duchange

 

Pour en savoir plus sur Loïs : 

  • Sa page Instagram  
  • Sa chaîne Youtube  
  • Tenté par le projet ? Loïs a lancé une campagne de financement participative. Rejoins-le dans son aventure ! 

15 juillet 2020 8 commentaires
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Carnet de voyageTribune

La Norvège en auto-stop 

par un contributeur 12 juillet 2020
écrit par un contributeur

 

Vendredi 31 Avril. Il est 7:30. Autour de moi on dort encore. Je me souviens d’hier soir où je suis arrivée dans cette immense salle vitrée. Il était tard. Les gens dormaient déjà. Il m’avait fallu du temps avant de trouver un banc libre. Rendre mon 9m2 et finir sur un banc métallique, un peu froid, pas très confortable, mais pourtant je m’y sens bien. Aujourd’hui est un grand jour. Oslo n’est qu’une étape, je dois me rendre à Kirkenes, mais pourquoi ? Pourquoi aller si loin ? Le Finnmark, région la plus au Nord de la Norvège est, dans l’esprit des gens, associée à une terre sans vie, froide, voire glaciale, remplie de moustiques. « Au Nord il n’y a rien à voir. C’est désertique et il pleut », « Que se passera-t-il si tu te retrouves blessée, au milieu de nulle part à 200 kilomètres d’une ville ? », « Reste dans le sud, il y a plus de choses à voir ». 

 

 

Pays des Samis, des pêcheurs, des élans, des saumons et des rennes, le comté de Finnmark est situé à l’extrême Nord du pays. Son étendue est plus grande que le Danemark. Il fait partie de la Laponie, qui s’étend sur les trois pays voisins : la Finlande, la Suède et la Russie. 

Kirkenes est la dernière ville avant la frontière russe. C’est aussi la ville la plus haute de la cartographie Norvégienne. Voilà pourquoi je m’y rends. Arriver au bout du bout de la Norvège et pouvoir la visiter de haut en bas. Kirkenes est aussi une ville portuaire, elle est le terminus de L’express côtier/Hurtigruten, un bateau de croisière qui assure la liaison entre 34 ports de la côte norvégienne depuis les années 90, allant de Kirkenes à Bergen. C’est d’ailleurs pourquoi dans le vol Oslo-Kirkenes, les quelques passagers sont en majorité des personnes âgées, des touristes, qui profitent de leur temps libre, pour partir se reposer sur ce spacieux navire et admirer les beaux paysages côtiers. 

 

 

Rappelons que la Norvège est un pays où les communications à terre sont peu commodes. L’Hurtigruten, avant d’être une ligne touristique, servait à livrer nourritures, nouvelles et matériels, ce train était un lien vital entre le nord et le sud du pays. 

Les hivers sont durs, longs et froids. Le Finnmark est au-delà du cercle polaire. Cela veut dire qu’en hiver, les habitants n’ont que quelques minutes de jour contrairement à l’été où la nuit n’existe pas. On appelle ça le soleil de Minuit. Dans son roman Pan, publié en 1894, Knut Hamsun décrit ce phénomène. En voici un extrait: « Il commençait à ne plus y avoir de nuit, le soleil plongeait à peine son disque dans l’océan et remontait, rouge, rénové, comme s’il était descendu pour boire. » 

Une autre particularité du Finnmark, c’est que l’été commence environ début juillet et fini mi-août. Nous sommes début juin, le printemps fait timidement son apparition: les quelques arbres que l’on peut trouver n’ont pas tous des bourgeons. Du haut de mon hublot, j’aperçois des sommets glacés, beaucoup de nuages, mais surtout beaucoup de neige.

Je repense au podcast de Les Baladeurs : « Face à face polaire avec Jérémie Villet » (https://shows.acast.com/les-baladeurs/episodes/rencontre-dans-le-grand-nord) et je croise fort les doigts pour qu’il n’y ait pas de tempête de neige à mon arrivée. Dans l’avion, il règne une atmosphère légèrement austère, ça sent les galettes de riz et j’ai déjà froid. 

Atterrissage en douceur. J’observe un paysage désertique, brut, rocheux, brume horizontale. Il y a une pluie fine qui s’ajoute au crachin normand ; au moins il ne neige pas. Au milieu du tapis roulant où l’on récupère nos sacs, il y a un ours brun sculpté. Atmosphère abrupte. 

 

 

Pour me rendre en ville, je dois prendre un bus. Panneaux en langue inconnue, il m’est difficile de les décrypter. Je me lie d’amitié avec un groupe de touristes. C’est alors qu’ils me prennent sous leur aile, et j’embarque clandestinement avec eux. 

Il a arrêté de pleuvoir et de grêler. Pancarte et pouce levé, j’attends sur le bord de la route. Je dois avouer que j’ai un peu la boule au ventre. Première voiture, deuxième voiture. J’observe le paysage rocheux, de différentes nuances de marron, de gris et de bleu; une rivière glisse près de la route ; je ne vois aucune habitation. A la troisième voiture, c’est Silja qui me prend à ses côtés, à bord de son bolide gris cailloux, se fondant parfaitement dans le paysage. On longe un lac, il correspond aux images que j’ai regardées avant mon départ mais avec le sifflement du vent en abondance, le clapotis de l’eau et le grésillement du sable fin. Silja habite à Neiden, à seulement quelques kilomètres de Kirkenes. C’est une ville un peu particulière car elle se compose en fait de deux villages, séparés par une frontière entre la Norvège et La Finlande. D’un côté il y a la municipalité d’Inari, en Finlande et de l’autre, il s’agit de la municipalité de Sør-Varanger, dans le comté de Troms og Finnmark, en Norvège. 

Amoureuse de sa région et de sa ville, elle me fait visiter. Nous passons au dessus d’une rivière agitée et poissonneuse, plusieurs voitures y sont garées, des pêcheurs. Ils viennent pour le saumon, le début de la saison de la pêche démarre ce soir à minuit. Il est 20h15. 

Le littoral de la Norvège mesure plus de 101 388 kilomètres, ce qui, selon le National Géographic, correspond à faire deux fois et demi le tour du monde en ligne droite. La mer et la pêche ont toujours accompagné le quotidien des Norvégiens. Il existe d’ailleurs « le championnat du monde de pêche au cabillaud » qui se déroule tous les ans dans les Lofoten dans le courant de Mars. Dans les terres, le pays est recouvert de milliers de lacs, de rivières et de cours d’eau. Il existe un grand nombre de techniques pour pêcher. Pour Silja, sa technique préférée est la pêche à la ligne. 

Je marche maintenant à ses côtés. Sa grande tante nous fait signe de la main ; au fond du jardin un chien aboie. Elle m’invite à rentrer ; ce soir c’est saumon de la rivière et pommes de terre.

 

 

Elina Boisson aka Jaidupaindansmonsac 

12 juillet 2020 1 commentaire
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Tribune

Cap ou pas cap ? !

par un contributeur 8 juillet 2020
écrit par un contributeur

 

“Un texte vit grâce à ses lecteurs”. C’est à la faveur de cette petite phrase des plus innocentes que je me retrouve face à vous, en cette soirée orageuse, avec la chaleur tropicale et écrasante d’un mois de mai dans le Delta du Mékong au Vietnam, à écrire. Enfin grâce … parfois je me dis à cause ! Tout ça parce que, pour une fois, j’ai osé dire ce que je pensais sincèrement, j’ai osé dépasser cette petite voix au fond de moi qui me disait habituellement : “Es-tu vraiment sûre de vouloir exprimer ou faire ça ? Es-tu sûre que ce n’est pas stupide ? Es-tu sûre que ça en vaut la peine ? Es-tu sûre que ça va les intéresser ? Es-tu sûre que”. Je pourrais vous faire une liste longue comme le Code Civil qui hantait mes nuits étudiantes ! Mais bon, je ne voudrais pas vous donner l’impression que je vous prends de haut, je suis sûre que vous avez compris. 

 

 

Vous allez vous dire que j’ai été audacieuse, que je me suis engagée dans une cause considérable, un combat emblématique ! Même pas… J’ai tout banalement complimenté l’auteur d’un article. Un commentaire pour un grand journaliste ? Une analyse poussée d’un écrivain de renom ? Non, un simple retour de lecture, un simple besoin de partager mon ressenti, ce que ses mots avaient pu provoquer en moi. Mon but ? L’excitation d’écrire à un quasi inconnu ? Peut être. L’encourager à continuer à ’écrire ? Qui sait. L’envie de connaître un peu plus qui se cachait derrière ce texte ? Sans doute. Pour être franche, je n’en avait pas la moindre idée ! Pour tout vous dire: je ne regrette pas d’être sortie des sentiers battus. Jeune milléniale que je suis, de ne pas avoir cédé à la tentation de double cliquer sur mon smartphone 2.0 pour mettre un simple jaime. D’avoir tout bonnement partagé son article dans ma enième story Instagram. Où même pire, d’avoir remis à plus tard – comme ma génération Y et moi même savons si bien le faire – ce partage de lecture. 

Non, cette fois j’ai fais le grand saut, enfin plutôt le petit, car le grand saut c’est là, maintenant, tout de suite, que je le réalise en écrivant ces quelques lignes. Pardon, je m’éparpille. Pour ma défense, ce n’est pas dans mes habitudes d’écrire. Enfin, plutôt d’écrire pour publier. Revenons à nos moutons ou plus exactement à nos sauts ! Retournons à ce petit saut, ce petit pas pour l’humanité et ce grand pas pour moi même. 

 

 

Recommençons du début. C’est vous dire à quel point je me suis éparpillée ! “Un texte vit grâce à ses lecteurs”. Cette phrase m’a fait un petit électrochoc. Elle était pourtant sortie un peu de nul part. Mais pas de n’importe qui. De l’auteur même que j’avais complimenté en amont sur son article. Nous étions en plein débat sur la question de l’écriture. Suite à ma critique positive sur son texte, il m’avait piégé en me demandant si j’écrivais. Vaste question, vaste réponse. 

Amoureuse de lecture que je suis, je ne pouvais me définir comme quelqu’un qui écrit. J’ai bien couché sur le papier quelques pensées, tenté quelques carnets de bord lors de mes différents séjours à l’étranger. Mon côté romantique m’a également fait écrire quelques lettres d’amour. Mais ai-je vraiment écrit ? Après quelques échanges sur cette question infinie de l’écriture, après quelques tournures de phrases plutôt bien faites pour essayer de lui prouver que l’écriture selon moi perdrait toute sa pureté dès lors qu’elle est conçue dans le but d’être publiée, en tâchant de lui faire croire que l’auteur pouvait être lui même le lecteur, j’étais moi même à court d’arguments.  

Ma petite voix était de retour. Sa phrase me revenait sans cesse à l’esprit : “Un texte vit grâce à ses lecteurs”. Elle sonnait dans ma tête comme un “Cap ou pas cap”. Vous savez cette fourberie popularisée par le film Jeux d’enfants avec Marion Cotillard et Guillaume Canet. De leur plus tendre enfance jusqu’à leur mort, ils se lancent des défis à l’aide d’une boîte en métal. Celui qui détient la boîte est le maître du jeu et peut lancer n’importe quel défi, conclu par le fameux “Cap ou pas cap”. Une fois le défi relevé, la boîte était transmise à l’autre et les rôles inversés. 

Alors sa phrase, pour moi, c’était un peu ma boîte en métal. Vous allez me dire “et le Cap ou pas cap, il est où dans ta jolie métaphore ?” Le “Cap ou pas cap” c’était ma petite voix, avec toutes mes questions, mes peurs, mes interrogations… Vous savez, mon Code Civil du début ! L’auteur de l’article m’avait transmis la boite en métal, et je m’étais donnée le “Cap ou pas cap” moi-même. 

 

 

Et voilà, cher lecteur, nous nous rencontrons. Nous voilà aujourd’hui, vous et moi, à faire vivre ce texte. Parce que n’oublions pas qu’”un texte vit grâce à ses lecteurs.”

 Mon prochain saut ? Il est déjà en préparation. Recommencer cet exercice d’écriture, mais avec un sujet donné, avec un cadre peut-être ? Allez, vous pouvez le dire, j’ai été un peu brouillon ! Mais j’ai fais le grand saut. On a fait le grand saut. Auteur et lecteur, ensemble. Alors, on recommence ? “Cap ou pas cap” !

Daphné Fradin 

8 juillet 2020 4 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

“Voyage, voyage” : Il est temps de (bien) partir

par Baudouin Duchange 1 juillet 2020
écrit par Baudouin Duchange

 

Paris – Juillet 2020. Il m’aura fallu une centaine d’écoutes de la musique « tié la famille ! » du camarade Bengous pour enfin intégrer la question qu’il soumet à ses auditeurs : Oueskon va et Keskon fait ? 

Les dialectiques épistémologiques à la Tibovski n’ayant encore jamais foulé le sol vierge de mon savoir, je conserve un avantage argumentaire grâce à une science invérifiable : la philosophie de comptoir. Et nous en aurons bien besoin pour déterminer le sens d’un voyage !

 

Description : 'Family Holiday', Black and white photograph mounted on card, by John Heywood, 1979.

Description : ‘Family Holiday’, Black and white photograph mounted on card, by John Heywood, 1979.

 

Keskon fait ?

Ce qui est certain, c’est qu’une aventure implique un départ. Je décapsule ma première canette et marche en direction de Saint-Michel. J’ai toujours été séduit par le fait que le kilomètre zéro, en France, était le parvis de Notre-Dame de Paris. Chaque pas avancé à partir de cette place devient une aventure, même si elle termine dans les bars du quartier latin ! Certains critiqueront une vision  administrative et parisienne auto-centrée sur elle-même et ils auront probablement raison. Mais quel beau symbole ! Une fois au point de départ, il faut pourtant bien partir.

Comment partir ? Aujourd’hui, nous pouvons aller de plus en plus loin grâce aux compagnies aériennes low-cost. De nombreux boycotts dans un but écologique se sont ainsi manifestés et ont trouvé une résonance avec la crise du covid-19. La plus grande critique formée à l’encontre du commerce aérien est celle de la pollution dégagée par ces incessants monstres volants. A l’inverse, ses défenseurs insistent sur le faible impact environnemental de l’avion en comparaison à d’autres secteurs économiques, ainsi qu’à l’effet contre-productif des boycotts sur l’industrie et les métiers. 

J’ouvre une deuxième canette. Je me souviens du dernier film animé de Miyazaki « Le vent se lève », des dessins magnifiques pour tenter de créer des avions toujours plus beaux et purs. Le personnage principal, un architecte, s’inspire du vol des oiseaux et de la courbe de leurs ailes. Et comme dans le film, j’ai envie de crier : « le vent se lève, il faut tenter de vivre » ! Et pour cela il faut changer notre manière de voir le voyage. Le problème n’est pas, de mon point de vue, l’avion, la pollution et tout le reste. C’est, comme d’habitude, ce que l’être humain fait des machines qu’il conçoit. Il va voyager à l’autre bout du monde pour aller dans des hôtels aseptisés au confort similaire à un EHPAD sans se rendre compte réellement de la distance parcouru. Et il aura suffisamment payé pour se dire qu’on est ici « comme à la maison » ! Prendre conscience progressivement des territoires que l’on traverse, des paysages qui changent et des cultures qui se transforment me semble tellement plus intéressant que se prendre une simple claque en descendant d’un avion face aux nouveautés dans le duty-free et le changement de température.

 

“le vent se lève” de Miyazaki

“le vent se lève” de Miyazaki

 

Oueskon va ? 

C’est LA question que pose Ron Weasley à son poto Harry dans Harry Potter et les Reliques de la Mort. Extrait : « Chaque fois que le manque de nourriture coïncidait avec le moment où son tour était venu de porter l’Horcrux, il se révélait franchement désagréable. “Où va-t-on, maintenant” était devenu son refrain habituel […] On croyait que tu savais ce que tu faisais ! s’exclama Ron en se levant. On croyait que Dumbledore t’avait expliqué comment t’y prendre, on croyait que tu avais un véritable plan ». Comme le rouquin le plus connu de la littérature, nous pouvons nous sentir parfois déboussolé face à l’absence de carte directionnelle dans ce monde obscure. Tout le monde n’a pas la chance, comme Booba, de connaître d’avance son destin et de pouvoir chanter : « J’ai jamais su c’qu’étais mon rôle dans la vie / A part être riche, avoir une piaule à Miami beach. ». Le sens de nos misérables existences n’étant pas abordé dans cet article, je re-centrerai ma réflexion sur l’intérêt d’une destination de voyage. C’est d’ailleurs un sujet de crampe nerveuse dans la partie de mon cerveau où se situe la haine social contre la stupidité ambiante. Je me sabre une kro à coup de briquet pour me calmer.  

En effet, la plupart de mes connaissances vont chercher des paysages toujours plus éloignés alors que la France offre une terre si contrastée et méconnue, des vallées si mystérieuses et des kilomètres de côtes accessibles en TER ou en vélo. En fait, pour résumer, inutile de faire 5000 kilomètres pour voir un canyon américain : le Sentier des Ocres en Provence en offre de superbes aussi. Oui, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, mais il suffit de faire une heure de vélo dans le Vexin pour s’en rendre compte. Je pense donc que l’enjeu du boycott des avions ne doit pas être un refus systématique de cracher sur l’avancée de la technique humaine, mais une invitation à reconsidérer notre approche du temps et de la distance. 

 

 

Konklusion : 

« On se régale » chantait Bengous d’entrain avec Jul sur l’album gratuit vol. 5. J’espère que c’est l’impression que vous aurez en terminant cette chronique mensuelle. De mon côté, je vais pouvoir rejoindre ma soirée et m’atteler à ma prochaine question Bengousienne : « Où tié bébé ? ». 

(Tu as aimé cet article ? Un autre article sur les “vacances fatiguante” a été écrit par l’auteur : A fond la forme : les vacances Quechua. Plaisir de lecture garanti !)

 

Il bacio

Il bacio

 

1 juillet 2020 3 commentaires
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Baudouin Duchange - Chroniques

Le questionnaire BSF : On vous écoute !

par Romain Mailliu 11 juin 2020
écrit par Romain Mailliu

Et si vous deveniez le rédacteur en chef de BSFmagazine ? 

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Qui êtes-vous ? Comment adapter notre magazine à vos intérêts ? Que voulez-vous lire, voir, découvrir ? Ce questionnaire à pour objectif (suprême) d’affiner notre ligne éditoriale pour écrire les articles qui répondront à vos envies ! 

Bon on gardera toujours un peu de place pour l’imprévu, les surprises, car c’est aussi ça le plaisir de la littérature : découvre, se faire surprendre… mais on souhaite tout de même savoir ce qui vous branche ! 

Rassurez-vous, les réponses sont anonymes. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses : suivez votre instinct… Un grand merci pour votre aide !

C’est par ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScWDSmTi6YMfhghOeJw8h0iBjvCWz8C5mycOm5N1urXWVR-ZQ/viewform?fbclid=IwAR3szcGP7z36Q_nKIzGrm2q_0MMO_gyPOSnbeE7FOI_kUdieFgNIXCGmtYw

 

11 juin 2020 1 commentaire
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ArtTribune

Mot d’une peintre en dilettante

par un contributeur 3 juin 2020
écrit par un contributeur

 

L’homme est détenteur d’un moyen de communication très pointu : le langage. Exprimer ses pensées, ses émotions et ses désirs avec des mots, quoi de plus complet ? Pourtant, je vous invite ici à vous essayer à une technique d’expression tout aussi parlante. Une porte de l’âme qui vous aidera peut-être à mieux vous connaître ou vous aidera au moins à vous vider la tête ne serait-ce qu’un instant. 

 

Peindre avec les yeux

Si vous souhaitez vous mettre à la peinture, j’espère que ces quelques mots vous inspireront.

Peindre à partir d’un modèle est à la portée de tous. Prenez une toile ou une feuille et de la peinture ─la première marque d’acrylique trouvée au supermarché suffit─ et peignez ce que vous voyez.

Tracez sur la toile les contours au crayon à papier, ou de couleur pour que cela se voit moins. Pour que vos proportions correspondent à celles du modèle, utilisez des formes géométriques pour tracer le contour de la forme générale, puis prenez un premier repère et construisez votre croquis autour de celui-ci (Je commence par l’oreille et je regarde où sont placés les yeux par rapport à cette oreille, puis où est la bouche par rapport aux yeux, etc…). Il y a également une technique qui consiste à tracer un quadrillage sur le modèle, puis à reproduire cette grille sur votre toile et vous y retrouver à partir de ce repère. Pour éviter des erreurs de proportions, il est bon de peintre sur un chevalet plutôt que sur une surface à plat devant vous, car selon l’endroit où se situe vos yeux par rapport à votre toile, vos proportions peuvent s’avérer erronées une fois vues d’un autre angle. Le système D de la toile scotchée au mur est une bonne alternative au chevalet si vous n’avez pas peur de tâcher ledit mur.

Passez ensuite la première couche. Il faut commencer par les teintes les moins foncées. Si vous peignez un humain de peau claire, la couleur chair s’obtient à partir de rouge magenta, jaune primaire, blanc et un tout petit peu de bleu. Jouez avec ces couleurs jusqu’à atteindre la teinte voulue. Bien sûr, n’importe quelle autre couleur peut être appliquée aux différentes parties de la peinture, l’important sont les proportions, la forme dessinée et les contrastes entre clair et foncé. Remplissez les contours tracés au crayon avec cette couleur.

Ajoutez ensuite les ombres, une par une, des plus légères aux plus marquées. Lorsqu’on peint à l’acrylique, pour rendre une teinte plus claire, il faut y ajouter du blanc, pour la rendre plus foncée, il faut rajouter les couleurs primaires avec lesquelles vous avez obtenu cette teinte ou acheter une couleur primaire plus foncée. Attention, ne pas utiliser de noir. Ajoutez ensuite plus de détails toujours en fonction de ce que vous voyez. Prenez du recul à chaque étape pour vous assurer que les mailles de votre peinture sont à peu près au bon endroit.

Gardez en tête que l’important n’est pas que le résultat final soit identique au modèle. Comme son nom l’indique, ce n’est qu’une inspiration. Maintenant, puisque c’est à présent votre œuvre, vous pouvez y ajouter ce que vous souhaitez. Une baleine flottant dans le ciel, des cheveux bleus, un bijou, un château… ou rien.

Je ne suis pas élève en art, je n’ai même jamais pris de cours, donc je ne saurais vraiment vous conseiller sur le matériel idéal. Mais d’expérience, il est bon d’avoir au moins quatre pinceaux : un large, rond ou carré pour le fond, un moyen pour les aplats de couleur, un un peu plus fin et un encore plus fin pour les détails précis. Le bout carré est agréable car il peut être utilisé pour des traits de deux tailles différentes. Des brosses bon marché se trouvent facilement, pas besoin de haute qualité, l’important c’est d’en prendre soin, c’est-à-dire les rincer après chaque utilisation et les faire sécher soit à plat, soit debout dans un pot, la tête en haut. Pareil pour la peinture, essayez-en plusieurs pour trouver votre texture préférée. Je recommande d’acheter d’abords les couleurs primaires : bleu, jaune, rouge, noir et beaucoup de blanc.

Pour ce qui est du type de peinture, j’utilise principalement l’acrylique car j’aime les couleurs vives, c’est une des plus simple à utiliser. L’aquarelle est un bon outil pour obtenir des dégradés plus élaborés et divers, la gouache couvre bien et peut être utilisée sur beaucoup de surfaces et la peinture à l’huile donne un côté 3D à votre oeuvre, pour autant que vous soyez patient, car elle sèche très lentement.

 

Peindre avec l’esprit

Peindre quelque chose de réaliste sans modèle visuel, en revanche, est bien plus compliqué et cela requiert de la technique et une certaine connaissance des proportions, un travail en fait très mathématique. Souvent, même les œuvres des plus grands peintres ne sont que des patchworks de références. Si vous souhaitez vous lancer dans le dessin sans modèle, je vous conseille soit de faire fi du réalisme, soit d’acheter un livre de dessin ou de trouver des cours sur internet qui expliquent la logique des proportions. Ou, si vous avez du temps et souhaitez imiter les grands maîtres, observez votre entourage et tentez de trouver ces règles du dessin par vous-même. 

 

L’âme d’artiste, un sixième sens

Je préciserai ici que  tout artiste a des références même non-visuelles, l’imagination ne naît que de l’expérience, de choses déjà vues, de concepts déjà imaginés, juste détachés de leur contexte d’origine et rattachés à un autre. Les activités artistiques font travailler l’imagination et en les pratiquant vous vous rendrez vite compte que personne ne peut faire le travail de Dieu, personne ne peut comme lui, créer à partir du néant. Que ce soit dans la peinture, la littérature ou la musique, les œuvres ne sont que des chimères de la réalité. Les sirènes ne sont qu’un des produits de ce que l’imagination construit à partir d’un humain et d’un poisson. Un pégase naît de cette obsession qu’ont les hommes à ajouter des ailes à tout ce qui bouge. Certains expérimentent et découvrent des couleurs, mais personne n’en invente. Tous les scénarios finissent inévitablement par se répéter dans d’autres oeuvres, tout comme les mélodies. L’imagination repousse les limites de la réalité, certes, mais ne les fait pas disparaître.

Sur cette note je vous pousse donc à explorer la réalité, ainsi, c’est les limites de votre imagination que vous repousserez. 

Marie, what about you?

En ce qui me concerne, je ne peins pour l’instant que des visages à partir de modèles photo. Des visages que je connais bien ou ceux d’inconnus. J’ai essayé, mais peindre autre chose m’ennuie. Si je dois passer une demi-heure ou même plusieurs heures sur une œuvre, je veux ressentir quelque chose en la voyant, je veux que ce qui en ressorte m’appartienne. Et lorsque je peins des visages, même à partir de photos, l’œuvre qui en résulte est toujours une toute autre personne de celle prise pour modèle. Alors que je ne fais que peindre ce que je vois, détail par détail, mes mains n’arrivent jamais à saisir ce qui fait la spécificité de ces visages. Même si elles sont —je suis fière de le dire— proches de leur modèle, mes peintures ne dégagent jamais le même sentiment que celui souhaité. Mais en fin de compte, j’aime ce pouvoir magique qui me réserve toujours de belles surprises.

Je ne vis pas de mes peintures, je ne m’impose donc pas de peindre régulièrement, ce qui ne veut pas dire que je ne prévoit pas mes séances. L’envie de peindre survient généralement sans prévenir ─le modèle n’est choisit qu’une fois devant mon canevas vierge─. Une petite peinture, inférieure aux dimensions d’une feuille A4 peut ne me prendre qu’un quart-d’heure, mais une A3 peut prendre jusqu’à deux heures voire trois. Connaissant mes habitudes, je dois alors me réserver au moins une demi-journée ou une soirée pour peindre, étant donné que je ne reviens jamais sur une toile commencée et que je dois donc finir ma peinture en une fois, ou elle ne sera jamais achevée. Cela implique donc que je ne peins pas sur plusieurs jours. Je ne vous conseille pas d’imiter cette façon de faire, il peut être bon d’étaler une séance de peinture dans le temps, car la vision qu’on a de sa toile peut alors évoluer et la peinture peut en ressortir encore meilleure et plus élaborée. 

Je peins généralement par terre ─ ce qui contredit les conseils donnés plus haut et fait plutôt mal au dos ─, c’est le plus rapide à installer et j’accède plus facilement à mes outils. La lumière naturelle est ma préférée, mais si la peinture s’éternise et que la luminosité diminue, je me contente d’une lampe, quitte à voir mes couleurs changer complètement une fois de retour à la lumière du jour. Peindre est un moment spécial pour moi. Je choisis généralement un fond sonore (musique ou film) et il n’y a plus alors que ma peinture et moi. Toujours les même étapes : le moment stressant face au vide du support vierge, la satisfaction des premiers coups de pinceaux, les contours du visage qui apparaissent, la concentration intense lors des derniers détails et enfin, les dernières ombres appliquées sans réfléchir sous l’oeil ou au bout du nez et la conclusion —si le résultat final me plaît ou pas—. Je vais ensuite fièrement la montrer à mon entourage et la fierté ainsi absorbée, je vais la ranger avec mes autres oeuvres dans un placard. Pour moi, plus que l’oeuvre, le sentiment découlant de ce petit exercice est tout ce qui compte. 

 

Marie-Elisa Biays 

3 juin 2020 0 commentaire
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Romain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

4 solutions miracles pour motiver votre équipe

par Romain Mailliu 29 mai 2020
écrit par Romain Mailliu
LP4Y

 

Comment motiver votre équipe sur le terrain après le confinement ? A l’aide de ce cas d’étude tiré de mon expérience sur le terrain en Indonésie avec l’ONG LP4Y, je vais vous partager 4 solutions aussi miraculeuses qu’efficaces. 

Cet article est une fin alternative à mon précédent papier Another Sunny Day in Jakarta (le 29 avril 2020). 

 

4 solutions miracles pour motiver votre équipe en temps de crise. 27 mai  2020 

“Coach, can I have money to buy Gasoliiiiiiine ?”

 Les jeunes ont cette faculté – sagesse ? – de nous ramener à des problématiques pragmatiques. Ce matin, ils sont cinq à assurer la livraison d’eau potable. Cinq, car c’est le nombre maximum autorisé par le gouvernement. David Allen aurait certainement complété en expliquant qu’un homme efficace en vaut cinq.

 Je rajouterais que cinq hommes non efficaces n’en valent pas beaucoup plus. Si ce matin la motivation des jeunes était un rayon de soleil, le risque d’attraper une insolation serait dérisoire.

Il faut dire qu’à leur âge, dix-huit ans en moyenne, je n’avais pas besoin d’obtenir un travail décent pour nourrir ma famille. Si on ajoute à cela les écoles fermées et la dysphorie générale autour du coronavirus, je comprends pourquoi le lundi matin les chaussures des jeunes poncent le carrelage de la salle de production. Pourtant il n’est pas question de ralentir l’activité.

 Dans le monde professionnel qui les attend, ils ne feront pas office de cas à part :  les attentes seront les mêmes pour tous. Les diplômés de l’université issue des classes sociales aisées comme nos entrepreneurs des quartiers plus modestes. Ils ne seront pas pris en pitié car ils doivent faire deux heures de route dans les transports en commun pour venir travailler. Ni parce qu’ils n’ont qu’une paire de chaussures « professionnelles ». Seules la qualité du travail, la posture et la motivation feront la différence. La route du succès est semée d’embûches. Depuis toujours, nos jeunes entrepreneurs affrontent les difficultés avec un courage, un positivisme et une détermination qui à mes yeux est inexplicable. C’est leur plus grande force et c’est pour cela qu’ils y arriveront. Encore. Toujours. 

 

LP4Y

Setia et Wahab en livraison d’eau potable (28/11/19) – © Romain Mailliu

 

Bref, comment vais-je bien pouvoir motiver mon équipe ? A l’aide de mon expérience internationale en gestion d’équipes distributives agiles pluridisciplinaires en temps de crise, je vais vous partager 4 best practices qui ont fait le succès de ma méthode à travers le monde. 

 

1. Etre à l’écoute 

 

 “Celui qui sait écouter deviendra celui qu’on écoute.”

 Vizir Ptahhotep

 

 L’histoire d’un pays permet de comprendre sa culture. L’histoire d’un jeune nous aide à comprendre son attitude. Comment pouvons-nous résoudre les problématiques de nos équipes si nous n’échangeons pas avec elles ? Nos jeunes, il s’avère que très peu de monde s’intéresse à eux. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle l’exclusion : ne pas exister aux yeux des autres. Ecouter nos jeunes c’est primordial. Il faut que l’écoute soit active. Pour cela, la volonté d’apprendre est indispensable. Les bonnes paroles sont celles qui se transforment en enseignement et les jeunes ont beaucoup à nous apprendre. 

 Lorsque nous devons faire face à une problématique, les informations sont rarement structurées. Un sujet est mis sur la table, quelqu’un n’est pas d’accord, il s’exprime sur un nouveau sujet, ce qui entraîne de nouvelles réactions, et quand on revient finalement au sujet d’origine, beaucoup de choses ont été dites. Quand on a récolté les informations qui sont les fruits de l’écoute, il faut ensuite les analyser. Analyser, c’est décomposer un tout en ses éléments constituants et en établir les relations. 

 Dans un défi complexe – comme motiver une équipe –  il y a rarement des évidences, il a quelquefois des incertitudes, il y a toujours des compromis. C’est en analysant et en écoutant qu’on se donne les chances de réaliser les bons compromis. Ecouter, c’est prendre le temps de préparer un cadre pour recentrer le débat.  On peut ensuite prendre la parole et être écouté.

Mais parfois, l’analyse logique, mathématique et scientifique ne suffisent pas. Bien que l’on dispose d’une multitude de données, aucune solution ou tendance ne semble vouloir se profiler. Il semble manquer en élément dans cette équation complexe qui nous permet de résoudre des problèmes, d’autant plus que ceux-ci concernent le management. Cet élément, c’est l’empathie.

 

2. faire preuve d’empathie et de bon sens

 

«Toute prédiction est un ressenti du futur, par empathie du présent de son passé.»

Serge Zeller

 

L’empathie est une simulation mentale de la subjectivité d’autrui. C’est la capacité de s’identifier à l’autre dans ce qu’il ressent. Celle-ci permet d’anticiper – plus ou moins –  les réactions humaines, et s’avère donc un outil utile quand il s’agit de motiver une équipe. 

 L’empathie permet aussi de faciliter les échanges. En management, les présentations sont omniprésentes. Training, ateliers, briefing : la façon d’annoncer les choses à une importance capitale. Faire preuve d’empathie permet d’adapter son discours à la situation et d’avoir « le mot juste ».

 Il m’est arrivé pendant ma mission de coach – qui n’est d’ailleurs pas terminée – de faire face à des retournements de situations inattendues. L’empathie a permis d’accompagner les jeunes, et de contrôler leurs réactions, qui aurait pu être négative si nous avions exposé les faits sans écoute et sans empathie.

 L’empathie permet l’offensive à travers un bon sens critique. En temps que coach – et également dans la vie – il faut toujours garder un bon sens critique. Il ne faut pas faire l’erreur d’accepter les évidences de premier abord. Le bon sens c’est prendre du recul et examiner un sujet dans sa globalité. L’empathie associée à l’analyse et à l’écoute permet en quelque sorte une EXTREME lucidité. 

 

3. Intégrer et responsabiliser chaque membre de l’équipe au projet

 

“Parce que c’est notre projet !”  

Emmanuel Macron

 

Catalyseurs, et tout particulièrement coaches, nous ne sommes pas des petits chefs d’entreprises tyranniques amoureux des résultats net exponentiels et du pouvoir jouissif d’une équipe qui nous obéit, des étoiles dans les yeux. Si vous voulez mon sentiment, un bon coach doit pouvoir disparaître sans que son équipe et l’activité qu’elle dirige ne subissent une quelconque perturbation. Nous sommes des oiseaux de passage. La motivation des jeunes ne doit surtout pas dépendre exclusivement de nous. Pour cela, il est de notre devoir de leur faire comprendre l’importance d’être l’acteur principal dans le film de leur propre vie. 

Pour prendre part à un projet et s’identifier à son objectif, il faut y être intégré dans l’idéal de sa conception à sa réalisation. Il faut pouvoir s’assimiler à lui. Alors sur le court terme cela prend plus de temps. Pour vous donner un exemple pragmatique – ce qui n’est pas ma spécialité vous l’aurez remarqué – nous devons acheter avec mon équipe en Indonésie une nouvelle moto avec un chariot à l’arrière pour effectuer nos livraisons. Je pourrai faire un rapide benchmark sur internet, présenter mes résultats au département finance de LP4Y et acheter cette moto avant la fin de la semaine. Les jeunes la verront un matin dans l’entrée, comme un cadeau de LP4Y. “Thank You Coach !” Cela serait rapide mais n’aurait aucune valeur ajoutée dans la formation de nos jeunes.  

Pour chaque projet, j’essaie de partir de la racine du problème afin de challenger les jeunes pour qu’ils trouvent ensemble des solutions. Dans mon histoire de moto, la partie financière fut particulièrement intéressante car notre atelier a permis de dégager des solutions que je n’avais pas imaginé. “Comment allons-nous faire pour acheter une nouvelle moto ? Nous allons vendre plus de gallons ! Comment ? En trouvant plus de clients ! Comment ? En travaillant avec des entreprises ! Comment ? En leurs vendant des grandes quantités de  gallons ! Comment ? Avec la nouvelle moto qui permet de livrer une dizaine de  gallons en même temps !” VICTOIRE ! La moto est devenue un vrai besoin qui s’intègre dans un projet défi par les jeunes. 

 

4. La rigueur

 

«La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle.»

Léonard de Vinci

 

On peut vous reprocher de ne pas savoir quelque chose, on ne peut pas vous reprocher de manquer de rigueur. La rigueur est primordiale quand prend en main n’importe quel défi. Lorsque l’on doit motiver une équipe, et que l’on ne connaît pas encore tous les pourquoi-du-comment, la seule carte en main pour montrer sa crédibilité est la rigueur. Etre rigoureux, c’est être exact, logique et inflexible. C’est cette rigueur qui permettra ensuite de comprendre les problématiques des jeunes, leurs contraintes et pourquoi la motivation n’est pas au rendez-vous ce matin. 

La rigueur impacte la forme, le fond, s’applique à toutes choses . c’est la clé pour concilier efficacité, efficience et fiabilité !  

 

La journée se termine et 43 gallons d’eau potable ont été livré dans le bidonville. Les jeunes sont fiers : ils partagent le sentiment du devoir accompli. Ils me demandent de prendre une photo, petit rituel que nous avons établi pour élire la meilleure équipe du jour qui est toujours la même : Celle que forment tous les jeunes réunis ! 

 

LP4Y

La meilleure équipe du jour (Depol, Taufan, Bila, Jeremia) – © Romain Mailliu

 

Photo de couverture : Dani et Angel  on delivery (28/11/19)  – © Romain Mailliu

29 mai 2020 1 commentaire
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ActualitéTibovski - Dessin de la quinzaine

Bas les masques !

par Tibovski 20 mai 2020
écrit par Tibovski

 

La pandémie est une tragique infortune, à coup sûr. Mais la gestion de celle-ci par nos responsables politiques n’est pas moins tragique. Tout, absolument tout dans cette crise révèle les erreurs passées et les malices présentes de cette classe politique. Concentrons nous un instant sur les masques, car c’est bien cela qui cristallise l’animosité. Mediapart avait révélé dans un dossier le pot-aux-roses sur la gestion des masques. Nous voici à l’épisode 2, non moins riche en combines. Ce manège kafkaïen saurait nous inspirer de brillants jeux de mots. J’ai décidé pourtant de n’en conserver qu’un seul. C’est celui choisi comme nom par un collectif ayant récemment éclos durant cette période : “Bas les masques”.  

 

Une erreur du passé

Pour rappel, en janvier-février, L’Etat, alors alerté de la pénurie de masques, n’en a commandé qu’une très faible quantité. Une circulaire interministérielle de 2013 impose pourtant un stock d’un milliard de masques afin d’assurer une distribution à toute la population en cas d’épidémie. Cela signifie que l’Etat doit commander 100 millions de masques par an. Mais sous le mandat de François Hollande, 5 fois moins de masques qu’exigé sont achetés. Un rapport de 2018 stipulait que le stock de 100 millions de masques restant périmerait en 2019. Mais l’Etat, encore une fois, ne prend pas les mesures nécessaires. C’est pour cette raison que le stock était insuffisant au début de l’épidémie. Cette pénurie n’a été que faiblement compensée par la suite mais elle a surtout été dissimulée à la population. À la place, les autorités ont préféré adapter les mesures sanitaires au nombre de masques accessibles. Ce qui n’est pas idéal sur le plan de la santé publique, vous en conviendrez. Si vous vous demandiez pourquoi le mot d’ordre sur les masques était imprécis, en voici la raison. 

 

À vos aiguilles citoyens !

La conséquence directe de cela, c’est qu’il fallait combler le manque. Les commandes industrielles, trop lentes pour la situation d’urgence, ont motivé diverses initiatives. 

C’est le cas de couturières et couturiers professionnels qui ont engagé bénévolement leur temps à produire des masques afin d’approvisionner les services essentiels durant la crise. Ce système D a très bien fonctionné, si bien, même, que de nombreuses commandes publiques ont été faites par les municipalités, les hôpitaux, les commissariats. Malheureusement, ce qui ne devait être qu’une aide modeste a pris la place des usines et chaînes de production appropriés. Le problème c’est que ces professionnels n’ont pas les moyens de production de manufactures, et surtout travaillent à plein temps sans la moindre rémunération. Cela me chiffonne quelque peu, voyez-vous. On ne peut attendre du volontariat citoyen qu’il remplace l’industrie. Un collectif de couturier.e.s bénévoles s’est donc constitué autour de ce même constat. Ils ont choisi le nom de “Bas les masques” et réclament d’être rémunérés pour leur travail. Ne nous rabâche-t-on pas à tort et à travers que la période sera économiquement difficile pour tout le monde ? Ce sera également le cas pour ces professionnels de la couture, qui pourtant, offrent de leur temps et de leur savoir faire pour pallier les incompétences de nos gouvernants. Il est donc normal que ce travail soit rémunéré surtout s’il dépasse les conditions usuelles d’une activité bénévole.

 

Sales mioches

C’est un problème plus général. La façon dont cette crise est gérée est particulièrement révélatrice de l’absurdité de notre système. Les choix des dirigeants de couper dans des dépenses nécessaires (hôpitaux, masques, recherche…) s’expliquent à la fois par un court-termisme négligeant les menaces lointaines et par des priorités budgétaires plus lucratives. Il n’est pas nécessaire de s’étendre pour en démontrer l’absurdité, l’épidémie s’en occupe parfaitement bien. Loins d’assumer cette faute, les représentants préfèrent culpabiliser et infantiliser la population. Serge Halimi a publié, dans Le Monde diplomatique, un article fort intéressant à ce sujet. Oh et je ne m’en étonne pas. C’est bien la signature de ce gouvernement que d’user de “pédagogie” pour justifier l’injustifiable. Mais là, je dois avouer que l’exercice intellectuel s’avère plus qu’acrobatique. 

Les citoyens ont bien au contraire montré une ingéniosité et un sens du devoir remarquables, là où nos têtes dirigeantes pataugent encore dans leur impéritie. Le cas des couturier.e.s est loin d’être l’unique exemple. Monsieur Bidouille, un youtubeur spécialisé dans la culture des makers et fablabs, a consacré une vidéo entière à l’auto-organisation des citoyens pour répondre aux besoins sanitaires. 

 

 

Très vite des amateurs de partout se sont rassemblés pour concevoir, fabriquer, tester et distribuer localement des masques, des visières et même des respirateurs. Cette auto-organisation a non seulement été d’un grand renfort mais a été plus rapide et efficace que les industries. Ces dernières se sont mêmes appuyées sur le travail de ces citoyens pour concevoir certains de ces produits. Si ces initiatives ne permettent pas de remplacer la chaîne de production classique, elle prouve néanmoins que la population participe bel et bien à l’effort “de guerre” et que celle-ci le fait sans la coordination ni l’aide des pouvoirs publics.

Il y a de quoi se sentir chatouillé quand on apprend que les masques seront rendus payants dans les grandes surfaces. C’est une question de santé nationale, il me paraît être de la mission de l’Etat que de pourvoir à ces besoins. D’autant que l’Etat a passé des commandes de masques avec de l’argent public. C’est dangereux, c’est hallucinant. Surtout quand on sait que ceux qui ont produit les masques en attendant n’ont pas été rémunérés. Pensez-donc aux inégalités quand on vend presque 1 euro le masque. Le masque est pourtant obligatoire dans certaines circonstances. Une boutique de couture de la Goutte d’Or s’était justement engagée à distribuer gratuitement des masques aux ménages précaires. Elle avait même fourni la municipalité et la police. Mais suscitant trop d’affluence, la police a préféré fermer la boutique. La priorité semble donc de faire respecter la distanciation sociale alors que les masques ne sont toujours pas disponibles gratuitement à tous comme ils le devraient. Et puis, n’y avait-il pas autre chose à faire pour que la distribution continue dans de meilleures conditions sanitaires ? 

Comprenez-bien que la rhétorique de l’effort collectif a une bien faible consistance face à de telles contradictions. On se sert la ceinture, on travaille bénévolement, on doit accepter des perspectives professionnelles incertaines, mais les grandes surfaces ne peuvent pas faire une croix sur des bénéfices, et l’Etat ne peut financer des masques qu’elle avait pourtant le devoir d’acheter. On perd un petit peu la notion de collectif là dedans.

 

C’est qui le patron (de couture) ? 

 

Tentons de remettre un peu en perspective la situation. Dans cette histoire il y a un désaccord profond sur la notion de travail. Cela n’a rien de nouveau, le travail est un concept clef pour définir les rapports économiques. Et à entendre Muriel Pénicaud nous le matraquer sur les ondes et dans la presse, il m’est bien clair qu’on touche à un point central. Pour schématiser grossièrement, il y a deux façon de le concevoir. 

  • La première façon, de l’école libérale, considère le travail comme une marchandise. Celui-ci dépend donc d’un marché de capitaux. 
  • La seconde, plus marxiste, définit le travail comme la source de la valeur économique. C’est le travail qui produit la richesse, les capitaux ne représentent que des moyens de productions. Et ceux-ci (infrastructure, machines, outil…) sont eux-même développés par la force de travail. 

 

Évidemment que ces deux visions, plutôt opposées sur l’échiquier politique, ne s’entendent pas sur la façon dont on devrait organiser le travail. Mais nous sommes dans une situation qui a tendance à montrer les insuffisances de cette première définition. Cette crise révèle le caractère essentiel de certains métiers, et relativise l’utilité sociale d’autres. 

Cela n’est pas sans nous rappeler l’expérience de pensée de Saint-Simon qui imagine que si l’on perdait subitement un nombre important des membres de notre élite politique, la société n’en souffrirait pas tandis que si l’on perdait le même nombre de travailleurs et des membres les plus éminents de chaque fonction sociale “la nation deviendrait un corps sans âme”. Nous n’avons, certes, pas vécu de telles pertes, mais nous avons pu voir que certaines tâches étaient moins nécessaires que nous l’imaginions, et que nous ne pouvions nous passer des métiers de la santé, de l’alimentation, de l’électricité… La version moderne de cet argument apparaît dans Bullshit Job de David Graeber. Pour lui il existe beaucoup trop de métiers inutiles, qui n’existent et ne se justifient que dans les spécificités du système économique actuel. La moitié des métiers pourraient disparaître sans avoir de graves conséquences sur le monde. « On pourrait probablement ramener la semaine de travail réel à quinze heures, ou même à douze, et personne n’y verrait que du feu » (p.108). Autrement dit, il y a une inadéquation entre la valeur sociale du travail et sa valeur marchande. L’hôpital public est un bon exemple d’un domaine qui a une faible valeur marchande mais qui a une très grande valeur sociale. Dans des situations comme celle-ci, nous voyons bien que définir la valeur du travail de cette manière a bien peu de sens. En revanche on comprend bien que c’est fondamentalement le travailleur qui porte l’économie, contrairement à une “élite oisive”, comme le disait Saint-Simon, qui capte et parasite cette richesse. Au delà de ces considérations marxistes un peu expéditives, nous devrions, à l’aune de cette épidémie, repenser notre système.

Sur le plan du travail, la leçon que nous offre Covid-19 devrait probablement porter sur la valeur sociale du travail. Cela signifie donc se concentrer sur le travailleur, et sur les besoins sociaux. Un truc du style : “on arrête tout et on réfléchit”. On arrête deux minutes les conneries avec la restriction des dépenses de santé et la réforme des retraites et on se demande ce qu’il faut à notre société pour qu’elle et ses habitants survivent. Et surtout, on protège les travailleurs. 

Mais on voit déjà les mauvaises habitudes revenir au galop. Ce sont les capitaux qu’il va falloir nourrir. Bien évidemment, on parle d’une bête affamée par deux mois de confinement. Une bête insatiable que l’on doit nourrir sans cesse de peur qu’elle nous morde si l’on ne continuait pas. Ce tyran velu ne nous apporte pourtant aucune satisfaction, aucune sécurité. N’est-il pas temps d’arrêter ces insanités ? Parfois je me dis que nos espoirs devraient porter sur des petits exemples qui nous laissent entrevoir un monde différent. Car l’épidémie a su me convaincre que les citoyens savaient oeuvrer et s’organiser seuls afin que la société continue à tourner. 

Le salarié bénévole ou le volontariat capitaliste. Il faudrait demander à Romain ce qu’il pense de ce concept. En tout cas le capitalisme ne cesse de se réinventer. Pour ceux qui pensent que cette crise changera notre système, ne sous-estimez pas sa résilience. 

A la prochaine quinzaine !

 

Sources :

  • https://www-mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat?onglet=full
  • https://www.liberation.fr/france/2020/04/27/masques-comment-le-gouvernement-a-menti-pour-dissimuler-le-fiasco_1786585 
  • https://www.liberation.fr/france/2020/05/01/bas-les-masques-des-couturieres-professionnelles-ne-veulent-plus-travailler-gratuitement_1787048
  • https://www.20minutes.fr/societe/2768847-20200428-coronavirus-pourquoi-exige-travaille-gratuitement-interrogent-couturieres-professionnelles-sollicitees-fabriquer-masques
  • https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/HALIMI/61785
  • http://www.leparisien.fr/video/video-trop-de-monde-pour-des-masques-gratuits-a-la-goutte-d-or-la-police-ferme-la-boutique-09-05-2020-8313873.php
  • http://www.leparisien.fr/video/video-trop-de-monde-pour-des-masques-gratuits-a-la-goutte-d-or-la-police-ferme-la-boutique-09-05-2020-8313873.php
  • https://www-mediapart.fr/journal/france/170520/comment-recompenser-l-utilite-sociale-des-metiers

Bibliographie :

  • Comte de Saint-Simon. (1841). Oeuvres de Saint-Simon, Capelle, Paris, Orthographe modernisée.
  • Graeber, D., & Cerutti, A. (2018). Bullshit jobs. New York: Simon & Schuster.

 

Dessins par  l’auteur Tibovski 

20 mai 2020 0 commentaire
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ArtBaudouin Duchange - Chroniques

L’aventure de la boustifaille #1 – Culture Vs Purée

par Baudouin Duchange 16 mai 2020
écrit par Baudouin Duchange
Description : Se perdre dans la purée.



Je vous arrête dès maintenant : oui, la purée de pommes de terre est un sujet dont on peut discuter. Ce n’est pas une question de société taboue. Ni être indélicat que de débattre sur sa qualité. Certains me diront avec raison “C’est politiquement tendu, tu auras des comptes à rendre”. Mais BSFmagazine, c’est l’aventure ! La digression ! La digestion des idées mise en couvert par une réflexion intraitable ! Je traiterai donc de la purée de pommes de terre, n’en déplaise aux plus bornés. 

D’autant plus que c’est ce féculent que j’ai choisi pour m’occuper, en perspective, du sujet de la culture. Pour vous la faire simple : purée maison ou purée Mousline ? Culture élitiste ou kulture Kardashian ? Éternel débat qui trouve probablement sa réponse dans un juste dosage.

 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3 

Description : La meilleure amie des français vient à l’origine du Pérou. Ses anciens habitants, les Incas, l’appelaient “papa” <3

 

Patate trop cuite (ou pourquoi il ne faut pas rendre la culture trop élitiste)

“La bourgeoisie a transformé l’art en culture” critique Pascal Jardin dans La bête à bon Dieu. Cette idée d’une culture institutionnalisée est souvent déglacée dans les discussions mondaines. En la rendant intouchable, en la laissant reposer quelques années dans la poussière intellectuelle, en la plaçant sur un piédestal qu’elle ne mérite pas toujours, le “bourgeois” rend la culture insaisissable. Laurence w. Levine ajouterait probablement : insaisissable pour la “culture d’en bas”. Pour ces deux auteurs, la culture “d’en haut” représente, inconsciemment ou non, un complot créé par l’élite pour conserver la mainmise sur les centres de pouvoir.

Je comprends ces analyses, mais ne les aime pas. Pour mon palais simple d’amateur de purée de pommes de terre, je les trouve trop politisées, trop sociologiques, trop souvent répétées. Comme une sauce industrielle aux arômes chimiques prononcés, ces réflexions masquent l’essentiel : la culture a rendu l’art chiant. Ni plus, ni moins. 

Le danger de momifier l’art via la culture, c’est d’arrêter de le remettre en question, et donc de cesser “d’insérer dans le monde d’aujourd’hui ce qui sera le monde demain” pour reprendre les mots d’Ormesson issus d’ Au revoir et merci. C’est d’ailleurs ce qui inquiète certains spécialistes de l’histoire de l’art qui observent, depuis les année 2010, la fin d’une ère de “transgression permanente” entamée dans les années 70. Symboliquement, celle-ci s’arrête brutalement avec les attentats de Charlie Hebdo. De manière plus diffuse, on remarque que la censure vient désormais des milieux progressistes via des opérations d’intimidation (à lire ici : entretien avec Thomas Schlesser ; le 1 hebdo du 4 mars 2020). La censure se cache toujours derrière un masque d’intérêt général ou pour une cause juste. Un masque est fait pour être enlevé, et pour être brûlé. J’ai beaucoup cité Huysmans dans mon article sur la mort de la peinture. Je me permets de nouveau d’emprunter ses mots : “Ah ! C’est que Dieu merci, nous commençons à désapprendre le respect des gloires convenues”. Continuons à désapprendre en permanence ! 

Désapprendre c’est essayer de nouvelles choses. Par exemple, préparer une purée Mousline par habitude, et puis, un jour, tenter la purée maison.

 

 

Description : Se perdre dans la purée.

Description : Se perdre dans la purée.

 

Patate pas assez cuite  (ou pourquoi la culture ne doit pas s’abaisser au niveau d’une purée Mousline)

Le passage du kitch dans L’Insoutenable Légèreté de l’être de Kundera m’a coupé la faim. Vraiment incroyable. Je vous le dis car c’est l’auteur que nous allons savourer pour accepter que la culture ne peut pas ressembler à Konbini, et qu’une Mousline ne peut pas être considérée comme une purée.

Définition du concept du kitsch par Kundera lui même lors d’une remise de prix : “le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bêtise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion… Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass media est inévitablement celle du kitsch, et au fur et à mesure que les mass media embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne.”

Pour nous, kitsch = purée Mousline. 

Le kitsch, c’est exactement ce qu’utilise comme modèle économique une entreprise comme Konbini, et maintenant tous les autres médias sur les réseaux. Comment ? En partageant des contenus qui créent, chez les “clients”, un sentiment d’intégration à une communauté grâce à des références communes. Vegan ou carniste ? Ville ou campagne ? Tout le monde est au moins un des deux. En obligeant à se positionner autours d’un sujet “culturel” simple, Konbini crée en plus une forme de morale nauséabonde fondée sur une émotion (“il faut être un monstre pour tuer un bébé mouton” / “les vegans sont des hippies dégénérés”). La conséquence : la création d’une dictature de l’émotion qui impose un point de vue, une morale. Mais ne vous trompez pas, il n’y a pas de complot pour imposer une vision du monde. Il y a seulement l’argent. Car c’est en appliquant le kitsch que Konbini se crée de la visibilité = meilleure monétisation de la pub = plus d’argent. Eh merce la culture !

Jusqu’à un certain point, c’est aussi la manière dont fonctionnaient, par exemple, la propagande des régimes nazis et communistes. Etape 1 : vendre du bonheur en conserve en imposant des références communes et en rassurant grâce à des valeurs fortes. Etape 2 : La morale d’Etat devient la norme, elle est imposée par une propagande. Etape 3 : Tous ceux ne respectant pas cette morale sont des parias. L’objectif, cette fois, n’est pas de gagner de l’argent mais d’imposer une idéologie pour soumettre un peuple. Eh merce la culture !! 

“La fraternité de tous les Hommes ne pourra être fondée sur le kitsch” ajoute Kundera, toujours dans son roman le plus célèbre. Elle ne pourra pas non plus être fondée sur une purée Mousline. 

 

 Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare

Une honnête travailleuse soviétique qui promet une récolte de 18 à 20 tonnes de patates par hectare


Conclusion  

J’ai conscience que mes propos peuvent choquer. On ne s’attaque pas impunément à la purée Mousline qui est, pour beaucoup d’entre nous, un souvenir d’enfance joyeux et facétieux.

Purée ou culture, impossible de rester impartial face à ces questions. D’autant plus que, comme le rappel la Reine Elizabeth dans The Crown, “être impartial n’est pas naturel, n’est pas humain”. Elle en sait bien plus que nous, donc restons-en là sur ce sujet ! 

En revanche, je peux vous donner ma recette de purée de pommes de terre maison. Je la trouve parfaite et je la cuisine souvent. L’essentiel est d’avoir un bon fouet, par exemple un électrique, c’est le plus pratique pour atteindre une texture onctueuse.

  • 1 kilo de pommes de terre spéciales purée à cuire dans 400 grammes de lait (poivre et sel à convenance, je n’en mets pas personnellement). 
  • Après 25 minutes de cuisson, mettre une dose généreuse de beurre (au moins 50 grammes pour ma part) et 30 grammes de parmesan. Battre le tout avec un fouet. Ne pas mettre à réchauffer au four, la purée risque de perdre sa texture onctueuse.
  • Une fois la purée ayant une bonne consistance, la manger ! Par exemple, avec du boudin noir cuit au four, ou encore des bonnes côtelettes d’agneaux cuisinés à l’ail.

Et toi ami lecteur, as-tu une recette de purée maison à partager ? Ou bien un avis différent sur la culture ? N’hésites pas à mettre un message en commentaire ou sur les réseaux sociaux ! C’est toujours un plaisir d’échanger !

 

16 mai 2020 0 commentaire
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Diam Welly est un village où régnaient la paix et l'harmonie. La communauté des Peulhs vivait avec celle des Mandingues sans distinction. La joie de vivre y avait élu domicile ; les hommes et femmes étant en communion. Karamokho, un homme de valeur et bien respecté au village, y vivait avec son épouse Coumba, une femme vertueuse que tous les hommes auraient aimé avoir dans leur concession. La tradition avait réussi à construire une société juste, faite de solidarité, d'amour et d'entraide.
Cependant, la modernité — ou selon les mots de l'auteur, le Nouveau Monde — ne laissera pas Diam Welly indemne puisqu'elle le fera résolument s'engager dans une nouvelle ère de mutations affectant les moeurs, la moralité, les codes et conduites favorisant, ipso facto, l'émergence d'individus — comme Sellou, faisant la cour à l'épouse de Karamokho alors absent — gouvernés par la satisfaction de leur plaisir et de leurs intérêts personnels.
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Kol Ukok, Kirghizistan, 2015.
Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
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[CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit j [CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit jobs ? On doit l’expression à feu David Graeber 🔥
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Anthropologue ayant réhabilité l’anarchie ♾ Figure du mouvement Occupy Wall Street ♾ Ecrivain multi-récidiviste ♾ Les Sex Pistols n’ont qu’à bien se tenir ! 
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Dessin + article par l’audacieux @tibovski ✏️
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ARTICLE A RETROUVER (GRATUITEMENT) SUR NOTRE SITE (lien en bio)
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