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Romain Mailliu - 13 mois de volontariat en Indonésie

[Rencontre] – La communauté du bidonville de Kampung Sawah

par Romain Mailliu 6 novembre 2020
écrit par Romain Mailliu

Ces derniers mois, j’ai été un peu laxiste dans l’écriture de mon carnet de bord. Je reviens aujourd’hui avec des textes revisités qui étaient, à l’origine, destinés à mon travail et  à moi-même. Documenter la vie dans les bidonvilles d’Indonésie, voici quel était l’objectif de mon carnet de bord. Rentré depuis peu en France, mes réflexions ont été nourries par une prise de recule (et d’un début de confinement). Je vais tenter de vous en partager quelques unes à travers mes prochains articles.   


A travers cet article, je vous invite à vous plonger dans la communauté de Kampung Sawah, quartier pauvre dans le nord de Jakarta. Je réponds à la question suivante : Comment la communauté éclaire-t-elle nos journées ? 

Pour une mise en contexte, direction mon article Bienvenue à Cilincing !

La communauté, je l’observe depuis ma fenêtre. Deux enfants assis sur un sofa en bois sont captivés par l’écran d’un smartphone qui brille dans leurs yeux. Il est 18h, l’appel à la prière résonne et les rues sont vides. En pleine période de ramadan, il me semble que c’est l’heure de la rupture du jeûne. Le soleil ne brille plus dans le ciel et les quelques éléments décousus de ma pseudo-culture générale m’indiquent qu’il est temps pour mes compères musulmans de se remplir l’estomac.

Personne déjeunant convivialement dans la rue

Restaurant ambulant © Romain Mailliu

 

Le jazz et la java 

Mon ONG LP4Y m’a demandé d’écrire sur la communauté avec laquelle nous vivons à Kampung Sawah. Comment éclaire-t-elle ma journée ? Si l’on part du principe que le muezzin en fait partie, il aurait plutôt tendance à faire tomber la pluie qu’à briller comme le soleil un matin d’hiver. Jour et nuit, les prières se succèdent et le potentiomètre du volume de son dictaphone s’apparente à un interrupteur. On : c’est tellement fort qu’à tout moment je l’imagine me taper sur l’épaule pour que je lise une sourate. Off : on souffle un peu avant la prochaine performance.

La République d’Indonésie, quatrième pays le plus peuplé du monde avec 264 millions d’habitants répartis sur environ 13 000 îles, est, devant l’Inde et le Pakistan, le premier pays à majorité musulmane pour le nombre de croyants. Alors les mosquées parsèment les rues comme les églises à Rome. Et comme la ville s’étend, encore et toujours, les mosquées aussi. Il est d’ailleurs fréquent de croiser dans les ruelles des collectes pour la construction d’une nouvelle mosquée.

En Europe, nous avons les cloches ; en Indonésie, c’est l’appel à la prière, l’adhan, qui rythme les journées. Le muezzin lance l’adoration depuis la mosquée pour annoncer les célébrations. Selon la tradition musulmane, l’adhan a lieu 5 fois par jour : à l’aube (Fajr), au milieu de la journée, lorsque le soleil est à son zénith (Dhohr), au milieu de l’après-midi (Asr), au crépuscule (Maghreb) et au soir (Ichâ).

Égoïste, je m’isole des louanges qui réunissent les foules, branche mon casque insonorisant sur mes oreilles et lance un concert du guitariste de jazz Joe Pass. Certains prétendent que le jazz est de la musique d’ascenseur. Il faut croire que Elisha Graves Otis, fondateur de la marque qui porte son nom, avait meilleur goût qu’une ribambelle de radios décrépites. Otis Elevator a fait de cette musique une référence pour rendre l’atmosphère supportable dans une cage en acier suspendu où des inconnus n’ont d’autre choix que de s’éviter du regard. Jazz, musique magique : laissez-moi vivre dans un ascenseur.

Enfant marchant dans la rue du bidonville

La sortie de la mosquée – © Romain Mailliu

 

Le Jockey-club 

La communauté est pour moi un étalon. Alors non, n’imaginez pas un pur-sang mongolien qui galope à toutes pattes autour de l’hippodrome Longchamp. Je vous parle ici d’un référentiel (un étalon est une grandeur donnée, avec une valeur déterminée et une incertitude de mesure associée, utilisée comme référence – Le petit Robert). La communauté à ce pouvoir de nous donner les « clés » pour comprendre les jeunes que nous accompagnons (par ici pour en savoir plus sur mon travail) tout en nous rappelant avec simplicité que nous ne sommes pas du même monde. Alors bien sûr, il n’y a qu’un monde : celui des gens qui s’aiment. N’allez pas me faire dire le contraire. Mais croire qu’en vivant quelque temps dans les bidonvilles, en apprenant les mots de nos pays d’accueil, nous finissons par nous intégrer et disparaître dans la masse, c’est faux. Et cette impossibilité de jouer les hommes invisibles nous donne une force insoupçonnée : nous sommes pour la communauté une fenêtre vers une autre réalité et toutes les opportunités qu’elle représente.  Il y a en a des plus ou moins intéressantes, bonnes ou moins bonnes, mais le bien et le mal c’est assez subjectif, ne rentrons pas dans ces considérations. Je dirais que nous avons comme mission d’opter pour les convenances que nous jugeons les plus bénéfiques.

Pour ajouter un peu de concret à ce texte, nous organisons par exemple à Kampung Sawah, en plus de notre travail avec les jeunes, des futsals ou encore des soirées cinémas ouverts à tous. Nous sommes invités aux mariages. Comme on dit dans le monde des affaires – mais combien y a-t-il de monde ?!- c’est WIN WIN.

Mariés pendant la célébration

Mariage de Engkus et Fikri © Romain Mailliu

 

Together we Marvel

Comment la communauté éclaire-t-elle nos journées ? J’ai l’impression que je suis en train de prendre la question à contresens. On rembobine. Les lumières, ses lumières, elles sont visibles, presque évidentes, et c’est bien leurs caractéristiques principales : elles nous éclairent et on les repère de loin. Ce sont les sourires, la joie de vivre permanente, la résilience et la générosité. Alors qu’en Europe – ou plutôt en France, ou plutôt à Paris, ou plutôt dans la ligne 13 le lundi matin – nous avons tendance à râler pour un rien et à transformer nos mésaventures en cataclysme, des femmes et des hommes qui ne possèdent rien nous lancent des sourires aussi grands que l’Asie et l’Europe réunies.  

Tous les voyageurs qui ont connu l’Asie de l’Est sont unanimes : la gentillesse et les sourires sont partout. Il y a parfois de la générosité à des fins commerciales. Je ne vous fais pas de dessin, vous êtes certainement meilleurs vendeurs que moi. Mais c’est nettement moins le cas que dans beaucoup de pays en développement dans lesquels le tourisme est une source économique qui nourrit des milliers de familles. Ce qui est d’autant plus étrange, c’est que la générosité s’accentue dans les quartiers pauvres. 

Pourquoi ? Car les étrangers – touristes ou expatriés – y vont très peu ? Car il n’y a pas cette conception du touriste “portefeuille” ? Car la joie est une vertu qu’on apprend à cultiver dans un environnement difficile, prédestiné dans l’imaginaire collectif, à la tristesse. Comment expliquer que dans les bidonvilles, des enfants, qui vous détectent à 200 mètres, se mettent à courir vers vous, sourire dévorant, pour le simple plaisir de rencontrer et de jouer ? Que des familles que vous n’avez jamais vu vous invitent à manger et vous préparent un festin ? Je ne sais pas. 

Je dois même vous avouer que, quand je laisse l’émotion voiler la réflexion,  ces sourires, j’aimerai parfois les voir remplacer par des grimaces de colère, de tristesse, comme l’expression d’une volonté de vouloir changer les choses, crier STOP ! C’est pour moi le sourire d’un peuple qui accepte son destin.

Joueurs d'échec sur fond bleu

Le mat du berger – © Romain Mailliu

Utopiste que je suis, imbécile, aveugle, sourd, ce sourire est pourtant la preuve que la joie est plus forte que tout. C’est le sourire de la compassion et du pardon, la sagesse qu’il faut pour accepter le fait que nous ne maîtrisons pas tous les éléments, que nous ne sommes pas les acteurs tout puissants de notre propre film. Et ça, du haut de mes 24 ans, j’ai du mal à le concevoir et encore plus à l’accepter. Je pense encore qu’à force de persévérance, de rêves, et de volonté, on peut garder la main sur son destin.

“La joie est bien plus grande que le bonheur. Alors que le bonheur est souvent dépendant de facteurs extérieurs, la joie ne l’est pas.” Le Dalaï-Lama et l’Archevêque Tutu – Les piliers de la joie

Pour conclure, la communauté du bidonville est donc un collectif de Super-héros qui nous aide à affronter les coups de mou et nous ouvre les yeux sur notre ignorance des choses essentielles à la vie. Et cela en toute simplicité : loin d’être moralisatrice, elle continue de vivre la vie qu’elle a toujours connu.

Romain Mailliu

Trois femmes discutant et riant sur un banc

Héroines en tenue – © Romain Mailliu

6 novembre 2020 4 commentaires
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ActualitéTibovski - Dessin de la quinzaine

Guerre et Paix : La “Lady” au double visage

par Tibovski 20 décembre 2019
écrit par Tibovski
Aung San Suu Kyi

“Les hommes ne sont point ainsi bâtis qu’on puisse en faire deux groupes, dont les uns ne mériteraient aucune confiance, tandis que les autres la mériteraient toute. De même on ne peut distinguer parmi les hommes les guerriers et les pacifiques; c’est le même homme qui fait la guerre et qui la maudit; et souvent il la loue et il la maudit dans la même phrase, et en quelque sorte du même geste.” 

Alain (1985)

Je dois vous confesser que je suis de nature colérique. Il y a même de grandes chances que ce soient colères et indignations qui motiveront beaucoup de mes contributions ici. Le visage du monde ne m’apparaît pas sous ses plus beaux traits. Toutefois c’est au travers de cette montagne de fange que brillent plus sublimement les rares exceptions. Et ces exceptions valent mon admiration. Mais ce dont je vais vous parler ici tient une place singulière dans ce schéma simpliste. Je parle bien sûr de l’indignation profonde que peut me causer la déception ; ce revers douloureux de l’admiration.

Oui ! J’ai pu admirer Aung San Suu Kyi pour son engagement pacifiste. Et oui son rôle, aujourd’hui manifeste, dans le génocide des Rohingya m’indigne férocement.  

Aung San Suu Kyi représente depuis quelques jours la Birmanie devant la Cours de Justice Internationale (CJI) à La Haye. La Gambie a saisi la CJI le 11 novembre en portant plainte contre le Myanmar (Birmanie) au sujet du génocide de la minorité musulmane des Rohingya. L’audition a commencé le 10 décembre. 

 

Une lutte pour la démocratie

Aung San Suu Kyi est une militante politique birmane. En 1988 après ses études et un poste aux Nations Unies, Suu Kyi retourne vivre en Birmanie au moment où le pouvoir du général Ne Win est mis en péril par des mouvements pro-démocratiques. Le conseil d’Etat pour la paix et le développement, une dictature militaire, s’impose en réponse le 18 septembre 1988 suite à un coup d’Etat. Suu Kyi s’engage alors pour lutter contre le régime en créant la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) et incite la population à se mettre en grève. Elle est arrêtée un an après avec d’autres représentants du mouvement, et sera assignée à résidence pendant 6 ans. Son parti remporte très largement la majorité au scrutin de 1990 mais les élus ne sont pas autorisés à siéger au parlement. Par la suite le régime continuera à limiter ses droits et déplacement ainsi qu’à l’intimider en s’attaquant à ses proches et finira par l’arrêter de nouveau en 2003.  Elle est enfin libérée en 2010 après les premières élections depuis 1990 et rencontre en 2011 Thein Sein le premier président élu depuis le putsch de 88.

Le nouveau gouvernement démocratique, que les observateurs désignent comme une “mascarade” du régime, semble tout de même enclin a opérer une transition démocratique, notamment suite à sa victoire et celle de son parti aux élections législatives de 2012. Son parti la LND en gagnant les élections de 2015 remplace le gouvernement précédent. Et bien que ne pouvant être présidente, Aung San Suu Kyi dirige de facto le pays par les multiples postes ministériels et législatifs qu’elle occupe depuis 2015 et par l’allégeance profonde que lui prête le nouveau président Htin Kyaw. 

Aung San Suu Kyi s’est battue et a été privée de liberté pendant plus de 20 ans ; années durant lesquelles elle n’a pas pu revoir ses enfants, ni son mari avant sa mort en 1999. Elle dirige aujourd’hui ce pays avec le même parti qui lui a valu les répressions du régimes précédent et reçoit enfin en 2012 le Prix Nobel de la Paix qu’on lui avait attribué en 1991. Un belle histoire qui se finit bien ? Comme Gandhi ? Comme Mandela ? Pas vraiment…

Aung San Suu Kyi

La destruction progressive d’un peuple

A l’ouest du pays, sur le plateau d’Arankas vit depuis plusieurs siècles une ethnie musulmane : les Rohingya. Actuellement cette population est considérée par l’ONU comme la plus persécutée dans le monde. 

Déjà au 18ème les portugais et birmans exploitent les Rohingya, dont les territoires sont annexés en 1784 par la Birmanie, et en font des esclaves. La colonisation anglaise libère provisoirement ces populations de ce joug. Ce qui fait que cette ethnie est favorable et fidèle aux troupes anglaises jusqu’à l’indépendance de la Birmanie en 1948. Pour cette raisons les Rohingya apparaissent pour des traîtres aux yeux des birmans qui recommencent à les persécuter entraînant alors d’importants mouvements d’émigration. Le régime autoritaire de 1988 endurcit la répression en retirant la citoyenneté à l’ensemble de la communauté ou en leur imposant des travaux forcés. Ce qui a pour effet d’accélérer les migrations. 

La situation s’est envenimée en 2012 avec des persécutions généralisées dans la région suite au viol et meurtre d’une bouddhiste. Soupçonnant un musulman d’être à l’origine du crime, des attaques monstrueusement violentes ont été menées contre des villages Rohingya. Lors de ces attaques, parfois même dirigées par des moines bouddhistes, les maisons sont incendiées, les habitants battus à mort, les femmes et jeunes filles violées et tuées. Rien qu’en 2012 plus de deux cent morts et une centaine de milliers de Rohingya parqués dans des camps de réfugiés sont décomptés. 

En 2016 la situation devient intenable et des groupes de résistance Rohingya se forment pour se défendre et exiger un changement. La migration devient plus intense, augmentant la tension à la frontière avec le Bangladesh. L’Etat birman commence donc à réprimer les révoltes, et le Bangladesh filtre de plus en plus la migration et imagine même fermer complètement la frontière. La situation prend une tournure géopolitique et diplomatique, le haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies s’en inquiète et alarme la communauté internationale sur le sérieux du problème. 

Ce sont ces récemment évènements auxquels le gouvernement du Myanmar prend part que l’ONU qualifie de génocide. Les chiffres sont effrayants, plus de 740 000 Rohingya réfugiés au Bangladesh et 600 000 encore sur place sont sérieusement menacés. Depuis 2016, plus de 34 000 musulmans qui seraient morts dans ce génocide. Le traitement des réfugiés par les autorités bangladaises et birmanes est accusé de violer les droits de l’homme. 

 

Une responsabilité de facto

Aung San Suu Kyi dirigeante de facto du pays est donc directement incriminée dans le traitement de la crise par les Nations Unies et de nombreuses ONG. La situation est extrêmement grave et la ministre des affaires étrangères refuse d’y voir une quelconque responsabilité de l’Etat et encore moins un génocide. Son déni et révisionnisme s’appuie sur le fait que la situation est “complexe” ou encore que la situation est le résultat des “terroristes” (L’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan). Comme elle avait pu affirmer à Erdogan en 2017 qu’elle se heurtait à “un iceberg de désinformation” orchestré par les terroristes.

Cet argument est intéressant quand l’on sait que la Birmanie a un accès particulièrement faible à Internet, notamment dans les populations Rohingya pour qui cet accès est restreint et bloqué en Myanmar ou dans les camp du Bangladesh, et enfin quand les musulmans sont ostracisés de tous lieux d’influence et ce en particulier depuis que le parti de Suu Kyi occupe le parlement. Suu Kyi a refusé de réagir en 2012 de peur “d’attiser le feu”.  Non seulement elle a refusé ne serait-ce que de reconnaître qu’un massacre avait lieu, mais cette dernière a également évincé les musulmans du pouvoir.

Et maintenant que les autorités sont pleinement impliquées dans la gestion de la crise et participent aux massacres, la ministre birmane fait preuve de la même légèreté. La froideur criminelle d’Aung San Suu Kyi lui a valu de perdre certains titres honorifiques comme celui  d’ambassadrice de conscience d’Amnesty ou celui de citoyenne d’honneur de la ville de Paris. Comment peut-elle être encore Prix Nobel de la Paix ? 

 

Qu’en penser ? 

Réalisez-vous l’horreur de la situation ? Cette femme applique les mêmes stratégies autoritaires et fait usage de la même rhétorique que le régime qu’elle a combattu pendant plusieurs décennies. 

Quelle démocratie est-ce ici ? En finir avec les musulmans parce qu’ils dérangent la majorité. Il est fort probable que la démocratie qui aura été au coeur de son combat montre aujourd’hui son pire visage. Celui qu’avait prophétisé Tocqueville : la dictature de la majorité. Laisser le peuple massacrer si tel est son désir majoritaire. Cela est d’autant plus facile quand la cible est une minorité à laquelle on a retiré la citoyenneté. Ah si l’on avait su que le Prix Nobel de la Paix récompenserait le combat pour une démocratie clientélisme. Quoique… avec certains autres lauréats on aurait pu s’en méfier. 

La question est donc de savoir comment une icône de la liberté, finalement au pouvoir est à l’initiative d’un des génocides les plus alarmants de cette décennie. S’il est difficile de savoir la finalité profonde d’Aung San Suu Kyi, il est une certitude qui mérite d’être rappelée : le pouvoir corrompt. Alain déjà rappelait qu’il n’existe pas d’anatomie du tyran :

 

“Combien d’hommes m’ont déçu! Combien d’amis, même ! On pourrait dire que tous les amis de la paix ont trahi. Mais c’est mal parler. Regardez bien; ils se sont orientés selon le pouvoir qu’ils avaient; tout commandement est guerre, par l’attitude, par l’entraînement, par le son de la voix. Mais revenons aux individus. Si je déshabille un général, je trouve un homme; et quand je le disséquerais, et quand nous serions mille fois plus savants que nous ne sommes, je suis sûr que nous ne trouverons en sa structure aucune fibre, ni aucune bosse, ni aucun composé chimique, qui soient spécialement militaires. En cet animal étalé ici et ouvert comme un livre sur la planche à disséquer, j’aperçois le mécanisme de la peur, qui consiste en ceci que tous les muscles, à la première alerte, se tendent, se contrarient, renvoient le sang au ventre, étranglent la vie” –  Alain, Propos sur les pouvoirs, Éléments d’éthique politique, Paris, Gallimard,1985. p 36-37

 

Cela n’arrange pas, du reste, mon problème de colère. Mais bon, du moment que celle-ci ne s’exprime qu’à l’occasion du dessin de la quinzaine, ça devrait aller. 

A dans deux semaines pour un nouveau coup de gueule !

 

PS, Allez-voir :

  • les publications des Nations Unis sur le sujet : https://news.un.org/fr/tags/rohingyas. 
  • Le compte-rendu du 5 décembre d’une séance du Conseil pour les Droits de l’Homme de l’ONU : https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22491&LangID=E
  • Le son incroyable de Médine sur les Rohingya : https://www.youtube.com/watch?v=GH1cOFInMuw
20 décembre 2019 0 commentaire
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Traditionnellement, la yourte est ouverte vers le sud par une entrée unique. A l'intérieure, l’espace est quadrillé selon un usage précis. Le sud et l’est de la yourte sont l’espace de la femme où se trouvent le foyer et la place de travail. L’espace de l’ouest est réservé à l’homme et aux invités. Cette photo est révélatrice : dirigée vers le sud, c’est la femme qui se dévoile, à sa place comme l’admet la tradition
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[CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit j [CULTURE] - Déjà entendu parler des Bullshit jobs ? On doit l’expression à feu David Graeber 🔥
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Anthropologue ayant réhabilité l’anarchie ♾ Figure du mouvement Occupy Wall Street ♾ Ecrivain multi-récidiviste ♾ Les Sex Pistols n’ont qu’à bien se tenir ! 
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Dessin + article par l’audacieux @tibovski ✏️
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ARTICLE A RETROUVER (GRATUITEMENT) SUR NOTRE SITE (lien en bio)
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